Lundi 15 janvier 2018
Quand l’Arabie Saoudite désigne les représentants salafistes algériens
Pendant que l’Arabie Saoudite tente de donner l’image d’un pays qui se débarrasse de ses fanatiques, elle se permet d’envoyer, dans d’autres pays, les plus radicales de ses doctrines.
Les gardiens du salafisme le plus rétrograde, qui opèrent dans des institutions officielles saoudiennes, continuent de régner en maîtres absolus dans la majorité des pays musulmans. C’est le cas en Algérie où les représentants du salafisme continuent d’être désignés par le très contesté imam Mohamed El Hadi Ben Ali El Madkhali, qui officie dans l’université islamique de Médine.
Dans un courrier, écrit à la main et adressé aux salafistes algériens, le guide saoudien, élève notamment d’Ibn El Baz et d’El Albani — qui furent des références pour le FIS dissous —, indique en effet avoir adoubé Mohamed Ali Ferkous, Abdelmadjid Djemaa et Lazhar Snigra comme «représentants» de la salafia en Algérie. «Respectez-les et aidez-les», indique le document, daté du lundi 8 janvier dernier. Le document est adressé à «nos frères, demandeurs de la science salafiste en Algérie».
Les trois prédicateurs sont désignés comme «tête de la prédication salafiste dans votre pays». «Nous les connaissons bien et ils ont une bonne réputation chez nous», indique Mohamed Hadi Ben Ali El Madkhali. Ce dernier constitue pour les salafistes algériens une référence suprême. Les trois «chefs» salafistes algériens cités dans le document ont tous été, un jour ou l’autre, des élèves de cet homme qui a, par exemple, décrété «illicite» le fait qu’une femme conduise une voiture. Il a considéré que ce fait contient de «la perversion».