À ceux qui nous gouvernent et à certains concitoyens algériens, pardon d’exister et de vous avoir « pourri » la vie. Car d’après vos décisions, quand vous en avez le pouvoir, ou vos nombreux commentaires et réactions de simple citoyen, nous serions la cause de tous vos problèmes et de vos malheurs, vous empêchant par notre présence d’accéder au bonheur auquel vous avez droit.
Pardon d’être l’erreur vivante de votre conception immaculée d’une Algérie bien uniforme, bien arabo-musulmane et bien naturellement autocrate.
Pardon de rappeler, à la date anniversaire du Printemps berbère, nos combats contre ce suprématisme arabo-musulman autoritaire qui vous a obligés à nous réprimer, nous emprisonner et à tirer sur nos jeunes à balles réelles, car nous n’avions pas le droit de nous considérer Algériens en dehors de cet identifiant.
Pardon d’avoir cru à la nation algérienne bordée par ses frontières et de ne pas avoir compris que nous appartenons d’abord à la nation arabe et que les véritables frontières sont celles de la « Oumma arabia ».
Pardon d’avoir pensé que l’unité de la nation est dans le respect de toutes les cultures algériennes et des spécificités régionales et que cette Algérie plurielle est tout
simplement algérienne, alors que vous nous avez fait comprendre, souvent de façon assez rude, qu’en fait, nous faisions œuvre de division de l’Algérie arabe et que l’unité veut dire assimilation à votre conception de l’algérianité.
Pardon d’avoir affirmé que l’histoire de l’Algérie n’a pas débuté au VIIème siècle, mais qu’elle est au contraire multimillénaire. Pardon d’avoir été à l’origine de l’éveil à la conscience amazighe, même si l’histoire le certifie et que les études génétiques le confirment, et d’avoir ainsi perturbé votre récit généalogique de terre originelle du Yémen.
Pardon d’avoir cru que le drapeau amazigh a plus de légitimité que le drapeau d’un autre pays fût-il la Palestine, plus par son arabité d’ailleurs, qu’en raison de l’injustice qu’elle subit.
Pardon d’avoir pris trop de place dans l’histoire contemporaine algérienne : fer de lance de l’idée d’indépendance à travers l' »Etoile Nord-Africaine », poumon financier de la Révolution avec la Fédération de France, sacrifices nombreux pour la libération du pays, organisation politique de la Révolution, combat pour les libertés démocratiques, les droits de l’Homme et les droits culturels en post indépendance.
Pardon ainsi de ne pas comprendre, suite à la prise des rênes du pays entre vos mains, vos accusations récurrentes de traîtrise, de multiples complots contre le pays et aujourd’hui même, ce nom de « zouaves » dont vous nous avez baptisés, ceci après le classique « hizb frança ».
Pardon de persister dans la sauvegarde de notre identité, notre culture, nos us et coutumes, lesquelles conditionnent notre existence tout en pensant que l’Algérie aurait tout à y gagner.
Pardon de militer contre la disparition de notre langue et pour le soutien des autres langues maternelles algériennes. Pardon de défendre le plurilinguisme algérien y compris la place de la langue française qui fait partie de notre histoire et de la considérer comme un atout pour notre développement et l’ouverture au monde.
Pardon d’avoir cru à une évolution des mentalités avec la reconnaissance de Tamazight et de Yennayer et de constater que c’était un moment d’égarement de votre part car vous revoilà reprenant avec encore plus de vigueur le chemin de l’idéologie panarabiste.
Pardon de croire que la préservation de la paix civile et la protection des croyances passent par la sécularisation en séparant le champs politique du religieux.
Pardon d’avoir investi dans le savoir et la pensée rationnelle et non dans la pensée magique et la superstition.
Pardon d’avoir consenti des efforts à l’école, au lycée et à l’université pour décrocher des diplômes et les meilleurs places, suscitant régulièrement courroux et calomnies.
Pardon d’avoir occupé, par conséquent, des postes demandant des compétences dans l’industrie, la médecine, l’université, à l’origine de vos accusations de népotisme et d’accaparement des hautes fonctions du pays.
Pardon d’avoir, avec nos petits moyens locaux, malgré les difficultés et entraves, fait de nos villes et villages des pôles de culture ouverte par l’organisation de festivals, de salons du livre et d’espaces de débat où sont invités écrivains, intellectuels, artistes de toutes les régions d’Algérie et du monde afin de nous enrichir mutuellement.
Pardon d’avoir donné des noms prestigieux universellement connus qui valorisent l’Algérie, dans le domaine des sciences, de la culture, de la musique et du sport.
Pardon d’avoir imaginé et rêvé d’une Algérie démocratique, moderne, ambitieuse, ouverte au monde, riche de sa pluralité assumée et sortie de ses archaïsmes.
Pardon de vouloir inscrire l’Algérie dans une sphère civilisationnelle qui n’appartient ni à l’Orient ni à l’Occident mais qui est légitimée par ses racines, son histoire, sa personnalité et de vouloir œuvrer à la construction d’un bloc nord-africain de même substrat, qui pourra peser dans la géopolitique régionale de la rive sud de la Méditerranée
Pardon d’avoir eu l’outrecuidance de croire faire œuvre de patriotisme en voulant toujours tirer le pays vers le haut et souhaiter ce que nous pensions être le meilleur pour l’Algérie .
Pour que la Kabylie ne soit plus un obstacle pour vous, l’opération « zéro kabyle » menée avec brio, détermination et constance, dont l’un des derniers trophées est la disparition du journal « Liberté » , doit pouvoir se poursuivre.
N’ayant pas de terre de rechange contrairement à vous qui avez la vastitude du monde arabe, il nous reste à compléter ce qui a été fait l’été dernier et à nous immoler nous- même, cette fois- ci totalement.
Et ainsi, sans la Kabylie vivante, cette « empêcheuse de tourner en rond » , vous vivrez enfin heureux.
Une zouave repentante,
Taous Ifri
PS : un vrai pardon, en revanche, et une grande reconnaissance à toutes celles et ceux qui, dans un grand élan fraternel, sont venus aider et soutenir la Kabylie en proie aux flammes, parfois au prix de leur vie.
Merci à cette magnifique et pertinente réflexion de Taous Ifri.
Tanemmirt pour ce cri déchirant qui vient du fond du cœur que ressent tout Kabyle meurtri par les drames successifs que subit la Kabylie. C’est un constat d’échec des combats de plusieurs générations de valeureux enfants de la Kabylie pour ce qui est l’essence même de la pensée kabyle. Cela nous conduit à tirer les conséquences de ces échecs. Tout Kabyle qui porte la Kabylie dans son cœur doit se questionner en son âme et conscience sur l’impasse dans laquelle des écervelés d’un autre âge nous ont conduits. La voie de l’indépendance semble être l’inéluctable issue.
Même problème pendant la guerre d’Algérie. 80 % des Kabyles sont FLN. Vous connaissez le sourire Kabyle???
Justement le problème du kabyle c’est demander pardon à ces gens dont le sens de l’humanité est absente dans ses liens avec les autres.
L’humanité pour ces gens se limitent aux leurs et encore.
La seule chose qu’ils respectent c’est les rapports de force.
Le Palestinien est plus importante pour eux, . que ceux avec qui, ils vivent dans le même pays.
A mon avis , leur demander pardon , il est reçu par eux comme une faiblesse et non comme une force de l’intelligence.
Un combat ferme et permanent avec l’unité des kabyles et autres algériens est la seule méthode pour nous , pour aboutir à nos fins et sortir de cet hégémonisme insupportable.
Nous sommes légitimes par notre histoire millénaire et notre authenticité en tant que peuple de l’Algérie profonde, toute en respectant les apports civilisationnels que nous avons connu le long de notre histoire.
Désormais,nous, nous pourrons tolérer d’autres formes de colonialismes.
Le combat continue jusqu’à la victoire.
SiMoh, n’avez-vous pas compris qu’il s’agit d’ironie ? Les Kabyles n’ont à demander pardon à personne. Cordialement.
Pour Sonia, J’entends bien mais je m’adresse à ceux qui sont tentés par ce comportement afin d’attirer la sympathie de ces gens soit par ignorance voir par lâcheté alors que leurs but ultime c’est d’anéantir et de détruire à jamais notre identité autant que culture et langue.
Nous devons être offensifs c’est la meilleure méthode pour nous défendre et rétablir notre culture et notre langue sur ses propres terres.
Cordialement
Nous devons faire ceci et faire cela mais quand le moment est venu, personne n’est la pour faire ceci et cela : c’est la device des donneurs de lecons Kabyles. Les Kabyles sont un peuple incapable , disons la verite. Rien ne seras fait. Ce peuple est destine a jouer la chair a canon aux autres peuples.
Vous en etes la preuve.
Juste comme to nom le confirme, tout ce que des vrais Kabyles comme moi font est defait par des gens comme toi , peut etre a la solde. On fait un pas vers l’avant mais toi et tes potes font tout pour nous faire revenir deux pas vers l’arriere
Ne desespere pas mon frere Izem. Nous kabyles nous ne travaillons pas à construire un etat pour nos enfants. Mais nous aidons les autres provoquant notre perte.. Nos parents ont raté le coche en s’accoquinamt avec l’arabisme pour un etat fantoche. Par chance Ferhat Mehenni et son admirable équipe y travaille sans relache pour nous faire sortir di tunnel. Il faut juste notre participation. La liberte est au bout de la lutte pacifique.
Merci pour le compliment et bonne continuation.
azul,
Izem iqaragh’d : « vous êtes un peuple incapable » ! . Anini ahath tsidhets …
ihi fkagh’d array-ik’ , amek’ arathvedel thoura felanegh ?
matchi ken d « les critiques » akw d « les découragements » !. the3lmedh
belli atas dheg’negh tchoren w oulawen nsen, vghan mlih adefrari thafath af thmurth thaqvaylith.
g lae3nayak’ ihi oughetskemmil-ara a mmis thmurth.
Pourquoi le pouvoir et ses soutiens, franchement, se priveraient-ils !
Nous avons trahi nos assemblées pour suivre des écoliers à qui on a greffer l’Algérie. Nous avons abandonné nos temples, nos mausolées, nos dieux domestiques ; nous voila fiers de « nos » 4000 mosquées. Nous voila foulant la mémoire de nos ancêtres, ceux-la même qui ont fuit les plaines à mosquée pour trouver refuge dans nos montagnes. Est-ce que, après cela, on mérite le moindre respect ?
Nos élites de l’école algérienne du 19e au 21e siècles ont fait du kabyle le cobaye de la leçon algérienne.
Le seul pardon qui vaille on le doit à la Kabylie et aux ancêtres, ceux ce qu’on a trahi pour aller faire le bonheur de ceux qui nous rien demandé.
Aujourd’hui on n’est même fichu prononcer le mot bilan de tout ce foutoir. Difficile, certes, quand on a oublié d’où l’on vient et où on va
Le problème de la Kabylie c’est les Kabyles qui renie leur Amazighité . Quand vous entendez un Ouyahia dire que c’est grâce à bouteqsira que l’enseignement de l’Amazigh est autorisé . C’est grâce et à cause d’un ministre des habous kabyle sous boukhraba que l’accélèration de l’arabisation et de l’islamisation . La reprèssion sous boukhraba c’est qui ? c’est un kabyle : Kasdi Merbah . Actuellement le DRS pilule de Kabyle . Soyons honnête et disant les chose tel que ; le malheur des Kabyles vient de ces propre enfants . Echeh fina .
Pour complèté mon post :Le sinistre des habous sous boukhraba c’est :Mouloud kacem Nait Belkacem : défenseur de la langue arabe , de l’islam et du nationalisme algérien . Les deux Kabyles sanguinaires du DRS c’est : Hocine Boulahya et M’henna Djebar . Et je n’oublie pas aussi les Chaouis de services tel que Nezar , Zeroual et consors . Le manche de la hache c’est made in Kabyles .Ah ya dine oukavach . AZUL A TOUS LES KABYLES DEBOUT ET PLUS SPECIALEMENT A FERHAT M’HENNI SA LUCIDITE ET SON COURAGE DOIT NOUS DONNER A REFLECHIR AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD . LE LOUP EST DANS LA BERGERIE .
Une réflexion : Lorsque l’on demande ses origines à un arabophone algérien, disons, instruit et conscient de son histoire, il répond doctement : « Nous sommes des amazighs arabisés par l’islam ». bref, c’est, pour lui, un postulat de départ.
Or, ce qu’il ignore dans cette affirmation c’est que, au final, l’islam n’islamise pas (au sens spirituel)! Il arabise (au sens culturel)!
Partant de là, tout kabyle qui refuse ce fait accompli, se doit de bouter définitivement ce dogme hors de sa sphère privée.