La cour d’appel de Constantine a réduit, jeudi 26 octobre, de deux ans ferme à 20 mois, dont huit ferme, les peines de prison prononcées contre le journaliste Mustapha Bendjama et le chercheur Raouf Farrah. Ce dernier est libérable immédiatement, a annoncé son avocat, Kouceila Zerguine.
Montaha Habes a été condamnée dans la même affaire à 6 mois de prison ferme et elle quittera également aujourd’hui la prison. Quant au journaliste Mustapha Bendjama, il devrait attendre l’issue de son procès lié au premier dossier qui devrait se tenir le 31 octobre 2023.
« Raouf sera libéré à l’instant même », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Me Zerguine, en précisant que Mustapha Bendjama, qui a « une autre affaire en cours », connaîtra son sort « le 31 octobre ». L’avocat a assuré que pour les deux co-accusés, emprisonnés depuis huit mois, il y avait eu en appel « modification des peines prononcées à huit mois ferme et douze mois avec sursis ».
Le journaliste Mustapha Bendjama et le chercheur Raouf Farrah ont été condamnés à 20 mois de prison, dont 12 avec sursis.
Raouf Farrah quitte la prison aujourd’hui. Me Zerguine, avocat de Raouf Farrah a annoncé le dépôt d’un « pourvoi en cassation » dans le but de « prouver l’innocence » de son client. Selon lui, le chercheur peut « sortir d’Algérie le plus normalement du monde dès jeudi » et retourner en Tunisie, où « il vit depuis quatre ans » avec sa femme canadienne et leur fille de 4 ans.
Mustapha Bendjamaa fait l’objet d’un mandat de dépôt dans le premier dossier. Quant à Montaha Habes, elle a été condamnée à 6 mois de prison ferme et elle quittera également aujourd’hui la prison.
Chercheur de l’organisation Global Initiative Against Transnational Organized Crime (GI-TOC), Raouf Farrah, 36 ans, et son ami le journaliste au Provincial Mustapha Bendjama, 32 ans, avaient été condamnés en première instance, fin août, à deux ans de prison ferme. Ils avaient fait appel, espérant être acquittés. Pourtant la semaine dernière, le parquet avait requis l’aggravation des peines.
Ils ont été jugés coupables de « publication d’informations et de documents dont le contenu est classé partiellement ou intégralement secret, sur un réseau électronique ou d’autres moyens technologiques de médias ».
Mountaha Habes, ex-DRH d’Asfertrade (Asmidal) a été condamnée à 18 mois de prison ferme.
Sebti Farrah, le père de Raouf, a été condamné à une année de prison avec sursis et à une amende de 50 000 dinars. Quant à Sofiane Berkane, ex-fonctionnaire à la wilaya, il a été relaxé.
L’affaire a démarré, selon plusieurs médias, lorsque les services de sécurité ont eu accès au téléphone de Mustapha. Bendjama après son arrestation, le 8 février, dans les locaux du journal Le Provincial, à Annaba, dont il est le rédacteur en chef. Il était soupçonné d’avoir aidé la militante Amira Bouraoui à quitter l’Algérie via la Tunisie deux jours plus tôt, alors qu’elle avait l’interdiction de sortir du territoire. La fuite d’Amira Bouraoui a mis en colère les autorités algériennes.
L’affaire Bouraoui, qualifiée d’« exfiltration illégale » par le régime, avait provoqué une brouille diplomatique avec la France.
Devant le juge, le journaliste a expliqué avoir compilé, pour le compte de GII et à la demande de son ami chercheur, « un rapport déclinant cinquante-quatre indicateurs socio-économiques en contrepartie de 1 500 dollars ».
Selon des médias, les enquêteurs auraient confondu le terme « indicateur » économique avec celui (« indic ») utilisé par la police pour les personnes leur fournissant des informations.
L.M.
Montaha et Raouf, c’est Algérien comme prénoms?
Largué et triste pour l Algérie qui a embrassée une autre culture et qui veut être plus zarabe que les chameliers du golf.