26 avril 2024
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Presse : la liberté muselée

ARBITRAIRE

Presse : la liberté muselée

Aujourd’hui c’est paraît-il la Journée nationale de la presse. Si le chef de l’Etat et ses ministres vont certainement se réjouir de l’existence d’une presse plurielle (c’est leur métier !), le constat est pourtant accablant.  

Personne n’est dupe. La liberté de la presse sous « la nouvelle Algérie » est un discours creux, un mensonge. Un enfumage que tout Algérien censé ne peut ignorer. Si la majeure partie des médias continuent ce qu’ils ont toujours fait, autrement dit passer la brosse à reluire aux puissants en place, les rares journaux qui pouvaient garder un certaine impertinence et liberté de ton sont réduits presque au silence à coups de menaces de poursuites judiciaires, d’admonestations…

Si Rabah Karèche a purgé sa peine de prison pour un écrit dans les réseaux sociaux, deux journalistes Hassan Bouras et Mohamed Mouloudj sont encore en détention. L’écrasante majorité des journalistes sont réduits à reproduire la vulgate officielle. Plus aucune critique du gouvernement ne transpire dans la presse. Les violations quotidiennes des libertés sont passées sous silence. Des citoyens sont arbitrairement arrêtés et condamnés sans que la presse ne s’en émeuve. Pire, nombre de titres reprennent l’enfumage officiel qui accompagne ces arrestations. 

Le silence sur l’arbitraire règne. Beaucoup de médias prèfèrent courber l’échine espérant une nouvelle ère. Mais cette ère n’adviendra pas avec ceux qui sont aux affaires. 

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Car un pays qui se dit puissant et respecte la liberté de la presse ne peut arrêter et emprisonner des journalistes pour leurs écrits. Mais l’Algérie n’est pas un pays qui respecte la liberté de la presse. Autrement ça se saurait.

L’Algérie figure à la peu enviable 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2021, établi par l’ONG Reporters sans frontières (RSF). Le pays a perdu 27 places depuis 2015. Ce qui n’est pas étonnant eu égard à l’état désastreux de la presse.

Faut-il rappeler par ailleurs qu’il y a plus de 220 détenus d’opinion qui croupissent dans les prisons ? On ne peut dans ce cas parler de démocratie, de respect des libertés et des droits de l’homme. L’Algérie a cessé d’être ce pays que le Hirak souhaitait instaurer : un Etat de droit, de liberté et d’espoir retrouvé.

Auteur
Yacine K.

 




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