Mardi 6 février 2018
Présidence à vie, pour que vivent les magouilles !!!
Affairistes et parvenus, enhardis par la promesse de l’argent sale et les affaires qui puent la magouille, démarrent «le train» du cinquième mandat, destination l’inconnu à partir de la station Tliba. Ils auraient dû prendre un vol d’Air Algérie, qui, parait-il, malgré des réacteurs qui explosent, arrivent toujours à l’heure !
À moins qu’il ne soit boosté par une forte dose de rayon gamma ou d’épinards en boîte, rien n’explique, l’attitude de «l’incroyable Tliba», qui fait cavalier seul et défie l’autorité du guillotiné vivant Ould Abbès, qui avait pourtant «formellement interdit» aux militants de son parti d’évoquer le cinquième mandat du président à vie. « Le président Bouteflika – poster à l’appui – m’a interdit d’évoquer le cinquième mandat. Il ne veut pas qu’on parle de ça. Personne ne doit l’évoquer dans mon parti », expliquait samedi dernier, le collègue au lycée de la chancelière allemande.
Qu’à cela ne tienne, Baha Eddine Tliba a les épaules suffisamment larges et – sans jeux de mots – un appétit gargantuesque pour tout ce qui sent le méchoui. Il sait faire le dos rond quand il s’agit de défendre son bifteck, et après tout, il n’est pas question que la locomotive Tliba s’arrête en si bon chemin. Dix-huit ans de délinquance politique et de barbouzerie, ont fait de ce spécialiste des affaires scabreuses un poids lourd de la médiocratie algérienne, au point de présider, à quelques reprises, le Parlement impopulaire !
Il n’est cependant pas le seul, à vouloir la présidence à vie (ou à mort), quitte à élire un poster, un fauteuil roulant, une poupée, qui dit oui, qui dit non ou qui ne dit rien du tout. Ils seraient même capables d’élire un fantôme qui communique par spiritisme, du moment qu’il envoie des signes en faveur des contrats juteux et acquiesce leurs business par communiqués APS ! C’est ainsi que l’association des zaouïas, qui a servi de baignoire à laver les péchés de Chakib Khelil, a sauté, pieds joints, dans le train crasseux de Tliba ! On se souvient aussi de la béatification récente du portrait de Fakhamatouhou, par le très intransigeant ministre Bedoui, et ses 400 « non élus» locaux.
On a vu les excuses solennelles d’Ould Abbès, adressées à l’image du Président, lorsqu’on lui prêta des intentions malsaines présidentielles. Personne n’a oublié, non plus, les galipettes singulières d’Ouyahia pour demeurer, «mounbatihan», aux avant-postes du bradage programmé des entreprises nationales qui les fait tous baver. On se souvient également des couines incessants de Tebboune, Benyounes, Sellal, Ghoul, Khelil, Belkhadem, Saadani, Haddad, Sidi Saïd et tous les occupants de la basse-cour, qui ne peuvent se passer de la grande mangeoire à pétrole.
Un zélé aux affaires heureuses, un certain Brahimi Rabah, président d’un parti « chauffeur de bendir », a osé l’ultime courbette, en annonçant qu’il « voterait pour Bouteflika mort ou vivant »! Comment ne pas soutenir, re-soutenir, aduler, prier, fabriquer, et même ressusciter quelqu’un par la grâce duquel pleuvent les milliards ?
Tout ce chahut fait étrangement penser au souhait de Grace, l’épouse du déchu Mugabe, quelque temps avant sa destitution, de voir le dictateur zimbabwéen, 93 ans et 999 maladies, élu dans son cercueil ! « Un jour, Dieu finira par rappeler Mugabe à lui. Depuis sa tombe, nous pourrions proposer son nom sur les bulletins de vote… il gagnerait haut la main les élections de 2018 », avait-elle lancé devant les militants du parti au pouvoir.
Ce n’est pas que Grace Mugabe, ou que Baha Eddine Tliba et ses amis tiennent à un ectoplasme, mais comprenez-vous, il y a des affaires comme ça qui fleurissent mieux sur les tombes !