21 décembre 2024
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Qui doit gouverner : l’argent, la force ou la sagesse ?

REGARD

Qui doit gouverner : l’argent, la force ou la sagesse ?

«Quand un gouvernement se trompe, il n’a qu’une seule solution, persévérer dans l’erreur» André Frossard

Etant propriétaire des gisements pétroliers et gaziers, l’Etat a donc le droit de s’approprier la rente qui l’a conforte dans la gestion de l’économie et de la société. Une rente conçue comme instrument d’une modernisation du pays sans mobilisation de la nation. Pour ce faire, il est conduit à affecter une part grandissante de la rente à la production et la reproduction de la base sociale c’est à dire à la consommation soit directement par la distribution de revenus sans contrepartie, soit indirectement par subvention, soit par les deux à la fois. Cette pratique a donné naissance à une véritable débauche des dépenses publiques et à une grande auto-complaisance en matière de politique économique et sociale. La rente a constitué un soporifique en masquant toutes les insuffisances en matière de production et de gestion.  Elle a donné lieu à des problèmes très difficiles à résoudre : le premier de ces problèmes fût posé par des investissements considérables dans les projets inutiles entrepris notamment pour des raisons de prestige ou visant à satisfaire une boulimie de consommation : le second problème résulte des gaspillages des gouvernements en matière de dépenses courantes. Il faut citer les dépenses excessives de défense, de sécurité, de diplomatie, une augmentation inutile du nombre d’emplois destinés aux fonctionnaires de l’économie nationale, les subventions destinées à diverses activités improductives etc. Le troisième problème, le plus épineux, devenus excessivement riches à la faveur d’une embellie financière exceptionnelle, les gouvernements successifs, pris dans le tourbillon de l’argent facile et « assurés ! » de l’impunité, n’ont pas eu la sagesse et la lucidité d’adopter une politique économique saine et rationnelle en matière de dépense, de subvention, de crédit, de change etc.

Ce laxisme dans la gestion n’est pas fortuit. Il est le produit de tous les frustrations et traumatismes accumulés. C’est l’explosion des dépenses publiques au-delà des besoins réels de la société et des capacités disponibles du pays. C’est ainsi que e train de vie de l’Etat se trouve sans freins et sans aiguillon. Que faire pour rationaliser les dépenses pour ’éviter le recours à la planche à billets ou à l’endettement extérieur ? Nul n’ignore que l’exécution des opérations financières de l’Etat joue un rôle déterminant dans la gestion de l’économie d’un pays.

A une exécution saine des opérations financières de l’Etat correspond en général une économie saine quel que soit le niveau ou le type d’organisation. C’est pourquoi depuis les temps les plus reculés, l’un des premiers soucis des castes dirigeantes était d’organiser les finances d’un pays. D’un point de vue historique et sociologique « le Trésor est une institution qui reflète de très près l’état du pouvoir politique et la situation économique d’un pays ». A un pouvoir stable et incontesté correspond en général une situation saine et un système financier solide.

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Au contraire, à un pouvoir instable et contesté correspond en général une situation économique de crise, le système financier s’effrite et en même temps il se trouve entre les mains de chaque détenteur d’une parcelle du pouvoir. Dans leur conquête du pouvoir politique, les dirigeants se sont la plupart du temps efforcer à recueillir l’adhésion des masses populaires pour justifier voire légitimer la place qu’ils occupent. Ils ont très vite compris que le pouvoir politique ne signifiait rien sans le pouvoir financier et ce n’est que par la conquête de ce dernier qu’ils ont pu asseoir leur autorité sur une longue période. Le droit de « battre monnaie » est un attribut de souveraineté qui remonte à la création des Etats.

Le système de financement de l’économie et des ménages apparaît essentiellement basé en premier lieu sur le principe de la centralisation des ressources et leur affectation en fonction d’objectifs politiques décidés centralement. L’idée finalement admise voulait que les hydrocarbures devaient assurer les ressources financières et ensuite de les mettre à la disposition de l’Etat qui se chargera ensuite de les répartir entre les différents secteurs économiques pour être finalement utilisées par les entreprises et les administrations.

L’équilibre socio-économique a pu être préservé parce que les problèmes financiers étaient résolus soit par la nationalisation des hydrocarbures, soit par la hausse des prix des hydrocarbures sur le marché mondial. Sur le plan social, les gains qui ont résulté sont considérables que ce soit en matière de développement de l’éducation et des installations sanitaires qu’en amélioration de logements des services publics de transports ainsi qu’en accroissement de la consommation.

De tels effets n’auraient jamais eu l’occasion de se réaliser si l’exploitation des réserves algériennes étaient abandonnées à des intérêts étrangers. C’est là qu’apparaissent les nécessités d’appropriation nationale de ces ressources et l’utilité d’un plan d’utilisation volontaire et efficace de ces ressources. Si la nationalisation des hydrocarbures est une décision salutaire de l’armée, la responsabilité de l’utilisation de ces ressources à des fins stratégiques incombait à l’élite intellectuelle qui en avait la charge. Malheureusement, elle n’a pas été à la hauteur de la confiance placée en elles.

Elle ne veut pas le reconnaître. Elle va jusqu’à susciter une « ébauche de dénationalisation » sous le crédo d’ouverture du marché aux multinationales afin d’augmenter les recettes en devises pour maintenir le niveau de dépenses incompressibles à la pérennité du système en place préservant ses intérêts et ses privilèges. Le pays est sans planification stratégique depuis la fin des années 70 livrant le pays aux excès du système mondial dominant et aux dérives des politiques gouvernementales. Pourtant, ni les instituts, ni les hommes, ni l’argent n’ont manqué. C’est pour dire que le pétrole a également « pollué » nos esprits, nos corps et nos institutions. Il a créé le droit à la paresse des ouvriers, au déracinement des paysans, à la médiocrité des gestionnaires, à la faillite des entreprises publiques et au gain facile des entreprises privées. 

En fait ce laxisme dans la gestion n’est pas le résultat de l’intervention étatique, il semble être le passage obligé de toute société qui n’a pas atteint un niveau d’éducation sociale, scientifique et politique au sens large, à même de s’autogérer dans le domaine de la vie sociale. En effet, la colonisation, en excluant les algériens du système économique, social et politique, a empêché la formation d’une bourgeoisie nationale dynamique. La bourgeoisie capitaliste autochtone, de par sa position subordonnée et sa faiblesse ne pouvait jouer un rôle fondamental dans le processus de construction de l’Algérie indépendante. Ce rôle incombe à l’Etat, c’est à dire à l’administration. Face à la désorganisation de la société civile, à son manque de dynamisme tributaire de la colonisation, seul l’Etat constitue une entreprise structurée, rationnelle, efficace, capable de relever le défi de la modernisation économique.

L’Etat apparait dans ces conditions comme le seul instrument de gestion et se substituant aux individus et au groupe, leur impose sa propre conception des choses par les décisions qu’il prend à leur place. L’organisation sociale étant ainsi faite favorise la dynamique d’un processus de transfert des pouvoirs de la base et de leur centralisation au sein des appareils de l’Etat. N’ayant pas d’autres moyens d’intervention que par la transmission d’ordres formels, l’Etat multiplie les lois, les décrets, les circulaires et les organes de contrôle créant de toute pièce un système tentaculaire administratif : la bureaucratie étouffant toute initiative de production ou d’investissement. De plus, « les hommes ont l’Etat qu’ils méritent ».

Dans un pays évolué, économiquement développé où les citoyens « libérés de la peur et e la tyrannie » participent légalement et individuellement à leur destin collectif, l’Etat correspond à leur état, à leur degré d’évolution physique et mentale. C’est la suite des générations, avec leur histoire, leurs ambitions, leurs exigences ou leurs lâchetés, leurs égoïsmes ou leurs vertus, leurs révolutions ou leurs réactions qui sont responsables de l’héritage institutionnel.

L’Etat, en tant que tel n’est jamais responsable de l’organisation collective, de ses pouvoirs de gestion mais bien les hommes qui l’ont conduit là où il en est, qui le fabriquent, le consolident ou l’affaiblissent, le supportent où le condamnent. Au lendemain de l’indépendance, la construction de l’Etat était l’effort le plus important, le plus immédiat. L’Etat est souvent présenté uniquement comme un organe au service d’une force sociale dominante dont il suivrait fidèlement les orientations. Derrière le groupe social au pouvoir se constitue une sorte de bourgeoisie d’Etat qui valorise idéologiquement le secteur public et le prestige du grand commis de l’Etat. Cet « Etat providence » assurait le contrôle et la répartition des ressources à partir essentiellement de la rente issue des hydrocarbures et de l’endettement qu’elle procure Il est vrai que la couche au pouvoir a permis la propagation d’un bien-être social, relatif, même si la situation a profité davantage aux uns plutôt qu’aux autres.

Aujourd’hui, l’Etat providence vit une crise financière doublée d’une crise de légitimité. L’option libérale n’a réussi à se développer et à exercer une certaine force de séduction intellectuelle que parce qu’il n’y a aucune alternative crédible aux forces traditionnelles de l’Etat providence. Le premier droit de l’individu reconnu comme sujet La vraie question concerne le rôle de l’Etat en Algérie. Comment peut-il générer le développement d’en haut ? Comment peut-on privilégier l’Etat sans être victime de son pouvoir et de sa bureaucratie ? Etant propriétaire des gisements pétroliers et gaziers, l’Etat a donc le droit de s’approprier la rente qui l’a confortée dans la gestion de l’économie et de la société. Elle lui a permis, en effet, de mener de front une politique volontariste de développement et une amélioration du niveau de vie en général. En somme, l’Algérie touchait une rente importante dont elle n’arrive pas à contrôler l’évolution. La rente versée à l’Etat a la particularité d’être exogène c’est à dire que sa provenance et sa croissance ne sont pas liées au développement du pays mais dépendent des facteurs externes. L’un des paradoxes de l’économie algérienne est d’être fondée sur une richesse dont l’existence renforce à terme les capacités de financement en même temps qu’elle introduit un élément de fragilité. Il suffit d’une baisse des prix de référence ou des réserves à un moment inopportun pour le développement de son économie menaçant la pérennité de son principal moyen d’existence pour provoquer de graves déséquilibres économiques, politiques voire sociaux. De plus, il suffit de considérer les graves dysfonctionnements dont souffre actuellement l’Algérie pour se persuader qu’une forte croissance de revenu en devises ne mène pas nécessairement au développement économique. Le fait que les recettes pétrolières vont pour l’essentiel au gouvernement qui décide de leur répartition et de leur affectation, fait en sorte que le revenu est moins perçu comme la contrepartie d’efforts productifs que comme un droit dont on peut jouir passivement du moment qu’il est octroyé en dehors de la sphère interne de la production. La question qui reste pendante est de savoir, dans quelle mesure, le pouvoir en Algérie, est-il ou peut-être productif, c’est à dire dans quelle mesure, pouvoir et production se nourrissent mutuellement. Pouvoir et production sont les deux coordonnées de base de toute communauté quelque que soit le degré de son « développement » économique ou politique. Car il ne peut y avoir de pouvoir sans production et toute pro

duction s’inscrit dans une pratique de pouvoir. La qualité du pouvoir se déduit en grande partie de la qualité de sa légitimité et c’est la légitimité du pouvoir qui en facilite sa productivité. La légitimité du pouvoir se fait mieux et plus facilement à travers sa légitimité qu’au moyen de sa violence. Dans ce cas, le risque est grand de voir les bénéficiaires de la rente se désintéresser de toute activité réellement productive. La légitimité implique en premier lieu une certaine relation de réciprocité politique entre dirigeants et dirigés, entre employeurs et employés, relations vécues comme plus ou moins légitimes selon son degré de réciprocité.

Plus la légitimité de ce pouvoir est profonde, plus le pouvoir est en mesure de faire l’économie de la coercition. C’est la légitimation du pouvoir en place qui en assure sa force. Car la violence ou du moins une partie est une indication de l’impuissance du pouvoir. La mise en production du pouvoir s’opère par des inégalités économiques instituées, reconnues et légitimées. Tout rapport de pouvoir comme toute production s’inscrit dans une logique de relations d’inégalités qui différencie les membres d’une communauté. Le rapport entre pouvoir et production se fait au travers de la mise au travail de ces relations d’inégalités. « Les frères sont frères mais leurs poches ne sont pas sœurs ». Plus le pouvoir est légitimé, plus la violence est implicite, invisible. Ce n’est que lorsque la légitimité d’un ordre politique ou économique donné est en crise que la violence refait surface et que le pouvoir se défend par la force ouverte. La montée de la violence est donc la manifestation de l’incapacité des élites dirigeantes à mettre productivement au travail leur pouvoir. D’un point de vue général, plus l’Etat est contre la société, moins il y a production, moins il y a adhésion et plus il y a frustration et humiliation.

Or, l’humiliation est peu productive économiquement mais remplit un rôle important pour le maintien au pouvoir dans la mesure où elle démontre l’arbitraire qu’elle contient. Le problème de la productivité est un problème d’organisation donc de management donc de managers. Cette analyse met en œuvre qu’on le veuille ou non la responsabilité de l’organisation c’est à dire des dirigeants qu’ils soient des dirigeants politiques ou des dirigeants d’entreprises. Le problème de l’entreprise en Algérie est également un problème de climat moral parce qu’il y a confusion entre l’économie et le social. En effet, les mesures économiques visant à développer la production et à rentabiliser la gestion ont souvent un effet antisocial car elles favorisent la concentration des richesses et du pouvoir de décision entre les mains d’entrepreneurs, plus soucieux de productivité et de rentabilité que de paix ou de justice sociale. En sens inverse, les mesures sociales qui visent à une grande justice dans la répartition sociale et à une amélioration du sort des couches modestes de la population coûtent de l’argent à la société et l’appauvrissent d’une certaine manière. 

D’une manière générale, les mesures économiques sont considérées anti sociales et les mesures sociales antiéconomiques et la politique au sens noble du terme nous semble-t-il est l’art difficile d’établir dans une société donnée à un moment donné un certain dosage entre les mesures économiques et les mesures sociales. Faire de la politique en Algérie, signifie seulement lutter pour conserver le pouvoir ou lutter pour le conquérir, pour soi-même ou pour son groupe pour les privilèges qui y sont attachés. Plus l’économie est fragile, plus les menaces internes sont dangereuses, plus le pouvoir fait appel à l’extérieur, les dirigeants politiques recherchent des patrons étrangers (ancienne puissance coloniale ou super puissance) donc une relation d’Etat client à Etat-patron. D’où un retour en force, sous l’impulsion des économies dominantes ou des organisations multilatérales qu’elles contrôlent des pressions en faveur du libéralisme c’est à dire du libre jeu du marché, de la vérité des prix, de la liberté d’entreprendre, mais aussi de la privatisation, de la déréglementation, d’un rôle aussi large que possible de l’entreprise et des capitaux privés y compris étrangers ainsi qu’une référence déterminante aux critères de la combativité sur les marchés mondiaux.

Dans ce cadre, l’Algérie peut être considérée aujourd’hui comme un relais relativement « sage » du processus de mondialisation économique dans une position de faiblesse manifeste, c’est l’abandon du nationalisme économique des années 70 et le passage à un discours d’adaptation aux lois du marché mondial. Ce processus de mondialisation qui tend à imposer un système planétaire de type capitaliste autour des USA, de l’Europe et des pays émergents s’appuyant sur un système monétaire unique dont il convient de gérer les tensions pour en pallier les excès et les dérèglements.

Le problème majeur de l’Algérie d’aujourd’hui est fondamentalement politique. C’est celui de la légitimité du pouvoir. Il réside dans le fossé qui sépare le peuple de ceux qui sont chargés de conduire son destin. C’est une chose que la phase politique de libération nationale, ç’en est une autre que la phase économique, construire une économie était une tâche bien délicate, plus complexe qu’on ne le pensait. Dans la plupart des cas, on a laissé s’accroître les déficits et la création des crédits afin d’augmenter artificiellement les recettes publiques, au lieu d’appliquer une politique authentique de redistribution de revenus à des fins productives. Afin d’éviter d’opter pour l’une des différentes répartitions possibles entre groupes et secteurs, on a laissé l’inflation » galoper » à deux chiffres. Cette façon de faire s’est révélée déstabilisatrice.

Dans la conjoncture actuelle, l’équilibre de l’économie algérienne dont la base matérielle est faible dépendra de plus en plus de la possibilité de relever la productivité du travail dans la sphère de la production et dans le recul de l’emprise de la rente sur l’économie et sur la société. La solution à la crise, c’est d’abord l’effort interne du pays, plus on parvient à se mobiliser par ses propres forces, moins on est demandeur, moins on est vulnérable, cette possibilité est cependant contrariée par l’ordre international dominant et freinée par les formes d’organisations économiques et sociales que la classe au pouvoir a mis en place à des fins de contrôles politique et sociales ; si bien que l’équilibre ne peut être rétabli soit par un nouveau recours à la rente ou à l’endettement si le marché mondial le permet, soit par une détérioration des conditions d’existence des larges couches de la population.

C’est pourquoi, l’Etat pourra connaître une instabilité d’autant plus grande que les problèmes économiques et sociaux deviendront plus aigus. Le service de la dette contraint mieux que toute domination politique directe les pays comme l’Algérie à livrer leur énergie à bas prix contre une paix sociale précaire et une difficile sauvegarde des privilèges des gouvernants. En résumé, la dépendance externe et la violence interne sont le résultat logique et prévisible des politiques menées à l’abri des baïonnettes depuis trente ans, marginalisant la majorité de la population au profit d’une minorité de privilégiés et au grand bénéfice des multinationales sous la houlette des organismes internationaux.

L’erreur de la stratégie algérienne de développement réside à notre sens dans l’automatisme qui consiste à vouloir se débarrasser de ce que l’on a au lieu de l’employer productivement chez soi ; la finalité de l’économie fût ainsi dévoyée, car il ne s’agissait pas d’améliorer ses conditions de vie par son travail mais par celui des autres grâce au relèvement des termes de l’échange avec l’extérieur. Or, il nous semble qu’une amélioration des termes de l’échange avec les pays développés ne peut être acquise que par une valorisation du travail local.

L’insertion dans le marché mondial fragilise l’Etat algérien soumis aux aléas de la conjoncture mondiale. Tant que les pays du Tiers Monde subiront les contraintes imposées par la logique capitaliste dominante, ils ne pourront pas mettre en place un modèle de développement endogène capable de compter sur ses propres forces afin de satisfaire les besoins essentiels de la majorité de leur population.

En prenant les problèmes à leur niveau le plus élémentaire, il s’agit pour commencer de parvenir à nourrir correctement une population croissante qui sur le plan agricole ne parvient pas à satisfaire ses besoins alimentaires, d’assurer un niveau de santé minimal en déca duquel tout espoir d’atteindre une productivité suffisante est vain, de fournir une éducation élémentaire, technique et professionnelle à une jeunesse de plus en plus nombreuse et de plus en plus désemparée. Dans cet esprit, l’entreprise algérienne aura à jouer un rôle primordial, son efficacité à produire et à vendre dépendra de la qualité de son organisation interne, c’est à dire de l’étendue et de la profondeur de la soumission de ses employés.

Dans le rapport salarial, le pouvoir consistera essentiellement à obtenir la plus grande soumission possible au moindre coût. C’est pourquoi, le développement de l’économie dépendra désormais d’une main d’œuvre instruite qualifiée et motivée. Le facteur essentiel pour l’avenir du pays, c’est la conviction que les cerveaux constituent la plus importante des richesses de n’importe quel pays. C’est de la capacité de certains acteurs d’imposer à l’ensemble des autres acteurs leur conception de la société, de ses objectifs, de ses modes d’évolution que se mesure la profondeur et l’authenticité d’un pouvoir. Malheureusement, comme le dit Victor Hugo « la vérité est comme le soleil, elle laisse tout voir mais ne se laisse pas regarder ».

 

Auteur
Dr A. Boumezrag

 




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