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Quand la Commune de Paris inspirait la Chine de Mao

MEMOIRE

Quand la Commune de Paris inspirait la Chine de Mao

Il y a 150 ans, la Commune de Paris, déclenchée le 18 mars 1871, devenait immédiatement le mythe fondateur de la tradition communiste.

Créé par Marx, ce mythe fut transmis par Lénine à Mao Zedong, dès la fondation du PC chinois il y a cent ans. L’occasion de revenir sur l’instrumentalisation en Chine populaire de la Commune, qui a atteint son paroxysme à Shanghai, en pleine Révolution culturelle.

« À bas la Commune de Shanghai ! » C’est en substance ce que Fangyin, une collégienne de 15 ans, osa écrire avec son amie sur un tract contre les violences des « rebelles révolutionnaires ». Nous sommes en février 1967. La Révolution culturelle est encore dans sa première année. Une année de tornade politique, de chaos délirant. Ouvriers et gardes rouges étudiants ont pris le pouvoir dans le « Paris de l’Orient » en renversant les « autorités », à savoir le comité local du Parti communiste. Pendant dix-huit jours, du 5 au 23 février, ils créent une « Commune de Shanghai », déclarant s’inspirer du mythe parisien de 1871 qui, lui, avait duré soixante-douze jours. L’expérience est d’abord encouragée par Mao, qui veut récupérer la totalité du pouvoir en Chine, perdue après le désastre humain du Grand Bond en avant.

« On était tellement jeunes qu’on ne savait pas trop ce que tout cela signifiait vraiment », confie Fangyin à RFI, aujourd’hui exilée aux États-Unis. Toute jeune garde rouge à l’époque, son « élan révolutionnaire » retombe lorsqu’elle apprend que son père, cadre dans l’administration, a subi des persécutions : « Des « rebelles » de son bureau l’ont forcé à s’agenouiller et l’ont insulté pendant des heures, le traitant « d’agent du capitalisme ». J’ai eu un choc… j’étais très révoltée par toutes ces violences. »

À cause de son tract, Fangyin écope de deux mois et demi de prison. « Ils étaient persuadés que des adultes étaient derrière nous et notre tract. Moi, je n’avais pas tellement peur, car je ne pensais pas me révolter contre le Parti ni contre le régime. » La jeune fille est relâchée au nom de la « politique de tolérance » à l’égard des enfants de cadres persécutés. À ce moment-là encore, les luttes au sommet de l’État restaient incertaines et les autorités avaient jugé plus sage de les libérer.

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« La nouvelle Commune de Paris des années 1960 »

Se révolter contre la direction du Parti, voilà pourtant l’objectif assigné à la jeunesse chinoise, puis aux travailleurs par le Grand Timonier en 1966. Mao n’hésite pas à utiliser « l’appel des Communards parisiens à la destruction de l’État pour déclencher son offensive contre les organes du gouvernement et du Parti communiste chinois », comme l’écrit la sinologue Marie-Claire Bergère. Dans un éditorial du Quotidien du Peuple, Mao parle même d’une « Commune de Pékin » en gestation dans l’Université de la capitale, avec le premier dazibao de la Révolution culturelle, ces journaux muraux en grands caractères où la critique de l’autorité s’offre à la vue de tous.

C’est donc tout naturellement que les ouvriers « rebelles révolutionnaires » de Shanghai reprennent le mythe français dans leur proclamation du 5 février 1967. Avec le langage fleuri de l’époque : « Sous le contrôle étroit et le soutien du soleil rouge, le plus rouge, le plus rouge dans nos cœurs, le bien-aimé et respecté glorieux leader Président Mao, dans les flammes déchaînées de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, la nouvelle Commune de Paris des années 1960, la Commune populaire de Shanghai est établie !! »  

Pourquoi cette référence aux communards ? C’est que la Chine a besoin d’un « label rouge ». Car la Commune de Paris est l’une des pièces maîtresses de la tradition révolutionnaire. Karl Marx a créé ce mythe fondateur de l’héroïsme prolétarien dans La Guerre civile en France. Un livre publié le 30 mai 1871, soit deux jours après la « Semaine sanglante » durant laquelle l’armée des Versaillais écrasa la Commune, massacrant « au minimum 10 000 personnes, probablement 20 000, davantage peut-être », d’après Jacques Rougerie (La Commune et les Communards, 2018). Selon ce spécialiste de la période, les communards sont d’abord les héritiers des sans-culottes de 1789 et la Commune de Paris est la dernière « insurrection sociale du XIXe siècle ». Elle rejoue une ultime fois l’opposition violente entre révolutionnaires et contre-révolutionnaires, après les barricades de juillet 1830 et surtout celles de juin 1848. 

Mais Marx y voit autre chose. Pour l’auteur du Manifeste du Parti communiste, c’est la première fois que le prolétariat « prend en main ses destinées » et « s’empare du pouvoir ». Un acte fondateur que la Révolution russe de 1917 intègre dans sa généalogie. La Commune est « promue au rang d’annonciatrice des révolutions socialistes du XXe siècle », souligne François Furet (La Révolution, 1814-1880, 2010). Lénine, dans L’État et la Révolution, consacre son caractère prophétique, sa valeur exemplaire. C’est lui qui va « transmettre » ce mythe communard aux premiers communistes chinois dans les années 1920.

Comment comprennent-ils cette « Commune » ? « Ils en ont une vision simple, analyse Alain Roux, spécialiste du mouvement ouvrier à Shanghai au XXe siècle. C’est une illustration du thème selon lequel la révolution doit se faire par la force, dans la violence et être dirigée par le prolétariat. Il n’y a pas en Chine d’étude concrète de ce que fut la Commune de Paris. Rien sur sa dimension de pouvoir nouveau avec le rôle d’une assemblée générale élisant des délégués révocables, de la démocratie directe, au moins au départ. Tout cela, en Chine, on n’y pense pas. L’influence de la Commune est plus sémantique. C’est un thème : le drapeau rouge. Un mot d’ordre : le pouvoir prolétarien, la destruction par la force du pouvoir bourgeois capitaliste. »

De la fausse « Commune de Canton » en 1927 à l’hommage des « Communes populaires »

Communards, les premiers communistes chinois ? Pas plus que cela, donc. Même s’ils célèbrent comme une fête traditionnelle l’anniversaire de l’insurrection parisienne, ils veulent avant tout créer des soviets. C’est l’histoire ironique de la « Commune de Canton » à la pointe sud de la Chine, qui ne dura pas plus de soixante-douze heures, du 11 au 13 décembre 1927. Un soulèvement spontané et « héroïque » des prolétaires cantonais ? Pas vraiment. L’opération a été décidée sur ordre de Staline. Le « Petit Père des peuples » avait besoin d’un succès en Chine pour redonner des couleurs à une révolution mondiale alors en panne, et surtout contrer l’opposition de Trotsky avant l’ouverture du congrès du Parti à Moscou.

Mal préparé et incapable de mobiliser les syndicats, le PC de Canton n’ose même pas lancer de grève générale de peur de ne pas être suivi ! C’est par une mutinerie que les communistes s’emparent brièvement des points stratégiques de la ville. Leur objectif n’est pas d’établir une « Commune » mais un soviet. Leur « Message au peuple » du 12 décembre ne fait aucune référence au modèle parisien.

L’échec est cuisant : les insurgés cantonais ne peuvent résister aux forces militaristes du Kuomintang, le parti nationaliste au pouvoir. Cette insurrection, juge Marie-Claire Bergère, « a tout d’un putsch raté et aventuriste ». Pourtant, le Komintern, l’Internationale communiste réunie à Moscou en 1928, salue « une tentative héroïque du prolétariat » et place le soulèvement de Canton dans la légende révolutionnaire, aux côtés de la Commune de Paris. Une belle sépulture, en somme. 

Il faut attendre le Grand Bond en avant pour que le mythe communard devienne une vraie source d’inspiration en Chine populaire. En 1958, Mao abandonne le modèle soviétique et décide de créer une voie socialiste à son idée. Le développement ne reposera plus seulement sur l’État mais aussi sur les masses. Cela s’appelle « marcher sur ses deux jambes » en langage maoïste. La planification centralisatrice, la compétence technique et les investissements en capitaux seront complétés, voire suppléés, par les collectivités locales, les militants révolutionnaires et les investissements en travail.

Cette politique s’incarne dans une structure originale : les « Communes populaires ». Elles doivent préfigurer la société égalitaire idéale. Le mot « commune » est choisi en hommage à 1871. « C’est une expression qui sonne très bien en chinois, mais elle ne s’accompagne pas ici d’une réelle référence institutionnelle, nuance l’historien Alain Roux. Il y a bien l’idée d’une organisation révolutionnaire, mais pas d’un modèle d’action à suivre. Cela se passe à la campagne, donc rien à voir avec Paris. Une petite extension [des communes populaires] à la ville chinoise a rapidement été abandonnée. »

Légitimer la Révolution culturelle

Peu importe la réalité, le mythe communard est toujours plus utile à Mao. La Révolution culturelle, dans sa phase de lancement, s’y réfère constamment. Mais de quelle Commune parle-t-elle au juste ? C’est qu’elle est alors utilisée « à la carte » depuis déjà près d’un siècle dans le monde entier.

Hors de la geste marxiste, certains y glorifient une révolution anarchiste et anti-étatique, quand d’autres y voient une dernière réincarnation balbutiante de la Terreur sous Robespierre. Jacques Rougerie a montré que les deux tendances s’étaient succédé à Paris, de mars à mai 1871. Pour Marie-Claire Bergère, la « Commune de Shanghai », en janvier 1967, reflète en réalité la « résurgence du courant anarcho-populiste aussi ancien que le mouvement révolutionnaire chinois ».

« Anarcho-populiste » ? Mao a toujours nourri une double méfiance de la bureaucratie étatique et de la « ville corruptrice ». Méfiance d’autant plus vive qu’en Chine, les cités sont la base de l’impérialisme étranger et que la classe ouvrière est largement minoritaire.

Aussi le leader du PCC n’a-t-il jamais exalté de révolution sur les barricades, emmenée par des sans-culottes urbains. Dès son rapport sur le Hunan en 1927, il prêche le soulèvement paysan et considère les masses rurales comme la source de toute créativité révolutionnaire, jetant le soupçon sur les appareils et la bureaucratie dans le Parti. Quelle hérésie aux yeux des Soviétiques ! Dès les années 1930 puis tout au long de la Révolution culturelle, Moscou y voit un « populisme petit-bourgeois ». Mao va donc utiliser la Commune de Paris comme « arme idéologique », selon le mot de Marie-Claire Bergère, afin de légitimer son action dans la tradition marxiste-léniniste.  

Le chaos de la « prise de pouvoir » à Shanghai

Pourtant, à première vue, la « Commune de Shanghai » ressemble à son modèle. Comme Paris le 18 mars 1871, Shanghai en janvier 1967 est une ville livrée à elle-même. Une ville où a cessé de fonctionner toute forme d’autorité publique et dont l’activité économique s’enraye chaque jour davantage. Déjà depuis septembre 1966, les rues shanghaïennes, les transports en commun et les bâtiments publics étaient aux mains des gardes rouges estudiantins. Mais la désorganisation s’accentue lorsqu’en réponse à la directive centrale du 9 décembre, les ouvriers déclenchent des grèves dans les usines, le port puis les chemins de fer. Vers la mi-janvier, la fourniture d’eau et d’électricité n’est plus assurée, les banques n’ont plus de fonds, tandis que les campagnes proches cessent de ravitailler la ville.

Au milieu de ce chaos, les ouvriers en grève décident de prendre en charge la ville. C’est l’occasion d’un autre désordre plein de violences : plusieurs organisations s’opposent, dont un groupe de « rebelles » monté par l’appareil local du Parti, les « Gardes écarlates » formés de syndicats représentant « l’aristocratie des ouvriers shanghaïens », souligne Alain Roux. Ces derniers tentent de « prendre le pouvoir ». Mais il faut le blanc-seing du Grand Timonier. Il est accordé au seul « Quartier général des rebelles révolutionnaires ouvriers », souvent des « laissés-pour-compte d’origine paysanne et sans éducation », précise l’historien. La raison de leur succès : ils sont pris en main par l’envoyé du président Mao, Zhang Chunqiao, futur membre de la « Bande des Quatre ».

Qu’est-ce qui pousse alors ces ouvriers de Shanghai à se soulever ? Ils répondent certes à l’appel de Mao à « bombarder les états-majors » du Parti. Mais au-delà des objectifs maoïstes de la Révolution culturelle – la purge « anti-révisionniste » contre l’establishment du PCC qui rejette l’aventurisme du Grand Timonier –, ils aspirent surtout à une vie matérielle plus facile et à une place reconnue sur leur lieu de travail. « Ils ne portaient pas de revendication de classe ni de pouvoir des masses, précise Xiaohong Xiao-Planes, historienne spécialiste de la citoyenneté et des entreprises en Chine au XXe siècle. Certains travailleurs avaient eu des différends avec leur direction. Ils avaient subi des critiques pour avoir simplement donné leur opinion sur l’organisation du travail. Sans être forcément étiquetés contre-révolutionnaires, ils avaient été maltraités, leur voix étouffée. Beaucoup avaient souffert et accumulé une grande frustration. Il n’existait alors aucun cadre de discussion ni de droit pour les ouvriers de participer à la vie des entreprises au quotidien. »

Quelle «Commune» à Shanghai ?

La prise de pouvoir des « rebelles révolutionnaires » n’en est pas vraiment une. À l’instar de la Garde nationale parisienne qui occupe l’Hôtel de Ville déserté par le gouvernement versaillais le 18 mars 1871, les « insurgés » shanghaïens comblent le vide laissé par le déclin des autorités régulières du Parti. Leur but n’est dès lors plus de contester, mais de restaurer l’ordre et de remettre en marche la production et les services publics.

Une fois au pouvoir, les « communards » de Shanghai voulaient-ils instaurer la même démocratie directe que leurs aînés parisiens ? Ces derniers avaient organisé des élections au suffrage universel direct pour élire les délégués à l’Assemblée communale, avec mandat impératif et révocable. Ce système électoral sera repris en Chine dans la Résolution en 16 articles du 8 août 1966, celle qui fixe le cadre de la Révolution culturelle dans tout le pays : « Il est nécessaire d’appliquer un système d’élection générale semblable à celui de la Commune de Paris. […] Les listes des candidats doivent être proposées par les masses révolutionnaires après d’amples consultations. […] Les masses ont à tout moment le droit de critiquer leurs représentants […] et ceux-ci peuvent être révoqués par les masses après discussions s’ils se montrent incompétents. »

Ce ne sont pourtant que des mots. Il n’y aura jamais d’élections à Shanghai, tout au plus des négociations pour unir le plus de groupes rebelles sous la bannière maoïste. Le seul fait que l’envoyé de Mao, Zhang Chunqiao, devienne le chef de cette « insurrection », à la place d’un délégué élu par le prolétariat local, remet en cause l’idée même des « ouvriers au pouvoir ». « La liste entière des dirigeants de la Commune de Shanghai est d’ailleurs établie à Pékin », remarque Xiaohong Xiao-Planes. Sans oublier que les dissidents internes seront rapidement éloignés.

Mao contre la «Commune»

Pourquoi la Commune de Shanghai ne dure-t-elle que dix-huit jours ? C’est Mao qui, une fois de plus, décide de son sort. Lorsqu’il n’arrive plus à contrôler totalement cette soi-disant « révolution par le bas », il change son fusil d’épaule. Se servir du mythe communard comme arme idéologique de mobilisation des masses est une chose, mais le « glorieux leader » n’a pas oublié ses principes. Avant son arrivée au pouvoir en 1949, il expliquait à sa manière l’échec de la Commune de Paris : « L’absence d’un parti uni, centralisé, discipliné » et la faiblesse à l’égard de la minorité – « les communes sont trop faibles lorsqu’il faut réprimer les contre-révolutionnaires ».

Dans sa pratique du pouvoir, Mao a de fait toujours rejeté l’idée principale de la Commune de Paris : l’autonomie locale. Seul comptait pour lui le contrôle étatique centralisé. Autre problème, selon le Grand Timonier : l’absence de compétence administrative des ouvriers rebelles rend la situation trop instable à Shanghai. Mao choisit sans hésiter le léninisme face aux « tendances anarchistes » qu’il craint et dénonce : même si un PCC bureaucratique lui déplaît, il réaffirme son soutien à un Parti comme « avant-garde » dominante.

Après réflexion, Mao préfère donc une autre structure politique, qui lui permettra aussi de mettre fin au désordre en faisant intervenir l’armée. Le 23 février, il fait rebaptiser la Commune en « Comité révolutionnaire de la ville de Shanghai ». C’est la « Triple alliance », généralisée ensuite dans toute la Chine, entre les ouvriers rebelles (les plus dociles), les cadres du Parti réhabilités (leurs compétences sont indispensables) et les commandants militaires régionaux (souvent fidèles aux cadres du Parti attaqués par les rebelles). C’est le début de la fin de la Révolution culturelle dans sa première phase, en attendant la militarisation totale du pays en 1969.

C’en est aussi fini du mythe communard comme référence politique. Aujourd’hui, dans les revues du PCC comme Rechercher la Vérité (Qiushi), la Commune de Paris est désormais citée comme un exemple raté de mouvement révolutionnaire ouvrier. Xi Jinping lui-même ne l’évoque même plus. Il parle avant tout de « l’autorité du Parti », et surtout pas de prise de pouvoir par le prolétariat !

L’actuel numéro un chinois va en réalité bien plus loin. Il reprend à qui veut l’entendre un vieux slogan de Sun Yat-sen, le fondateur de la République chinoise en 1912 après la chute de l’Empire : « Ce qui est sous le ciel est à tout le monde » (tianxia weigong). Mais le mot « gong », qui a servi à traduire la « Commune », est ici détourné de son sens. Il faut le savoir : « Ce qui est sous le ciel » (tianxia) est l’ancienne appellation de la Chine, qui devient dans la bouche de Xi un « bien commun » (weigong) pour le monde. « C’est l’originalité de Xi Jinping, note Alain Roux : le modèle de développement chinois devient la référence. Pas question d’aller prendre un modèle ailleurs. C’est la Chine qui est exemplaire. » Fini donc de se référer à l’Occident, fut-ce pour piocher dans son histoire révolutionnaire parisienne. Ce sera sans doute l’un des messages forts de Xi Jinping lors du centenaire du Parti communiste chinois, le 1er juillet prochain. La sinologue Anne Cheng l’a bien formulé : aux yeux de Pékin désormais, « la Chine est le monde ».

Auteur
RFI

 




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