L’ancien président du RCD, Saïd Sadi a rendu un hommage à Sadek Hadjeres, ex-militant nationaliste et dirigeant du PCA et du PAGS.
C’est un message plein d’humilité et de déférence que vient de rendre l’écrivain et homme politique Saïd Sadi à Sadek Hadjeres qui, soulignera-t-il « vient de nous quitter à l’âge respectable de 94 ans ». Le fondateur du RCD rappellera le long et riche parcours militant du fils de Taddart Bouada, dans la région de Larbaa Nath Irathen dont l’engagement fût long comme un fleuve mais pas tranquille.
« Engagé dans le PPA/MTLD, il s’associa au groupe d’étudiants qui tenta d’ouvrir un large débat sur la question nationale dans leur parti en 1949. L’initiative étouffée dans la violence et l’anathème conduisit le jeune militant à adhérer au parti communiste algérien qui sera dissout en 1962.
Après le coup d’Etat de Boumediène en juin 1965, Hadjeres lança avec d’autres camarades le PAGS dont il assurera la direction en demeurant au pays, endurant ainsi la clandestinité pendant près de trente ans ; une épreuve qui constitue un record dans la vie politique algérienne.
Le PAGS n’ayant pas survécu à la chute du mur de Berlin et à l’ouverture au pluralisme, le responsable communiste se consacra à l’observation et l’analyse de la scène nationale », rappellera l’ex chef du RCD pour qui « le long parcours de Sadek Hadjeres est rythmé par les convulsions qui ont marqué la difficile émergence de la nation », écrit Saïd Sadi.
Et de considérer que « les positionnements politiques de l’homme appartiennent désormais à notre passé commun ».
Saïd Sadi ne manquera pas de revenir sur la polémique soulevée par le dernier ouvrage publié par le défunt (« 1949, crise identitaire ou crise démocratique ? »), polémique dans laquelle il s’est impliqué en apportant la contradiction en se contentant de revenir sur les points sur lesquels il a divergé avec l’auteur.
« Il m’est arrivé de relever ce qui me semblait contestable quand une de ses narrations venait heurter la vérité des faits ». Mais « il reste que le militant et le dirigeant se sont distingués par la sobriété d’un vécu dont l’intégrité ne fut jamais prise en défaut. Cela est suffisamment rare dans l’ancienne classe politique pour être signalé », nuancera Saïd Sadi pour qui « la vie et l’engagement de Sadek Hadjeres nous offrent l’occasion de mieux voir la complexité et la violence de notre Histoire. Le devoir de lucidité et de rigueur dans notre lecture, nous interdit cependant le jugement. C’est le meilleur hommage qui puisse être rendu à des acteurs qui ont lutté pour leurs convictions. »
Synthèse de S. N.I