24 novembre 2024
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Présidentielle: cinq vertus ou cinq démons ?

REGARD

Présidentielle: cinq vertus ou cinq démons ?

Le 9 mai 2012, un jour avant les élections législatives, le journal El Watan a publié  mon texte  intitulé  « Les taureaux s’ennuient le 10 mai » dans sa page idées-débats.

Je rappelle aux  lecteurs la conclusion de ce texte «Dans un pays où l’argent n’a point d’odeur, où la politique n’a plus de mérite, où l’éducation se cherche une valeur, l’avenir est sans doute incertain. L’expérience des années 1980, les souffrances de l’ère de la décadence et ses scandales après 1988 et la corruption des aigles venus d’Amérique pour gérer notre énergie de malheur ne doivent plus exister si nous voulons vivre en paix dans une Algérie forte. Une Algérie nouvelle où la force du pouvoir est équilibrée par le bien-être des faibles sous la justice et la fraternité de tous. » 
En mai 2012, j’ai parlé des taureaux comme symboles de corruption et de la  fraude.   Aujourd’hui, ces taureaux ne logent  plus  à  Marriott Opéra Ambassadeur de Paris. Ils logent à l’hôtel  des grandes  corrections  situé dans  rue Slimane Hanafi à  El Harrach.
La  confusion politique dans mon pays m’oblige de rappeler aux citoyens un passage du journaliste  et  président de l’Assemblée nationale du Québec Jean-Pierre Charbonneau et d’en tirer une leçon : Le défi de contrer l’ignorance politique et le désengagement citoyen est immense. Il interpelle non seulement les dirigeants et les élus mais tous les acteurs de la vie collective, à commencer par les parents et les éducateurs, qui sont les premiers responsables du développement d’une autre composante essentielle de la compétence civique, l’intelligence émotionnelle, celle qui implique l’empathie, l’ouverture d’esprit, la tolérance et l’habileté à communiquer de façon authentique dans le respect des autres, donc de débattre et de participer collégialement au progrès de la société. Reference « De la démocratie sans le peuple à la démocratie avec le peuple »
Je ne  suis ni  un militaire de carrière ni un stratège dans la tactique des guerres pour donner de bons conseils à  mon Général. Je suis tout simplement un citoyen éducateur avec un esprit libre  qui  cherche le bien pour sa Nation.  Mon expertise me permet de comprendre comment un recteur chimique approche l’instabilité et l’explosion. Une explosion est toujours due au désordre  qui se développe  au sein du système où  cette réaction  échappe au contrôle. 
Mon  expérience avec les militaires est très courte. Elle a commencé au barrage vert comme officier de réserve.   A cette époque on  présentait les armes à nos officiers supérieurs  d’une manière différente à celle d’aujourd’hui. Les casernes dans le barrage vert étaient gérés par des officiers de réserve et nos supérieurs étaient des anciens moudjahidines. On les respectait comme nos parents. Il m’arrivait quelquefois de ne pas les saluer mais d’embrasser leurs fronts. Ils étaient modestes et aimaient ce respect honnête.  De ses chefs je me rappelle du commandant si Mokhtar Chorfi d’Aflou, le commandant  si Rabah Djmeil de Sadrata et le colonel si Mouafek  de Ghazaouet.  Nous avons travaillé dans le respect et  la dignité. Je garde à ce jour cette image de fraternité. Une image où les jeunes appelés aidaient les nomades en leur délivrant de l’eau potable  en été  quand la soif séchait leurs  gorges  et  en dégageant les montagnes de neige qui couvraient les routes et les isolaient  en hiver. Mes voyages aux Etats-Unis, au Japon, en chine et  en Europe n’ont pas réussi à  effacer cette image de ma mémoire. Peut-être que mon Général garde aussi la même image.      
Cet été, j’ai eu l’occasion de visiter  les arbres que nous avons plantés dans le désert. Dans un instant de repos et dans un clame profond j’ai pu faire un voyage d’esprit dans le passé.   Après ce voyage éclair,  j’ai conclu que nous avons fait une bonne chose sur notre  terre en plantant ces arbres qui donnent  une  beauté naturelle  au paysage.  Ensuite, j’ai fait un simple bilan. Je me suis intéressé à  ce qu’ont fait les  générations sous la gouvernance de Bouteflika ? Je reconnais la bravoure et l’intelligence de ces  générations. Certes ces jeunes  n’ont  pas planté des arbres dans le désert mais  ils ont réussi à  déraciner   un pouvoir despote et corrompu. Ils ont libéré l’esprit algérien d’un système  autarchique  dans lequel un dieu humain gouverne sans contrôle. Je leur tire chapeau pour cette action auguste. 
Pour oublier le chaos politique que nous ont  laissé le roi  déchu et son entourage corrompu, je me suis reposé à  l’ombre d’un pin d’Alep non loin de Sidi Bouzid (région d’Aflou)  pour lire les entretiens de Confucius. Après lecture, j’ai appris que le prince doit être attentif à monter une déférence à ses subordonnés. Confucius, dans ses entretiens, conseille au prince cinq vertus qui composent  la sagesse (le ren), et place la déférence envers les subordonnés au premier rang de celles-ci.  Zinzhang, un élève de Confucius,   demande ce qu’est le ren. Confucius répond : Se rendre capable de pratiquez cinq chose sous le ciel, voilà le ren.  Zinzhang demande quelles sont-elles ?  Confucius répond : la déférence, la grandeur de l’âme, l’honnêteté, la diligence et la générosité. La déférence vous fait le respect de tous. 
Contrairement aux cinq vertus chinoises, je m’inspire  de la culture indoue  pour parler des cinq démons aujourd’hui.  Pour les indous ces démons  représentent les cinq défauts qui amènent vers le mal et le chaos. Ces cinq maux sont : le Kam ou  la débauche, le Krodh ou la rage et la colère, le Lobh la ladrerie ou l’avidité matérielle, le Moh l’attachement et enfin   l’Ahankar l’ego et la fierté.
Notre roi  déchu n’était  pas chinois et les  philosophes dans son palais n’étaient  pas des Confucius. Un ex-ministre   dans la cour  du roi  a confirmé à ses amis proches  que Bouteflika ne donnait aucune valeur à ses ministres. Parfois, il arrive  même  à les humilier et les mépriser en plein conseil des ministres.  Personne ne dit mots. Le cas de feu Mohamed Maghlaoui  ministre du transport est un exemple concret. Ce ministre a été humiliée  life via la télévision quand le roi visitait un chantier.  
Un autre cas concret peut être cité. Une durée de  sept  mois dans l’exercice de  fonction de Premier ministre était suffisante pour Monsieur Benbitour pour déposer sa démissionner.   Mes respects pour cette personne.  C’est le seul ministre qui avait le courage de refuser  de faire partie d’un entourage  démon.
Après cette balade politique autour des ruines d’un système démon, je demande avec respect  à mon Général d’écouter  attentivement la voix du Peuple. Je le supplie d’être prudent car le sentier  des cinq démons n’est pas garanti. Ce sentier  nous mène  vers le chaos.  
Le peuple algérien est un peuple adorable et paisible quand il voit la sincérité, l’honnêteté, la bonne justice et la vérité dans le discours politique dans ses dirigeants. En contraste, l’histoire de l’Algérie de Massinissa au prochain locataire de la Mouradia nous démontre que ce peuple se révolte quand le  découvre la malhonnêteté dans la gouvernance.   
L’étude des cycles des soulèvements  nous prouve  que les qualités d’un président qui veut gouverner ce  peuple révolutionnaire ne sont pas données à tout le monde.  On ne s’improvise pas président en pleurnichant dans une zaouïa ou en essayant de faire semblant d’essuyer  ses larmes  de crocodile en écoutant un enfant innocent   récitant un poème écrit par un monsieur  Valet Larbin  opportuniste. Les larmes  sur les ruines ne reconstruisent jamais un empire perdu. En plus sérieux, si les candidats croient au  critère  larmes pour changer la vie du citoyen  alors qu’ils construisent  ensemble un mur de lamentations à El Mouradia pour les  pleureurs d’une  Algérie détruite par le gang.       

Un bon candidat  doit  avoir de l’éthique, fixer des objectifs clairs, des objectifs  sans  grande surprise. Des objectifs   basés sur la raison et la sincérité avec le peuple.  Il  ne doit pas jouer à monsieur  tartuffe en cinq actes pour transformer les trottoirs en lieux de pierres. Ailleurs, les trottoirs servent  à autre chose. Il ne doit pas mentir en lançant  en air des paroles fourbes pour communiquer avec le   royaume rouge de Satan. Cinq milles Euro dans la poche d’un touriste algérien est un mensonge politique blanc autorisé en Islam politique.   

Un bon candidat à la présidence  doit  savoir dialoguer et faire face aux vrais problèmes du pays : le chômage, l’éducation, l’industrie,  la  justice etc.  Mais quand il cache sa jeunesse gâtée  dans le  système et nie qu’il a  grandi dans le berceau du FLN, sa  comédie politique devient  un vice à la mode. 

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Aujourd’hui, ce candidat a changé de figure et promet aux habitants du sud une ligne ferroviaire ALG-TAM. Le touareg connaît bien l’ancienne histoire du chameau et la souris.  Je me demande pourquoi il n’a pas dénoncé  la corruption de Haddad  dans la réalisation  des lignes ferroviaires  quand il était  député d’Alger  durant 10 ans.  A coup sûr, l’inauguration de  la ligne de son youyou sénégalais (un perroquet du Sénégal) sera  transmise en direct par  la chaine de télévision Tamtam de son concurrent. 

Enfin, un candidat sincère doit admettre qu’il était responsable des bourrages des urnes quand il était wali. Il doit s’excuser devant les citoyens et demander pardon s’il espère   gouverner dans une  Algérie nouvelle.    
Conclusions 

Le peuple est la provenance de la création d’un gouvernement car il possède la force logique  de produire un état moderne et légitime basé sur  les cinq vertus  de Confucius. La démocratie lui permet de rejeter les cinq démons hindous.  
Il faut reconnaître que l’action de réessayer de rendre au citoyen la confiance et  de réussir  à  réaliser   le rêve de nos martyres n’est pas une tâche facile.  

L’expérience nous montre qu’Il n’y a rien de plus d’admirable que d’arriver à se relever après un échec de gouvernance.   Apprendre  des  erreurs  précédentes et repartir dans le bon sens est la mission du prochain locataire d’El Mouradia.    
 Avant de voter, si vote aura lieu,  je demande aux électeurs de relire les paroles de Mirabeau : « Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne se disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. Mais du moins, ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des révolutions pour conquérir ce droit. »

 

Auteur
Dr Omar Chaalal

 




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