26 avril 2024
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Rassemblement pour la Kabylie (RPK) :  5 ans de constance

RPK

Le RPK souffle aujourd’hui la 5ème bougie d’un engagement sans faille malgré les difficultés et entraves qui ont atteint l’innommable avec l’emprisonnement de son coordinateur, Hamou Boumedine, et d’un militant valeureux, Lahlou Bechakh,  poursuivis pour des accusations fallacieuses et ignominieuses dans ces temps de perte de sens et de la déraison. 

Cinq années d’un engagement continu pour l’avènement d’une démocratie donnant des droits politiques à la Kabylie tout en prônant une Algérie plurielle respectueuse de toutes les diversités algériennes.
Pour illustrer cette constance dans les  convictions qui ont fondé la ligne du RPK en 2017, il est instructif de republier des extraits du premier texte politique de Hamou Boumedine, écrit il y a une vingtaine d’années, suite aux événements de 2001.
Contredisant ses accusateurs d’aujourd’hui, un contenu à qualifier plutôt de » flagrant délit de patriotisme » et intitulé : Pour un nouveau contrat d’unité nationale.
 
« Les derniers événements qui ont touché la Kabylie ont marqué un tournant décisif dans l’histoire politique de l’Algérie. Quarante ans après le recouvrement de l’indépendance nationale, le pouvoir central n’a pas hésité à utiliser des armes de guerre contre la jeunesse kabyle pour avoir simplement revendiqué le respect de sa dignité et de son identité berbère.
 
Cela fait plus d’un demi-siècle que la Kabylie fait appel à la conscience de tous les Algériens pour renouer avec leur identité véritable et pour lancer les jalons d’un Etat moderne, démocratique incarnant l’Algérie algérienne. Le Printemps berbère de 80 qui s’est inscrit en droite ligne des idéaux des premiers nationalistes kabyles a formulé de façon généreuse une alternative au pouvoir central qui a confisqué aux algériens leur indépendance et falsifié leur histoire.
 
Aujourd’hui, en faisant le bilan de toutes les luttes qui ont été menées par la Kabylie, il ressort une constante : Les Kabyles ont plus apporté aux autres qu’à eux-mêmes sans pour autant se défaire de la représentation qui leur est toujours collée : Une menace permanente contre l’unité nationale. En effet, ni leur engagement dans le Mouvement National, ni leurs sacrifices dans la guerre de Libération Nationale et encore moins leur combat pour les libertés démocratiques ne leur ont permis d’assurer la reconnaissance de leur identité et de leurs valeurs « .

L’échec de la vision moderne de l’identité

« L’Algérie qui a arraché son indépendance par une lutte ayant grandement contribué à l’autodétermination des peuples colonisés et à la libération de l’homme s’est laissée perdre, en perdant sa personnalité, dans le mythe d’une Nation arabe. La politique d’arabisation est d’abord et avant tout une volonté de supprimer ce qui est considéré comme une tare : La survivance d’une réalité culturelle et linguistique d’un peuple plusieurs fois millénaire.
 
L’Etat algérien, au lieu de puiser dans les ressources de l’histoire de son peuple, s’est mis à quémander auprès des monarchies arabes un certificat de filiation qui lui permettra de se dissoudre dans un monde où l’homme demeure jusqu’à ce jour un sujet.
 
La Kabylie, pour des raisons liées à son histoire spécifique, a de tout temps essayé de replacer L’Algérie dans sa véritable trajectoire historique. Son combat pour l’émergence d’une nation algérienne moderne et forte s’est malheureusement heurté à une aliénation culturelle dont les effets ont touché même les masses. Ce qui était, hier, le projet d’une association religieuse est devenu aujourd’hui, par l’acculturation d’une école fondamentaliste, un projet de l’écrasante majorité des arabophones. »

Le particularisme kabyle

« La Kabylie n’est pas seulement une singularité en Algérie mais dans tout l’univers musulman. En raison du fait qu’elle n’a été que très peu influencée par la pensée arabo-islamique (qui est restée figée dans le dogmatisme religieux ), la société kabyle a développé un rapport particulier avec l’Islam. En Kabylie, la religion est naturellement un acte de foi et de spiritualité. L’utilisation par le pouvoir de l’Islam dans sa politique d’arabisation a éveillé la conscience des kabyles sur les dangers de la manipulation de la religion à des fins politiques.
 
Ce n’est pas par hasard, qu’au moment même où des mouvements se réclamant du courant progressiste continuaient à faire l’apologie de l’arabo-islamisme, il n’y a eu que les militants du mouvement culturel berbère à défendre la sécularisation de l’Etat.
 
Le problème que pose la Kabylie avant qu’il ne soit d’ordre politique est d’abord civilisationnel. Sans une rupture radicale dans la pensée arabo-islamique- qui est loin d’être à l’ordre du jour – il est illusoire de croire qu’en réglant la question du pouvoir en Algérie, les revendications de la Kabylie trouveront leur solution.
 
La Kabylie a fait son choix pour un projet de société démocratique et moderne. L’ouverture aux valeurs universelles répond d’abord à une volonté de préserver et de consolider une culture. Dans un contexte de mondialisation effrénée, la survie d’une culture dépendra de la capacité des peuples à maîtriser les instruments modernes de l’expression de la liberté de l’homme. La citoyenneté est un acquis historique de l’humanité entière et non de la civilisation occidentale comme voudrait le laisser penser les pouvoirs qui sont restés arc-boutés sur le diktat de leurs sociétés. »

Le nouveau contrat d’unité nationale

 » Devant la faillite généralisée de l’Etat algérien dans sa construction nationale, une autre voie doit être recherchée. Aujourd’hui plus que jamais est venu le moment de faire le bilan du contrat scellé par les six wilayas historiques au cours de congrès de la Soummam ».
 
« Dans le nouveau contrat d’unité nationale que nous proposons, chaque région qui le souhaite aura le droit d’affirmer son identité spécifique et de développer le projet auquel elle aspire. Pour en finir avec le régionalisme souterrain qui mine le fonctionnement des institutions de l’Etat, une approche transparente permettra à chaque région de défendre ses intérêts dans le respect des intérêts communs de toute la Nation algérienne. L’adhésion volontaire des régions à une construction nationale est la seule garante de la cohésion nationale ».
« Parce que la solution pour toute l’Algérie est dans l’autonomie de ses régions, voici une proposition de credo: « Chaque région par soi, l’Algérie par tous », Hamou Boumedine
Mars 2002
 

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