C’est un peu la réponse au gouvernement qui a prétendu à même de lancer des bureaux de change de devises. Depuis début, la monnaie nationale dégringole sur le marché parallèle pendant que l’euro et le dollar frôle des niveaux inédits.
Au square Port-Saïd, au vu et au su des autorités, l’euro se change, à quelques mètres des institutions bancaires nationales, à des taux ahurissant. Pendant que nos agents chôment derrière leurs bureaux nos cambistes carburent dans les rues de toutes les villes du pays, proposant des devises aux taux qu’ils auront eux-mêmes dictés.
« Je ne comprends pas ce qui arrive aux Algériens, nous confie un cambiste cinquantenaire habitué à vendre la devise à Port Saïd. Tout le monde veut se débarrasser des dinars ! » A Mosta, un trentenaire spécialisé dans la vente de l’euro depuis qu’il a été viré du lycée, est prudent. « J’achète l’euro sans savoir si ça va continuer à monter comme ça, si ça baisse je suis cuit ».
Cette semaine, la monnaie européenne a battu son record en s’établissant à 242 dinars algériens. Comment expliquer cette progression continue du taux de change parallèle ? Pourquoi les autorités aussi autoritaires qu’elles puissent être sont incapables d’enrayer ce trafic ? Pourtant les visas sont toujours faciles à obtenir et les Algériens peinent toujours à voyager ? Une seule explication est à notre sens possible. Devant la faiblesse du dinar et le désespoir qui ronge le pays, les Algériens vident leur bas de laine pour changer les dinars en devises soit pour les investir de l’autre côté de la Méditerranée, ou pour quitter le pays.
Une chose est malheureusement : le gouvernement peut se payer de déclaration lénifiante, mais est nu. Au vu de la loi impitoyable que font régner les trabendistes de la devise, son impéritie est un sérieux danger pour l’économie nationale.
Sofiane Ayache
Si je pouvais me trouver une seule raison d’être sérieux quelques secondes je vous dirais: où allez-vous comme ça ?
Vous vous devez probablement avoir beaucoup de dinars wistiti à échanger pour zozer comparer le square Sofia à Wall-street ou à la City. Quel est donc le volume du change à Square Sofia?
Alors que nos bons capitaines de bazars import-importateurs ne s’en plaignent pas et que le marché parallèleesr plus que jamais florissant.
En vous rappelant que la valeur du change n’est pas déterminé par le libre-change mais unilatéralement et que le taux officiel est en deçà des taux d’usure pratiqués à Square Sofia.
En vous précisant que moua je ne change rien , safi quinza , que je ne suis pas retourné au pays. C’est Nora qui devrait se plaindre avec vous.
Si , Si! En deçà! Dans le sens addien, bien entendu!
« Pourquoi les autorités aussi autoritaires qu’elles puissent être sont incapables d’enrayer ce trafic ? » Mauvaise question M. Ayache. Au contraire, les autorités font tout pour laisser faire, voire encourager, ce trafic. Le trentenaire de Mosta viré du lycée ou d’ailleurs n’est en fait qu’un dindon de la farce à son corps défendant. Ce trafic est la chasse gardée de galonnés qui n’ont jamais connu les affres de la guerre. A chacun son business. Sinon, comment expliquez vous qu’un wali (celui d’Oran par exemple) ait voulu envoyer en prison, en direct à la télévision, un honnête vendeur de quarantita avec confiscation manu militari de son outil de travail (une charette brinquebalante, et n’ose pas lever le petit doigt face aux trafiquants de devises qui narguent son autorité à longueur de journée? Le square Port Saïd est l’exemple éloquent de ce « nargage » de l’autorité des autorités. Tout se fait au vu et au su de tout le monde. On fait la chasse aux vendeurs à la sauvette (de cigarettes et autres mhadjebs) mais on laisse faire les trafiquants de devises. Allez comprendre quelque chose! En fait, d’où proviennent toutes ces masses de devises qui s’échangent en dehors des banques?