«Leur part d’honneur leur est dérobée et le sera toujours tant qu’ils n’écriront pas les bulletins eux-mêmes » Le cheval d’orgueil, Pierre Jaques Helias. Citation tirée de « les sept piliers de la sagesse » de D. H. Lawrence, plus connu sous l’appellation Lawrence d’Arabie.
D’aucuns s’imaginent que nous ne sommes « Arabes » que depuis la déclaration d’Ahmed Ben Bella de Tunis, alors que c’est la France qui avait fait circuler cette idée dès ses premières années d’invasion et de conquête !
Retour sur une falsification qui dure et perdure !
« Nous sommes Arabes » est une déclaration martelée trois fois par le premier président algérien dans l’euphorie des lendemains de l’indépendance de l’Algérie. Cette déclaration relève donc d’un évènement historique qui ne devait soulever aucune polémique.
Mais quel était le contexte et le sens de ladite déclaration ?
Il faut rappeler que Ben Bella et Bourguiba étaient deux « Frères ennemis » qui appartenaient à deux camps politiques diamétralement opposés. Le premier était tiers-mondiste, non-aligné, attaché à la sphère culturelle arabo-musulmane. Bourguiba était pro-occidental, francophile.
En 1962-63, le premier président algérien rend une courte visite de courtoisie à son voisin et « Frère » tunisien. Le « Combattant suprême » avait conseillé, avec insistance, à son hôte d’inscrire l’Algérie dans la Francophonie. La déclaration de Ben Bella était donc une réponse du berger à la bergère, qui devait être sans lendemain.
Voilà pour la petite histoire concernant le « nous sommes Arabes » éructé trois fois par Ben Bella en 1962 !
Est-ce à dire que notre falsification génétique s’est opérée au lendemain de l’indépendance ? Et que nenni ! L’entière responsabilité incombe à la France, qui s’était attelée à faire de même aux premières années de la colonisation ! (*)
En effet, à partir de l’invasion par la France, les Africains du Nord, c’est à dire les Numides, les Berbères, les Carthaginois etc., ont commencé à être appelés des Arabes ! et la France avait gaiement encouragé l’arabité en Algérie …
Mais pourquoi cela, diriez-vous ? À priori cela n’a aucun sens…mais ce n’est pas ainsi que nos colons entrevoyaient les choses.
Pour faire passer la pilule d’une invasion « pacifique » de nos terres, la France procède à une véritable propagande pour faire admettre l’idée et expliquer que L’ALGÉRIE était un territoire vierge !
C’est bien plus facile d’envahir une terre vierge qu’un territoire habité par des « indigènes ». L’argument avancé étant que « les Arabes sont arrivés et la France ne fait que les chasser. Ces Arabes n’ont qu’à retourner en Arabie Saoudite ou ailleurs » … !? Et ceux qui sont restés ne pouvaient prétendre à aucune autre génétique que celle qui l’attèle à celle de l’Arabie.
Parallèlement, Il fallait absolument, pour la France, de faire oublier l’héritage de Sifax, de Jugurtha, des rois berbères et d’effacer même la langue pour imposer l’arabité et ainsi faire admettre l’invasion de nos terres en expliquant à ceux qui voulaient bien les entendre que cette terre vierge n’a pas d’histoire sinon celle qui la rattache aux pays arabes !
La France était donc un moteur dans l’arabisation de l’Algérie.
Il faut savoir, qu’il y avait beaucoup plus de berbérophones avant l’arrivée de la France qu’après son départ !
À son tour, le FLN n’avait fait que continuer « l’œuvre » française en perpétuant et en accélérant la politique désastreuse d’acculturation du pays !
Il est utile de rappeler que le FLN avait fait une campagne violente d’arabisation en détruisant de plus en plus l’héritage Amazigh.
Il faut savoir aussi que le FLN a fait la guerre aux Amazigh comme la France.
La France est partie et le FLN continue à gérer les affaires !
Pour preuve, aujourd’hui, les membres du FLN, les membres du gouvernement algérien, les hauts gradés militaires etc., ont quasiment toute leur vie en France ; leur immobilier, leurs comptes bancaires, leurs résidences etc…CQFD !
Et cela perdure en l’an de grâce 2023 !
En résumé, il est temps de corriger l’Histoire, en rendant l’héritage culturel du pays à ses seuls occupants depuis des millénaires ; les Amazigh ! Ce n’est qu’à travers cette dynamique de reconnaissance que l’on pourra effectivement parler d’Algérie nouvelle ! Tout le reste n’est que traficotage et verbiage infécond !
Kacem Madani