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Quel devenir pour la presse électronique en Algérie ?

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Quel devenir pour la presse électronique en Algérie ?

La presse électronique en Algérie est entourée d' »ambiguïtés », ce qui nécessite une régularisation juridique à même d’assurer son développement et son épanouissement, ont affirmé mercredi des responsables et des experts du secteur.

Pour Dris Cherif, enseignant à l’Ecole supérieure de journalisme et des sciences de l’information, la loi organique relative à l’information de 2012 évoque la presse électronique, qui, a-t-il dit, n’opère pas en toute « illégalité », mais « l’ambiguïté et le flou juridiques » entourent ce créneau.

Il a expliqué que l’assise juridique de la presse électronique existe, mais elle « n’est pas consolidée par des textes d’application pour que les responsables des sites et les journalistes puissent ainsi jouir de cette sécurité juridique nécessaire à l’accomplissement de leur mission ».

Pour ce spécialiste des médias, un support médiatique « obéit à des règles économiques pour assurer sa survie », ajoutant que « le modèle payant, qui garantit l’existence durable et la pérennité de ces médias devrait reposer notamment sur la présence d’infrastructures techniques et technologiques ».

Dris Cherif a indiqué que « le modèle de l’économie numérique, en vigueur dans beaucoup de pays, à même d’assurer le développement de la presse électronique, n’existe que dans les discours, n’est pas encore palpable et ancré dans les pratiques en Algérie », soutenant que la sphère économique « ne s’est pas encore appropriée tous les leviers et les atouts qu’offrent les nouvelles technologies ».

Pour sa part, Redouane Boudjemaa, professeur en journalisme à l’université d’Alger, « la presse électronique connait diverses contraintes ». Il s’agit principalement, a-t-il expliqué, de « la faiblesse des ressources publicitaires et d’un système éditorial fondé sur la politique de la diffusion de l’information de façon gratuite ».

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Pour ce spécialiste des médias, le développement de la presse électronique « requiert la conjugaison d’un certain nombre d’éléments, notamment juridique, technique, économique et politique pour lui assurer une existence durable et une transformation vers un modèle économique viable ».

Il a relevé, dans ce cadre, le « vide juridique » qui entoure la presse électronique à même de « constituer des entités professionnelles et économiques », ajoutant que la loi « n’évoque pas l’identité professionnelle et juridique » du journaliste du web.

Il a relevé, par ailleurs, que « le grand défi reste fondamentalement dans la consécration des grands principes de la presse, à savoir l’amélioration de l’exercice du métier des journalistes, en respectant l’éthique et la déontologie, en faisant leur métier d’information pour assurer le service public ».

De son côté, le directeur du site Maghreb Emergent, Kadi Ihsane, a relevé que la presse électronique souffrait notamment de la « faiblesse » du débit internet et du problème de « manque » de la publicité pour assurer une « existence durable », évoquant la nécessité d’une « régularisation réglementaire », puisque la loi de 2012 prévoit l’existence de la presse électronique.

Pour Kadi Ihsane, les chefs d’entreprises, notamment publics, doivent jouir d’une autonomie de gestion pour choisir leur support de communication de leur choix (pour la publicité), regrettant le fait que la presse électronique en Algérie soit la « plus faible » et la « plus en retard » dans la région du Maghreb.

Le ministre de la Communication, Porte parole du gouvernement, Amar Belhimer, avait indiqué mardi que l’activité des médias (…) électroniques nécessitait un « encadrement juridique ».

« Nous allons encadrer l’activité de la presse électronique qui réunit pour le moment quelque 150 sites électroniques. Nous leur avons donné l’autorisation d’exercer leurs activités en attendant de les encadrer juridiquement à partir de la semaine prochaine », avait-il expliqué.

Un atelier consacré à l’avant-projet de loi sur la presse électronique se tiendra jeudi à Alger avec la participation de l’ensemble des professionnels du secteur pour en consacrer le développement et de préciser les fondements organisationnels de son activité.

Cet atelier, qui se tiendra à l’Ecole supérieure de journalisme et des sciences de l’information, servira à faire un état des lieux de la presse électronique, à recenser les préoccupations de ses acteurs pour tracer une stratégie participative en vue de la développer et d’en préciser les fondements organisationnels de son activité.

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Avec APS

 




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