Un avion turc s’est posé ce samedi à l’aéroport d’Istanbul, ramenant à la liberté 137 militants du mouvement international « Flottille de la Liberté », arrêtés il y a quelques jours par les forces israéliennes alors qu’ils tentaient de briser le blocus de Gaza.
Parmi eux, six Algériens dont les noms circulaient depuis plusieurs jours sur les réseaux de solidarité : Abderrazak Makri, Ammar Ounas, Zoubida Kherbache, Ahmed Fawzi Bouaziz, Tayeb Mehdane et Mohamed Zakaria Bendada.
Un voyage humanitaire transformé en détention
Les participants à ce convoi maritime international, venus de plus de quarante pays, avaient quitté Istanbul fin septembre, à bord de plusieurs navires chargés de médicaments, de vivres et de matériel médical destinés à la population gazaouie.
L’objectif affiché : rappeler au monde que le blocus de Gaza, imposé depuis 2007, est une violation permanente du droit international humanitaire.
Mais le convoi n’aura parcouru que quelques milles nautiques avant d’être intercepté en pleine mer par la marine israélienne. Les soldats ont pris d’assaut les bateaux dans une opération violente qui rappelle, douloureusement, celle menée en 2010 contre le Mavi Marmara.
Les militants ont été menottés, détenus, puis transférés vers la prison du Néguev, dans des conditions qualifiées de « dures et arbitraires » par plusieurs ONG.
Des interrogatoires sous tension
Les témoignages recueillis à leur arrivée à Istanbul font état d’un traitement humiliant et d’interrogatoires répétés.
Certains militants auraient passé plus de 48 heures sans pouvoir contacter ni avocat ni représentants consulaires. « Israël continue de considérer la solidarité comme un crime », dénonce un membre du collectif juridique palestinien Justice.
D’autres évoquent des confiscations de documents, d’ordinateurs, et la destruction de matériel médical destiné à Gaza.
Les avocats turcs et palestiniens qui ont plaidé pour la libération des détenus affirment avoir dû « batailler contre une machine judiciaire lente et opaque ».
Finalement, grâce à une intense médiation diplomatique turque et à la pression internationale, 137 militants ont pu être libérés et embarqués vers Istanbul.
L’Afrique du Nord unie dans la solidarité
Sur les 137 libérés, 28 sont originaires du Maghreb : dix Tunisiens, six Algériens, quatre Marocains, sept Libyens et un Mauritanien.
À Alger, la Coordination populaire pour la Palestine a confirmé la nouvelle et salué « le courage et la dignité » des six Algériens.
« Ces citoyens n’ont fait que répondre à l’appel de la conscience humaine. Leur engagement dépasse les frontières, il rejoint celui de tous ceux qui refusent la normalisation et l’oubli », a déclaré un membre du collectif.
En Tunisie, des comités citoyens se sont spontanément formés pour organiser un accueil populaire à l’aéroport de Tunis-Carthage.
À Rabat, à Tripoli comme à Nouakchott, les messages de félicitations affluent sur les réseaux. Une réunion régionale maghrébine est d’ailleurs en préparation pour renforcer la coordination des campagnes humanitaires en faveur de Gaza.
Un combat symbolique
La Flottille de la Liberté n’en est pas à sa première traversée, ni à sa première confrontation.
Depuis quinze ans, ses membres naviguent entre la Méditerranée et la conscience du monde, rappelant à chaque escale que la mer, elle aussi, peut devenir un champ de résistance.
« Nous ne transportons ni armes ni soldats, seulement la volonté d’un monde plus juste », confie un militant norvégien à son arrivée à Istanbul.
« Si Israël a peur de nos bateaux, c’est qu’il redoute ce que nous portons : la vérité. » Les Nations unies ont rappelé à plusieurs reprises que le blocus de Gaza constitue une punition collective interdite par le droit international.
Pourtant, aucune pression diplomatique majeure n’a encore contraint Tel-Aviv à lever cette mesure. La Flottille, elle, persiste — comme une forme de diplomatie morale face au silence des États.
Six visages algériens, une même cause
Les six Algériens libérés ont, chacun à leur manière, résumé leur engagement par la même phrase : « Nous n’avons rien fait d’illégal. Nous avons fait ce que la dignité humaine exige. »
Parmi eux, des figures connues du monde associatif et universitaire, mais aussi des anonymes, portés par la foi dans la justice.
Leur retour en Algérie est attendu dans les prochains jours. La Coordination algérienne pour la Palestine a promis d’organiser un rassemblement d’accueil « sobre mais symbolique ».
La Flottille 2025 restera sans doute dans l’histoire comme une nouvelle traversée du courage et de la mémoire, à l’image du Mavi Marmara.
Elle rappelle qu’au-delà des frontières et des drapeaux, des hommes et des femmes continuent de croire qu’il est encore possible de naviguer contre l’indifférence.
À Istanbul, les chants et les drapeaux se mêlaient aux larmes. Et sur les quais, une pancarte résumait mieux que tous les discours : « Vous avez été prisonniers, mais vous êtes rentrés libres. »
Mourad Benyahia
Conscience humaine à géométrie variable selon les affinités idéologiques voir des actions moins risquées comme ces algériens à l’image de ce Mokri.
Je ne crois pas à ce militantisme désintéressé car il y’a toujours des objectifs non avoués.
À mon avis , ils devraient être reconnaissants envers les israéliens qui les ont libérés car un autre pays type autoritaire , finiront tous condamnés et enfermés sans tenir compte du droit international comme ils le font régulièrement contre la population civile de Gaza.
Certains pays ,avec une simple traversée de leurs frontières finissent tous en prison et dans le blackout total à l’image d’un franco algérien qui a fini en prison en Russie alors qu’il faisant juste le tour du monde avec le vélo.
Vivement fin de la guerre avec le plan Trump et une fin rapide de la souffrance du peuple de Gaza et privé ces pseudo militants de cette tragédie et cesser d’exploiter cette cause pour se faire une existence et se donner un statut de pseudo héros sur le dos du malheur des autres.