« Je veux dire aux Iraniennes qu’elles ont raison de réagir de la sorte. La femme est l’avenir de l’islam ». Cet énoncé fait partie des nombreuses perles syntaxiques de l’interview accordée au journal Le monde de ce samedi 7 janvier par Chems-Eddine Hafiz, l’actuel recteur de la Grande mosquée de Paris.
Dans cette interview notre recteur va jusqu’à se présenter en défenseur de la séparation de la foi et de la politique, allant jusqu’à fustiger les islamistes qui se seraient appropriés la notion de laïcité en l’assimilant à l’athéisme. Comme si l’athéisme représentait le fléau ultime qu’il est permis de combattre coûte que coûte !
Notre recteur semble oublier que son prédécesseur et le CFCM (Conseil français du culte musulman) avaient organisé une marche pour dénoncer les caricatures de Charlie Hebdo, à l’origine de l’attentat du 7 janvier 2015. Faut-il rappeler que la laïcité va de pair avec la liberté d’expression sous toutes ses formes ? Pourquoi les chrétiens ne montent ils pas au créneau quand Jésus et Dieu font l’objet de caricatures moqueuses ?
Accepter la laïcité c’est accepter que Mohamed soit représenté et moqué aussi ! Les musulmans sont-ils prêts à accepter ceci, huit ans après les attentats Charlie ? Il est permis d’en douter.
Dire que la femme est l’avenir de l’islam est un slogan creux qui fait partie de ces envolées syntaxiques débitées pour mieux détourner l’attention de la réalité du terrain.
Quant à approuver la fermeture de certaines écoles coraniques enseignant une vision erronée de l’islam, cela n’est pas suffisant !
Toutes les écoles coraniques doivent être fermées, si l’on veut réellement que la France ne devienne l’Afghanistan de demain ! D’autant que monsieur le recteur semble se plaindre et en réclamer davantage : « la faiblesse de nos structures musulmanes ne permet pas de donner aux enfants une éducation religieuse suffisante et ancrée dans la société française. Ce qui fait que bien des musulmans français ne disposent pas des instruments pour se prémunir contre les visions dévoyées de leur religion ».
Que réclamez-vous donc comme nouvelles structures ? Des centaines de mosquées supplémentaires comme le réclama Dalil Boubekeur, votre prédécesseur, en 2015, quelques mois à peine après les attentats Charlie ?
Mais comment diable peut-on intégrer un enfant dans le giron de la république quand on lui donne une éducation qui l’en éloigne à vitesse grand V ? Laisser proliférer les écoles coraniques sur le territoire français c’est encourager la naissance d’un état islamique dans l’État ! Est-ce tout le mal que nous souhaitons pour nos enfants ?
En laissant proliférer ces écoles d’un autre âge, la France officielle se rend indéniablement complice de non-assistance à enfants en danger. Irriguer le cerveau vierge d’un enfant de messages obsolètes, c’est lui fixer des œillères intellectuelles qui le rendront irrémédiablement hermétique au monde moderne en ne le faisant rêver de rien d’autre que de paradis céleste et de ses nombreuses houris au lieu de profiter de ce bref passage sur Terre en croquant la vie comme elle se doit d’être croquée !
Quant aux visions dévoyées de l’islam, il suffit de lire le Coran avec distance et intelligence pour s’apercevoir que les extrémistes ne font qu’appliquer le texte à la lettre ! D’ailleurs, il est à se demander par quel tour de passe-passe intellectuel notre recteur arrive à détourner la formule de Louis Aragon « la femme est l’avenir de l’homme » en « la femme est l’avenir de l’islam » !? En quoi le serait-elle, elle que le Coran relègue au statut d’être inférieur et à un simple objet de jouissance de l’homme à longueur de sourates et de versets ?
Décidément, le vivre-ensemble dont nous rêvons pour la France n’est pas encore intégré dans le logiciel de pensée des dignitaires musulmans. Comment dès lors espérer le meilleur pour demain ? Qu’attendent nos officiels pour taper du poing sur la table et donner un coup sifflet final ferme à ces dérives ténébreuses venues d’un autre temps et d’un autre espace ? C’est maintenant ou jamais ! Demain, il sera trop tard !
Kacem Madani