24 novembre 2024
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Réponses à Hamou Boumedine

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Réponses à Hamou Boumedine

Suite à l’article de Hamou Boumedine, publié jeudi 1er août et intitulé : « Ali Mebroukine et le voile de l’ignorance de la loi », je souhaiterais apporter quelque clarifications que me tiennent beaucoup à cœur. Je le ferai autour des six points suivants : 

  1. Je remercie tout d’abord Hamou Boumedine pour le ton courtois et respectueux qu’il adopté pour me répondre, ainsi que l’absence totale de procès d’intention à mon égard. C’est une manière de procéder qui est devenue beaucoup trop rare chez nous pour que je ne la salue pas ici.

  2. J’ai passé quatre années dans une prison militaire (2000-2004) par la volonté d’Abdelaziz Bouteflika, Saïd Bouteflika, ainsi que de celle du Général Mohamed Lamine Mediène et Smaïl Lamari. Ce n’était pas pour une faute vénielle mais pour un délit purement imaginaire. Je relate toute ma mésaventure dans un ouvrage à paraître, en faisant ressortir l’incommensurable lâcheté et veulerie de nombre de nos compatriotes et de soi-disant amis.

  3. A mon âge, je n’ai d’autre ambition que celle d’assurer l’avenir de mes filles encore jeunes et d’achever deux ou trois ouvrages de droit que j’aimerais bien laisser aux étudiants algériens, après une carrière universitaire particulièrement chaotique, suite à mon emprisonnement et des années passées, après ma libération, sans pouvoir exercer la plénitude de mes droits civiques, moi dont le père a passé ses années de jeunesse dans les prisons coloniales pour avoir réclamé l’indépendance de l’Algérie. Je suis bien placé pour témoigner de l’arbitraire sans frein du régime de Bouteflika et de ses affidés civils et militaires. On peut me qualifier de tout, sauf de symbole de ce pouvoir qui a réussi à détruire, en grande partie, ce pays.

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  4. J’ai la conviction, peut-être erronée, que le Haut Commandement Militaire veut organiser une présidentielle qui soit le prélude à une remise à plat de la gouvernance de l’ensemble du système. J’ai aussi la conviction que l’Institution militaire ne pèsera pas sur l’élection présidentielle. Ceci signifie que si la figure la plus emblématique du Hirak veut se présenter au scrutin présidentiel, non seulement elle le pourra, mais c’est également elle qui sera élue. Toute autre hypothèse me parait invraisemblable, tant il est évident qu’un scrutin  truqué ne manquerait pas de provoquer ce que l’institution militaire entend éviter à tout prix, à savoir une guerre civile. 

  5. J’ai plaidé, sans succès, je l’admets, pour la libération des jeunes qui ont brandi le drapeau amazigh, celle du commandant Larkhdar Bouregâa (sous l’autorité duquel ma mère a participé à la lutte d’indépendance dans la Wilaya IV) et celle du Général Hocine Benhadid. J’ai même réclamé un non-lieu pour le militant des droits de l’homme, Salah Dabouz. 

  6. Il est exact que j’ai pour le Chef d’État-major une profonde affection, ceci étant de l’ordre de la subjectivité. Probablement, parce qu’il s’agit d’un ancien maquisard (il a regagné l’ALN, alors qu’il n’avait pas 17 ans), parce qu’il possède un courage physique hors du commun, parce  qu’il n’est pas un symbole de l’ère Bouteflika (il était question de l’éliminer physiquement lui et d’autres officiers de l’État-major) et, enfin, parce que depuis des mois, il a pris la tête d’une croisade contre la corruption et le crime en bande organisée, ce qui lui reconnaissent beaucoup d’Algériens.

Pour le reste, je souhaiterais, cher Hamou Boumedine, que l’on ne me prête pas plus d’intérêt que je n’en mérite et à mes opinions plus d’influence qu’elles n’en ont en réalité. Au demeurant, je ne suis ni un homme politique ni un intellectuel mais un simple universitaire au milieu de milliers d’autres.

Je souhaite que l’Algérie aille vers l’Etat de droit et la démocratie représentative. Je crains seulement l’inéluctabilité du scénario concocté à l’extérieur de nos frontières qui consiste, avec la participation active de relais locaux, au  démembrement de l’unité nationale, comme cela est déjà le cas de la plupart des États qui nous environnent.

Ali M.

Auteur
Ali Mebroukine, citoyen algérien

 




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