Samedi 30 juin 2018
Saisie de cocaïne au port d’Oran : un « Affaire d’Etat »
L’instance de coordination, réunie ce mardi 26 juin, constate avec une extrême inquiétude les révélations faisant suite à la saisie de stupéfiants, devenue à l’évidence, une affaire d’Etat.
Les accointances de membres de différentes institutions et en particulier du corps de la justice dans les opérations de blanchiment d’argent, de corruption dans le foncier, des passe-droits dans les grands projets d’immobilier et surtout de trafic de drogue montrent l’ampleur de la corruption qui sévit dans le pays ! Les quantités effarantes de cocaïne saisies, les sommes colossales thésaurisées et les liens tissés entre la criminalité internationale et des réseaux intérieurs sous couverture de hauts fonctionnaires véreux démontrent à l’opinion publique l’ampleur du système de corruption mis en œuvre en lieu et place d’un Etat de droit.
Les complicités sont telles, que les hautes sphères du pouvoir se trouvent directement ou indirectement impliquées dans ces scandales gravissimes.
La responsabilité politique du Président Abdelaziz Bouteflika et de son régime est objectivement totalement engagée.
Les Algériens savent maintenant pourquoi, l’homme, invalide, ne pouvant ni suivre les événements, ni arbitrer les conflits ni surtout imposer des sanctions, nous a été imposé et pourquoi le 5ème mandat est envisagé ! L’impunité totale a encouragé la prédation hors normes à laquelle s’est attelée une bande de malfaiteurs qui a infesté les institutions de la République.
La guerre des clans étant déclarée, le couvercle sera levé au moins sur une partie de la vérité. Le risque maintenant est que les règlements de compte débordent en faisant payer les seconds couteaux et les innocents.
Ce n’est plus le régime seulement qui est menacé d’effondrement mais l’Etat en entier. L’affaire de la cocaïne, qui a pris l’allure d’une crise d’Etat, a exacerbé les luttes internes au régime et a dévoilé aux Algériens l’étendue du délabrement des institutions sous le règne de M. Bouteflika.
Mouwatana appelle les Algériens, en particulier la classe politique et la société civile, à se départir d’une position de résignation et à prendre leur responsabilité politique en exigeant la vérité sur les dérives du régime, en les condamnant et en s’engageant activement en faveur du véritable changement auquel aspire le pays.
La renonciation au 5ème mandat, l’organisation de vraies élections présidentielles et l’ouverture d’une période de transition pour refonder l’Etat sont la voie la plus sûre pour retrouver une vraie stabilité, réhabiliter le droit et engager le pays sur la voie de la dignité et du développement. Par ailleurs, et au plan interne à Mouwatana, l’Instance de coordination qui poursuit la mise en œuvre de sa feuille de route, a décidé :
– L’ouverture du mouvement aux organisations politiques et civiles ainsi qu’aux citoyens désireux de s’y engager. Une charte de la citoyenneté sera bientôt rendue publique et une plateforme d’inscription sera mise en place pour les adhésions directes. – Le principe de l’organisation d’une Conférence Nationale de la Citoyenneté qui sera réunie après la rentrée sociale.
– Enfin, Mouwatana organisera dans les tous prochains jours une Conférence de Presse pour éclairer l’opinion publique sur une initiative de saisine du Conseil Constitutionnel, relative aux droits et libertés publiques.
Le porte-parole, de Mouwatana, Me Zoubida Assoul