Le musée national de Sétif a accueilli l’artiste plasticienne Nadjoua Seraa pour une belle exposition que le public sétifien a pu admirer au premier étage du bâtiment public qui se trouve juste en face du siège de la wilaya.
Cette exposition a trait au patrimoine pictural séculaire du Tassili des Ajjers et les œuvres exposées ont pris appui sur cette discipline ancestrale des hautes montagnes sahariennes.
En fixant les tableaux de Nadjoua Seraa, nous sommes propulsés vers ces gravures rupestres qui peuplent les grottes colorées de ces palettes si particulières qui ne peuvent appartenir qu’à la préhistoire du grand sud algérien. L’artiste a pris appui sur cette peinture gravée à jamais dans les profondeurs minérales de cet immense désert, comme une sorte d’archipel perdu au milieu des sables incommensurables qui l’entourent.
Sefar, la ville troglodytique perdue au milieu de nulle part, ville de pierres et de quartz, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité, avec ses milliers de maisons fossilisées, a été le point de départ de la perception de cet art millénaire que Nedjoua Seraa remet devant nos yeux ébahis au moment même où ce passé oublié doit ressurgir pour que ces peintures rupestres deviennent plus actuelles que jamais.
L’exposition de Nedjoua Seraa est, à l’évidence, une occasion de se remémorer les grandes aventures humaines qui ont essaimé dans ce territoire si proche et si lointain qui fait pourtant partie du territoire national. Et qui ne peut qu’à éveiller la curiosité des jeunes et des moins jeunes sur une double facette : l’art et l’histoire. À voir !
Kamel Bencheikh