Dimanche 28 juillet 2019
Si vous voulez enterrer un problème, nommez une commission (*)
« Dialoguons ! » : Sérieusement, le Hirak pose problème, il s’est installé dans la durée, il faut trouver une solution, c’est vital.
Le temps presse, la rentrée sociale s’annonce difficile, l’économie est au ralenti, l’inflation bât de l’aile, les institutions s’essoufflent, les réserves en devises fondent au soleil. Que faire ? Ce n’est pas difficile dit l’interlocuteur, il suffit de créer un comité de sages.
La décision est prise le plus dur maintenant est de trouver des sages qui voudraient bien participer à cette commission. Rien de plus facile il suffit de les rémunérer en monnaie sonnante et trébuchante et ils accourent aussitôt. D’ailleurs plusieurs ont déjà donné leur accord sans attendre qu’on les sollicite. Si tu veux des noms, j’ai déjà une longue liste d’attente. Tu as l’embarras du choix.
Est-ce au roi de choisir son peuple ou au peuple d’élire son Président ?
« Neuf citoyens sur dix vous haïssent, qu’importe dira Cromwell si le dixième est armé ». Pourtant « Un roi a plus besoin des conseils d’un sage qu’un sage des faveurs du roi ». Autre temps, autres moeurs. En 1963,. le Général de Gaulle jugeait que l’essentiel « ce n’est pas ce que pense tel comité ou tel autre, mais ce que pense le peuple français ».
L’Algérie n’est pas la France. En France, on plante des fonctionnaires on récolte des impôts. L’Algérie est un pays fertile, on plante des fonctionnaires et il y pousse des politiciens et parfois même des hommes d’affaires. Des fonctionnaires qui resteront en poste jusqu’à ce qu’ils rencontrent leur destin : le trône ou la prison C’est un pays des miracles, un désert où on récolte du blé sans semer de grains. En politique dit-on « on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables ». Tout le monde peut faire des erreurs et les imputer à autrui c’est cela faire de la politique.
Un homme politique est une personne qui n’a pas de convictions à faire valoir mais des intérêts à défendre. Il n’hésitera pas à changer d’opinion pour peu qu’il a quelque chose à « gratter ».
Il sait que c’est le même manège, on change simplement de place pour se donner l’illusion qu’on avance alors qu’on tourne en rond. Pour finir, ne faisons pas l’offense de comparer ce grand homme que fût Clemenceau avec nos hommes « politiques ». A son époque ; la politique n’était pas une profession lucrative mais une position honorifique. Le rang s’achète mais le respect se mérite.
(*) Clémenceau