26 novembre 2024
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Présidentielle en RDC: vers un 3e report, l’opposition dénonce

TENSION

Présidentielle en RDC: vers un 3e report, l’opposition dénonce

La République démocratique du Congo bat jeudi avec anxiété le compte à rebours d’une conférence de presse de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) qui pourrait officialiser un nouveau report des élections à trois jours de la date prévue.

Le président de la Céni Corneille Nangaa a convoqué la presse à 15h00 (14h00 GMT) à son siège à Kinshasa. Un des deux principaux candidats d’opposition, Martin Fayulu, a répété jeudi matin qu’il refusait tout report.

La vie est encore normale à Kinshasa. Des dizaines d’étudiants se sont regroupés sur le campus de l’université (Unikin), prêts à se mobiliser pour le respect du calendrier électoral, a indiqué l’un d’eux joint par l’AFP.

Déjà deux fois retardées, les trois scrutins présidentiel, législatifs et provinciaux du 23 décembre sont d’une importance capitale: ils doivent organiser le départ du pouvoir du président Joseph Kabila.

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M. Kabila, 47 ans, est aux affaires depuis l’assassinat de son père et prédécesseur Laurent-Désiré le 17 janvier 2001. La Constitution lui interdisait de se représenter pour un troisième mandat.

Avant sa conférence de presse, M. Nangaa a consulté le Premier ministre et les candidats à l’élection présidentielle ou leurs représentants au siège du Parlement. La veille, il a rencontré des membres du corps diplomatique.

La Céni est en « consultation » pour décider d’un report de « sept jours » des élections, avait glissé mercredi soir à l’AFP l’un de ses officiels.

C’est la première fois qu’un tel report était officiellement envisagé depuis l’annonce de l’actuel calendrier électoral le 5 novembre 2017 par le président de la Céni.

Raison invoquée: des retards dans le déploiement du matériel électoral, et l’incendie d’un entrepôt de la Céni il y a une semaine à Kinshasa, qui a porté « un grand coup » au processus électoral.

Pour l’organisation des élections, la Céni refuse l’aide logistique et financière que lui propose la communauté internationale, à commencer par les moyens aériens de l’imposante Mission des Nations unies au Congo (Monusco).

Déjà deux reports 

Ces élections dans le plus grand et l’un des plus instable des pays d’Afrique sub-saharienne ont été reportées une première fois à l’expiration du deuxième et dernier mandat du président Kabila fin 2016, officiellement faute de moyens financiers.

Ce report avait suscité des protestations réprimées dans le sang en septembre et décembre 2016.

Un accord in extremis sous l’égide des évêques le 31 décembre 2016 avait prolongé de facto d’un an le pouvoir du président Kabila, moyennant des élections en décembre 2017.

Elles ont une nouvelle fois été reportées, officiellement en raison du retard pris dans l’enregistrement des électeurs au Kasaï, région du centre de la RDC victime d’un violent conflit entre septembre 2016 et mi-2017.

« Plus de deux ans après l’expiration des délais constitutionnels, aucun report n’est justifiable », a prévenu dans un communiqué la coalition Lamuka constituée autour du candidat d’opposition Martin Fayulu.

M. Fayulu et ses alliés ont mis en garde le président de la République et celui de la commission électorale, qui devront « assumer toutes les conséquences de cette mascarade ».

Le communiqué est signé par M. Fayulu et ses deux puissants soutiens qui n’ont pas su présenter, l’ex-gouverneur du Katanga en exil Moïse Katumbi et l’ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba.

Les deux mouvements citoyens anti-Kabila Lutte pour le changement (Lucha) et Filimbi ont appelé à la mobilisation en cas de report.

M. Fayulu, dont la popularité ne s’est pas démentie pendant la campagne, a repris la route pour des réunions électorales dans le Bas-Congo à l’ouest de Kinshasa, a-t-on appris dans son équipe de campagne.

Le candidat pro-Kabila Emmanuel Ramazani Shadary est aussi en campagne dans l’intérieur du pays.

Le troisième principal candidat, l’opposant Félix Tshisekedi, est en réunion à Kinshasa, selon l’un de ses proches.

Mercredi soir, M. Fayulu a été raccompagné sous escorte policière chez lui à Kinshasa après avoir été retenu par un barrage policier à l’extérieur de la capitale où il voulait tenir une réunion publique, a constaté l’AFP.

Juste avant son arrivée, le gouverneur provincial avait suspendu la campagne électorale à Kinshasa pour des « impératifs sécuritaires », dans une lettre curieusement datée à la fois de mardi et mercredi.

La procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a mis en garde jeudi la République démocratique du Congo face à un risque de « crimes graves », en raison des « tensions croissantes » liées aux élections.

Auteur
AFP

 




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