8 novembre 2024
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Pourquoi les mardis de Gaïd Salah sont déroutants ?

DECRYPTAGE

Pourquoi les mardis de Gaïd Salah sont déroutants ?

C’est le moins qu’on l’on puisse dire lorsqu’on rapproche ses séances de lecture hebdomadaire à l’occasion de son périple dans les différentes régions militaires du pays.

Le peuple qui s’est habitué durant le quinquennat de Bouteflika à la lecture de lettres qui lui sont imputées mais qu’on a appris plus tard que ce malade ne les a jamais écrites et qu’il était lui-même otage d’une horde dénoncée par le général-major, chef des armées et vice-ministre de la Défense lui-même. On est donc en droit de se poser la question de qui « rédige » les discours du vieux général au paroxysme de la contradiction.

Rappelons d’emblée que chaque vendredi et mardi, le peuple en général et les étudiants en particulier sont non seulement constants dans leurs revendications mais aussi cohérents et logiques dans leur évolution.

Ainsi, on est passé d’un mandat présidentiel de « beaucoup trop » car un quatrième l’était lui-même de « trop » à la réaction pacifique mais généralisée contre une humiliation de tout un peuple pour que le « système » lui impose un président en chaise roulante qui dépose depuis Genève où il est hospitalisé sa candidature par procuration uniquement pour sa reproduction.

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La décision du mouvement national était une occasion de se débarrasser de cet ordre établi une fois pour toute en lançant des Hashtags « #Tatnahou gaâ » puis “#Tathasbou gaâ». Pour se faire, et étant donné des circonstances historiques qui lient le peuple à son armée, il l’a choisie pour exercer sa souveraineté qui lui revient de droit conformément aux articles 7 et 8 de la constitution en dépit que cette institution n’était pas épargnée de sa responsabilité dans cette mascarade depuis le début. Il faut reconnaître, et on le constate à travers tous les mouvements qui se sont produits à travers le territoire national que le charisme de vieux général, moudjahid, qui s’est toujours démarqué de l’oligarchie et du club des courtisans du pouvoir pour habiter dans une caserne, en a joué un rôle important.

Il se trouve malheureusement que le discours de l’armée lu chaque semaine par son responsable est tergiversant parfois frôle les contradictions qui laissent penser « pour certains » qu’elle voudrait le conduire droit vers une reconduction tacite de ce «  système », soit la feuille de route de Bouteflika sans Bouteflika.

Ainsi depuis son premier discours de reconnaissance de la légitimité des revendications populaires et l’acceptation  inconditionnelle de l’accompagner dans une transition pour lui assurer sa transparence à des mises en garde à ceux qui perturbent les visites  des membres d’un gouvernement que lui-même dénonce les sources de sa nomination à aller au « plutôt » à une élection présidentielle pour élire qui ? Et c’est à lui et lui seul de réaménager les conditions favorables pour se débarrasser de cet ordre établi.

Pour l’armée et de la bouche même de son responsable « L’attachement profond du Commandement de l’Armée Nationale Populaire à la Constitution, cautionnée par le peuple à travers ses représentants au Parlement, émane du fait que tout changement ou amendement de ses dispositions ne relève pas des prérogatives de l’Armée Nationale Populaire, mais de celles du Président qui sera élu conformément à la volonté du peuple ».  

Les représentants du peuple qui sont venus par l’artifice de la Chkara, ont maintenant de l’importance pour le vieux général qui en voit l’unique solution constitutionnelle, pour  les aider à démocratiser le système. Ces personnes qui se battent à coups tirés dans les forums pour conserver leur confort, vont enfin décider d’opter pour un hara-kiri afin de l’abandonner.

La crise actuelle d’un peuple contre ses gouvernants a incité l’agence Moody’s de déprécier l’Algérie à l’international. Comment les stratèges de l’armée peuvent-ils penser une seconde qu’en moins de 60 jours, on pourra  élire « l’homme providentiel » qui aura la tâche d’entreprendre les changements que le peuple voudrait et plus grave avec une équipe gouvernementale installée par le système lui-même, noyauté par des relations familiale avec l’ancien régime ? Le 1/5ème des magistrats refuse de superviser les listes électorales, de nombreux services des collectivités locales n’en veulent même l’organiser.

Pour le peuple, il suffit du lancement d’un hashtag « #Manvotiouch » pour qu’un taux d’abstention raccord non seulement à l’échelle nationale mais aussi mondiale, auquel cas l’aura à l’international sera au plus bas sans compter une vacance institutionnelle qui exposera le pays aux bons vœux des prédateurs politiques. Est-ce le but recherché ?

1- Mettre en avant les dossiers de corruption mènera vers un suicide politique                   Dans toutes ces interventions, Gaïd Salah s’est montré anxiogène, d’abord il dispose de preuves irréfutables d’un général major en retraite qui complote avec l’étranger pour déstabiliser l’Etat, considéré dans la loi comme haute trahison mais il se contente de lui adresser uniquement un simple avertissement. Maintenant, il dit en possession de dossiers « lourds » de corruption qu’il a « examiné »lui-même « les services du Ministère de la Défense Nationale détiennent des informations avérées concernant plusieurs dossiers lourds de corruption, dont je me suis enquis personnellement, dévoilant des faits de spoliation des fonds publics avec des chiffres et des montants faramineux. » Pourquoi les services de l’armée gardent-ils ces dossiers et ne pas les transmettre à la justice qu’on nous dit enfin « libérée » ?

Du point de vue réglementaire, la Défense nationale fait partie des organismes sur lesquels s’appuie l’Organe National de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption   par l’intermédiaire de la gendarmerie nationale et le service central de la police judiciaire (SCPG), considérés les deux comme instruments pour les enquêtes à mettre à la disposition des magistrats. Et, partant, il n’y a absolument rien d’étonnant que notre armée ait enquêté sur ses affaires que le clan Bouteflika a mis de côté.

Le problème n’est pas là, mais ces dossiers tentaculaires, parfois complexes  et qui demandent un climat serein pour être traités vont certainement nous éloigner des revendications des changements prônées par le peuple. Pour le moment, il n’y a que les présumés corrupteurs derrière les barreaux pour des motifs qui n’a rien  à voir avec la grande corruption comme on nous l’affirme. Haddad accusé pour faux et usage de faux et transfert illicite de 4500 euros, Kouninef, pour avoir soudoyé des fonctionnaires de l’industrie et des mines pour acquérir des assiettes foncières.

Quant au dossier Issad Rebrab, la surfacturation de l’équipement de dessalage  de l’eau a été déjà traité par la cours de justice de Boumerdès et pour le transfert des devises à l’étranger, il était autorisé depuis le début du gouvernement Hamrouche à l’import export de fer rond qui lui a permis de créer de nombreuses sociétés à l’étranger.

Pour le reste des corrompus, cela se résume à de simples visites de quelques heures chez le procureur ou un juge d’instruction et retourner par la suite chez eux voire pour le cas de Loukal, occupé l’argenterie du pays.

Malheureusement, aborder la corruption de la sorte c’est se leurrer. Pourquoi ? Parce que dans son fond, elle reste les symptômes du dysfonctionnement politique, économique, social et sociétal de tout le système dont elle se nourrit. Elle apparaît comme un phénomène endémique de société qui met dans son sillage l’ensemble des institutions sauf qu’elle devient avec le temps de moins en moins tolérée. On tente justement de nous vendre que le système judiciaire est maintenant libéré des pressions comme s’il n’était pas touché par ce phénomène alors que finalement de nombreux magistrats obéissent aux ordres mais les bouches ouvertes.  

 

Auteur
Rabah Reghis

 




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