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Quand « le débat historique » tourne au bide

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Quand « le débat historique » tourne au bide

Un bide, c’est le mot qui paraît le plus approprié pour qualifier «le débat historique» que la télévision algérienne a organisé, hier jeudi, pour les cinq candidats à l’élection présidentielle du 12 décembre.

Un bide, parce que ce débat n’en est pas un, c’est plutôt une émission de questions réponses entre, d’un côté, quatre journalistes, et de l’autre, cinq candidats à l’élection présidentielle. Les Algériens, qui en vus d’autres, sont restés sur leur faim, puisque à aucun moment un candidat n’a contredit un autre.

Les cinq candidats semblaient d’accord sur tout, ou presque, chacun d’eux voulant seulement devenir le futur président. Il est à se demander d’ailleurs pourquoi ne recourent-ils pas à pile ou face pour se départager et éviter ainsi aux votants un déplacement fastidieux.

Les rédacteurs des questions se sont étalés en long et en large sur la politique, l’économie, l’éducation et la santé, mais ont soigneusement évité les problèmes de l’heure, à savoir la Défense, l’insécurité alimentaire et autre environnement. A croire qu’ils ont reçu l’ordre de ne pas toucher aux sujets considérés comme tabous.

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Les cinq candidats se sont appesantis sur les bas salaires, les handicapés et les femmes au foyer, mais ont ignoré jusqu’à l’existence les retraités, tous corps confondus. Les cinq candidats savent-ils, par exemple, que la pension d’un rappelé du service national est dix fois plus, oui dix fois plus, que celle d’un retraité qui a travaillé et cotisé dix ans, service national compris ?

L’impression qui se dégage au lendemain du « débat historique » est que les cinq candidats ont prêché dans le désert. L’un d’eux deviendra peut-être président le 12 décembre, mais ne pourra rien faire, ou si peu pour sortir l’Algérie de son sous-développement chronique.

Les Algériens savent désormais qui détient le vrai pouvoir. Quant aux débats, ils seront encore programmés à l’avenir pour amuser la galerie, à défaut de démocratie.

Auteur
Ahcène Bettahar   

 




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