L’affaire de l’universitaire spécialiste en jurisprudence de la Charia islamique a été de nouveau convoquée devant le juge, annonce son avocate, Fetta Sadate. Le procès qui s’est tenu, le 26 janvier 2023, devant la chambre pénale près la cour d’Alger est venu suite à appel contre le jugement rendu le 22 avril 2021 et
Saïd Djabelkhir avait été poursuivi dans ce dossier suite à une plainte déposée par un enseignant à l’Université de Sidi-Bel-Abbès et un groupe d’avocats. Les plaignants lui reprochaient d’avoir proféré des propos blasphématoires dans des posts publiés sur le réseau social Facebook. « Il était poursuivi sur la base de l’article 144 bis 02 du code pénal se rapportant à de prétendus faits de dénigrement des préceptes de l’islam », explique l’avocate du mis en cause.
Lors du procès en appel ténu le 26 janvier 2023, devant la chambre pénale près la Cour d’Alger, le représentant du ministère Public a requis la confirmation du jugement prononcé à l’encontre de l’islamologue qui avait écopé de la peine de trois ans de prison ferme assortie de 50000 dinars d’amende.
Pour rappel, lors du procès en première instance tenu par devant le tribunal de Sidi M’hamed, la partie plaignante avait réclamé la préservation de ses droits. Le ministère public, quant à lui, s’était limité à requérir l’application de la loi.
L’affaire a été mise en délibéré pour l’audience du 1er février 2023.
« En sa qualité d’érudit en matière de jurisprudence de la charia et des sciences islamiques a usé du savoir et de la connaissance pour approcher le religieux loin d’un esprit rigide, étriqué et sclérosé. Que le droit soit dit et la justice rendue. Que la pensée soit libérée de toutes entraves. C’est un préalable à l’instauration d’un Etat de droit », a estimé Me Fetta Sadat, avocate engagée dans la défense des militants poursuivis en justice dans des affaires a caractère politique et liées à la liberté d’expression.
» C’est un combat qui doit continuer pour la liberté de conscience, pour la liberté d’opinion et pour la liberté d’expression. Le combat pour la liberté de conscience est non négociable », avait déclaré à l’AFP, à l’issue du procès qui lui était intenté le mois d’avril 2021, le chercheur de 53 ans qui n’a pas été placé sous mandat de dépôt.
Samia Naït Iqbal