Samedi 26 octobre 2019
Quand le bricolage vient au secours de la tutelle !
L’une des raisons du recul de l’école algérien sur tous les plans est la nomination anarchique de responsables dont la vocation consiste à freiner tous les élans pouvant générer des déclics qui feront avancer et l’école et les élèves. A vrai dire, ce phénomène est le résultat de l’absence de sélection qui se fait au niveau des directions de l’éducation.
C’est tout le monde qui se voit susceptible de devenir directeur d’école sans respecter l’ordre de mérite. La tutelle feint de ne pas savoir les répercussions de cette politique sur le devenir des établissements scolaires.
Je ne vois pas d’aboutissement salutaire pour l’école algérienne puisqu’on continue à ce jour de remédier aux différents problèmes par le seul moyen du bricolage. Le temps où il est impératif voire urgent d’imposer une refonte radicale du système éducatif, le ministère de l’Éducation a procédé à la nomination d’enseignants aux postes de directeur d’école sans formation aucune, chose qui ne se passe étrangement qu’en Algérie. Ce paradoxe illustre gravement à la fois la nonchalance et la cécité administrative de ceux qui gèrent ce secteur si sensible.
Cette politique du laisser-aller a fait germer la médiocrité au sein des générations estudiantines, la rétrogression de l’École nationale en matière de résultats et la platitude intellectuelle qui émaille les couches d’étudiants sortants de nos universités est la conséquence directe de ce mode de gestion si insolite.
Le recours de la tutelle à ce genre de solutions explique cette panne assistée du système éducatif algérien. Une ruée est indiciblement apparue chez ces postulants à ce poste de direction si capital, les normes universelles d’admission ne sont guère respectées c’est-à-dire cette même tutelle n’a pas imposé un système dévaluation ferme, l’objectif étant plus quantitatif que qualitatif vu le manque énorme en postes de directeurs, le ministère a alors recouru au bricolage comme seul et unique issue pour combler le vide en personnels.
La question majeure qui s’impose au quotidien est la suivante : comment ces nouveaux chefs d’établissements vont-ils assumer une telle mission si délicate avec un bagage administratif et législatif quasi inexistant ? Même si le réflexe de l’incurie subsiste encore chez quelques prétendants plutôt admis, la responsabilité du ministère est éminemment engagée car il ne suffit pas de promouvoir un fonctionnaire mais le préalable est de le préparer, l’approvisionner en matière de connaissance et de méthodes de gestion puisque la tâche incombée aux directeurs nécessite beaucoup de savoir- faire, assez d’acquis en matière de psychologie pour pouvoir affronter l’exigeante besogne de l’éducation.
Nous constatons dans la quasi-totalité des écoles que la relation directeur enseignants est souvent houleuse, le complexe de la chaise prime sur les intérêts scolaires chez la majorité des directeurs outre la tendance à manifester une volonté maladive pour dompter le groupe pédagogique ou user de leur pouvoir pour chasser les virtuoses de l’enseignement.
Ces pratiques sont le fait d’une ignorance polyvalente des choses, la stabilité du secteur de l’éducation exige bien une formation parce que gérer est un art, on ne naît pas responsable mais on le devient mais à quel prix ?