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« Rendez la parole au peuple », conseille l’Initiative de refondation démocratique (IRD)

Dans un communiqué

« Rendez la parole au peuple », conseille l’Initiative de refondation démocratique (IRD)

Le panel coordonné par Karim Younes a rendu son rapport. Il est sans surprise, taillé comme un costume sur mesure pour ses commanditaires qui n’ont jamais caché leur désir de tenir une élection présidentielle avant la fin de l’année. Le contenu est aussi cynique que la manœuvre est grotesque. Quant au contremaître, un habitué des arcanes du pouvoir, il est déjà récompensé d’une autre mission pour ficeler définitivement le sort de cette consultation anticonstitutionnelle.

Décidemment, on use toujours des mêmes méthodes, à l’image des messages délivrés autrefois par l’Armée à chaque consultation présidentielle. On sait ce qu’il est advenu de ces engagements solennels : une immense tricherie ! 

L’intention de restaurer l’ancien régime reste le sous-bassement de la démarche du pouvoir. Celui-ci ruse devant les opinions nationale et internationale pour crédibiliser sa feuille de route qu’il veut imposer au pas de charge. Il invoque pour ainsi faire deux arguments aussi fallacieux qu’orientés :

  • La nécessité de respecter le cours constitutionnel ;

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  • La remise en marche des institutions pour parer aux dangers divers et variés, notamment la sécurité nationale.

Le premier argument est démenti tant le pouvoir a violé allègrement la constitution avant et après le règne de Bouteflika. La nouvelle équipe l’a fait de manière récurrente et flagrante dans un temps très court. La fixation de l’échéance de cette consultation est prononcée sans fard par le chef d’Etat-Major et Vice-Ministre de la défense de surcroît. C’est dire l’absurdité et l’inanité de cette invitation à l’élection présidentielle quand son principal mentor ne cache pas le peu de considération qu’il a pour sa propre constitution et le personnel politique qui y gravite autour. D’ailleurs, le rôle du président de l’Etat est réduit à de la figuration. Tout lui est dicté par le pouvoir réel, sans possibilité de s’y soustraire.

Le deuxième argument est destiné à faire peur car les institutions d’avant n’étaient ni efficaces ni efficientes et, encore moins, au service de l’Etat. Elles étaient détournées en faveur d’intérêts personnels comme l’indique le nombre de personnes mises sous les verrous, justement ou injustement. Tenir des élections avec les mêmes partis, responsables en partie du désastre actuel par leur soutien actif au pouvoir précédent, c’est la garantie de reconduire les mêmes pratiques et condamner le pays à l’aventure et à l’asphyxie. Quant à la sécurité nationale, son meilleur défenseur est le peuple mobilisé, uni dans son élan en faveur d’une nouvelle Algérie qui réponde à ses aspirations. 

Organiser une présidentielle dans ce cas ou n’importe quelle élection, c’est montrer au minimum de l’irrespect au peuple algérien. Par millions de voix, ce peuple enfin réconcilié ne cesse de scander deux fois par semaine (vendredi et mardi) son désir irrépressible en faveur d’un changement radical. 

La mise en route d’un climat de terreur avec l’arrestation arbitraire de Karim tabou qui fait suite à celle des porteurs de l’étendard amazigh et, auparavant, du Cdt Bouregaa ainsi que de l’agression de Me Dabouz nous dit long sur les moyens employés par le pouvoir pour rester aux commandes de l’Etat. Nous nous élevons contre ces procédés dignes de l’ancien monde que le pouvoir dit pourtant vouloir combattre. Nous demandons par conséquent l’élargissement de tous les détenus pour délit d’opinion auxquels nous exprimons notre solidarité agissante.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets, il faut donc renverser la perspective. 

Depuis l’accession du pays à l’indépendance, en 1962, le destin du peuple algérien a été contrarié par des simulacres d’élections et le dévoiement de la volonté populaire par le trucage électoral et la politique de l’octroi.

La seule sortie de crise est de donner la parole au peuple algérien qui doit s’exprimer librement sur son présent et son avenir. Le problème de la légitimation de l’exercice du pouvoir demeure l’alpha et l’oméga de toute sortie de crise.  La solution qui ne souffre d’aucune contestation possible concernant la légitimité est la transition souveraine, dont l’élection de la constituante est la pierre angulaire. Du reste, nous saluons la tenue de la Convention pour l’alternative démocratique à laquelle nous apportons notre soutien pour sa perspicacité sur les enjeux politiques et les remèdes proposés en faveur de la sortie de crise.

Nous sommes déterminés à montrer cette voie car elle est tournée vers la société et le peuple.

Nous sommes persuadés que cette conviction est en phase avec cette revendication populaire du Mouvement citoyen : « Ytnahaw ga3».

Alger, le 13 septembre 2019.

Pour l’Ird : BADAOUI Ahmed, MIRA Tarik, MOULA Ramdane, OUAZAR Hamid.

 

 




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