28 mars 2024
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Revenir à Bruxelles…

FLANERIE

Revenir à Bruxelles…

« Bruxelles est la ville où l’on aime revenir. On partirait d’ici rien que pour cela. Fausses infidélités.

Le jardin d’Eden, à la jonction du Tigre et de l’Euphrate ; la baie de Valparaiso ; le Tibidabo à Barcelone ; le lac de Wannsee; le coude de l’Hudson River, à New York: tout cela, je ne l’ai si passionnément aimé que parce que j’allais, tôt ou tard, rentrer ici pour me perdre à l’orée de la forêt de Soignes. Donc : pas de souci de nostalgie. On la reverra, la vieille et tendre baderne. Comme s’en séparerait-on ? Rien de plus exotique qu’elle. Par comparaison, Bornéo fait provincial ».
Jacques Martens

Le Matin d’Algérie a publié une flânerie de l’écrivain à Bruxelles très précisément le 23 août 2019, il y a donc juste une année pratiquement jour pour jour. Cette première escapade était une sorte de hors d’œuvre, un premier aperçu qui m’a permis de survoler la capitale belge.

Une année et des dizaines d’allers-retours plus tard, je peux me dire que la ville s’est offerte en partie à ma curiosité, surtout ces dernières semaines. Indémodables promenades dans les quartiers des Marolles, de Sainte-Catherine et de Saint-Géry, mais pas seulement, ces endroits pavés qui n’ont vraiment rien à voir avec les coins touristiques sur lesquels tout nouvel arrivant dans la capitale européenne se rue dont la si symbolique Grand-Place.

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J’ai flâné aux environs de Saint-Géry et de l’ancien couvent des Riches-Claires où les vieilles voûtes des deux cours qui se trouvent là recueillent les eaux de la Senne qui passait par là il y a des siècles avant d’être détournée. Il paraît qu’il fut un temps où même les bruxellois pure souche avaient oublié ce quartier qui est devenu au fil des ans le cœur battant de la capitale. Le marché couvert de la halle aux viandes se visite comme un musée. Des photos y sont exposées. Accolée à la brique du nord, la pierre bleue de Tournai embellit le bâtiment.

Plus loin, la rue des Chartreux, la taverne Greenwich qui trône depuis toujours à cet endroit était le quartier général de Magritte et d’autres artistes qui ont donné son lustre à Bruxelles. Quartier bâtard par excellence, la procession des nationalités qui sont passés par là a donné son nom à cet emplacement : « zinneke » en brusseleir, le patois de Bruxelles. En 2020, le bâtard (zinneke) est devenu incontournable même en l’absence de Magritte et est personnifié par un chien en bronze qui pisse.

La place Sainte-Catherine est une agora rectangulaire complètement rafraîchie. Il faut la traverser à partir de son église néo-gothique dans laquelle trône une Vierge noire du XVème siècle et suivre les différentes baraques qui se trouvent de part et d’autre de toute la longueur, stands gourmands qui invitent le promeneur à déguster des moules parquées et des bulots. C’est ici, face à l’ancien bassin qui a été comblé, que se trouve la plupart des restaurants dédiés aux produits de la mer sous les façades à pignon, architecture flamande bien connue.

Derrière l’église Sainte-Catherine, la belle et imposante Tour Noire qui faisait partie des anciens remparts. Juste à côté, rue Sainte-Catherine, les bobos s’approprient petit à petit tout l’espace à dévorer.

Il faut suivre cette rue Saint-Catherine pour déboucher dans la rue de Flandres, une des plus anciennes rues de la capitale. Il ne faut pas hésiter à pénétrer dans des cours dont l’entrée est coiffée par un porche pour se retrouver face à des verrières sublimes. Tout près se trouve un musée d’art contemporain moins connu que le Wiels qui se trouve dans la commune de Forest. C’est un bâtiment industriel repris par des architectes qui n’ont pas froid aux yeux et qui lui ont accolé le clocher de l’ancienne église qui trônait à côté.

La vigueur culturelle de cette ville n’est plus à prouver. Capitale de l’Europe, elle est à la bifurcation des mondes latins et nordiques. Elle a démontré son énergie dans beaucoup de domaines et en particulier dans la bande dessinée, la chanson, le brassage de la bière, le surréalisme, l’architecture…

Ville cosmopolite par essence où toutes les nationalités se côtoient parce que c’est le siège de la Commission européenne d’abord, j’ai rencontré ou j’ai entendu parler de ces femmes d’origine algérienne qui, chacune à sa façon et chacune dans sa spécialité, apporte sa pierre de touche pour embellir les choses.

Je me promets de faire avec ces personnes une chronique complète mais veux d’ores et déjà tirer mon chapeau à Sabrina Baraka, vice-présidente du parti MR de Bruxelles et échevine, (maire-adjointe) de la capitale, Ghezala Cherifi, chargée de projets à la fédération Wallonie-Bruxelles, fondatrice et présidente du Conseil d’Administration des Amitiés belgo-algériennes, Djemila Benhabib, écrivaine et politologue, fondatrice de Laïcité Yallah et chargée de mission au Centre d’Action Laïque, et enfin, Faouzia Hariche, échevine de la ville de Bruxelles.

En milieu de semaine, j’ai eu l’immense chance de découvrir la place du Châtelain dont je ne soupçonnais pas l’existence. Avec, privilège suprême, Dominique comme guide exclusive. Cette place est aujourd’hui un quartier particulièrement  » tendance « , l’un des plus boboïsés de la capitale. Restaurants et bars à la mode, épiceries fines, marché se tenant uniquement le mercredi après-midi et connu pour son choix d’olives, de fruits frais et de pâtisserie maison… Situé à proximité de la chaussée de Waterloo et de l’avenue Louise, il se trouve sur les hauteurs d’Ixelles avec, comme point de mire, la place Flagey et ses étangs où nous nous sommes installés au Belga pour prendre des boissons fraîches et nous défaire momentanément de la canicule qui étouffait Bruxelles.

Auteur
Kamel Bencheikh, écrivain

 




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