Sous le regard lumineux de la Méditerranée, dans cette ville que les anciens appelaient Rusicada, Skikda inaugure du 21 au 25 juin 2025 la première édition de la Rencontre Ciné-Rusicada, un événement ambitieux dédié à l’art cinématographique. Placée sous le thème « De l’écriture à l’écran » (From Script to Screen), la manifestation entend explorer les passerelles entre texte et image, entre pensée et mise en scène.
Organisée par la Direction de la culture de la wilaya de Skikda, dirigée par Madame Taharat Sabhia, cette initiative veut faire de la ville un carrefour du cinéma en Algérie orientale. Une ambition assumée : penser le cinéma dans ses dimensions littéraires, techniques, esthétiques et sociales, tout en mettant en valeur le patrimoine culturel et historique local.
Une programmation riche et ouverte
Pendant cinq jours, la salle El Alia accueillera un public varié : professionnels du 7e art, critiques, étudiants de l’INSMAS, cinéphiles et simples curieux. Plus de 20 personnalités du cinéma algérien et international seront présentes. Au programme : projections, master class, conférences, débats et exposition.
Le matin, place aux films documentaires (de 10h à 12h). Le soir (de 17h30 à 20h), des courts et longs métrages algériens seront projetés, suivis d’échanges avec les réalisateurs. Le tout dans une volonté d’éducation à l’image et de valorisation de la mémoire cinématographique nationale.
Ateliers, débats et mémoire partagée
Quatre master class seront organisées à la Maison de la Culture Mohamed Serradj :
– Sur l’écriture dramatique avec Ismaïl Soufit,
– Sur l’intelligence artificielle et les outils de scénarisation avec Sara Berretima,
– Sur les usages de l’IA en cinéma avec Khaled El Kebbich,
– Et sur le jeu d’acteur face caméra avec le grand Hassan Kachach.
Deux conférences majeures structureront la réflexion :
– « L’importance du cinéma, de son industrie et son impact sur l’environnement », avec Fayçal Sahbi, Yacine Bougazi, Abdelkrim Kadri et Djamel Mohamedi,
– « Le tournage en Algérie et l’exploitation du patrimoine culturel », animée par Nassroun Bouhil et Fayçal Chebani.
Un espace d’exposition consacré à la mémoire du cinéma algérien sera également présenté, en partenariat avec le Centre Algérien de la Cinématographie (CAC) et l’Association Adhwaa Cinéma.
Une vitrine du cinéma algérien contemporain
Parmi les films projetés, les spectateurs pourront découvrir des œuvres emblématiques et inédites :
– Min Ajlik de Khaled El Kebbich,
– Gare Aïn El Hadjar de Lotfi Bouchouchi,
– Frantz Fanon d’Abdenour Zahzah,
– Zighoud Youcef de Mounès Khammar,
– Héliopolis de Djaffar Gacem,
– Halim Erra’d de Mohamed Ben Abdallah,
– L’Avion jaune de Hajer Sabata,
– La Saqia (premier film algérien en 3D) de Noufel Klach,
– Accept Me d’Elyès Boukhamoucha, dédié aux enfants atteints d’autisme et de trisomie,
– La Force de l’Âme de Djamel Bacha,
– Olivia de Chawki Boukaf,
– Et Exception, hommage à la Palestine, du cinéaste Ezzedine Shallah.
Côté documentaire, on notera la diffusion de Cayenne ou l’histoire d’un enfer de Saïd Aoulmi et Les Nymphes de la liberté d’Abdelrahmane Cheriet.
Une couverture médiatique nationale
L’événement bénéficiera d’une large couverture médiatique : émissions spéciales sur la télévision publique, Canal Algérie, Echorouk News, avec la participation des journalistes Amir Nebache et Assia Chalabi. La presse écrite et audiovisuelle locale est également mobilisée.
Un hommage aux figures du cinéma algérien
La clôture verra la remise d’hommages à plusieurs figures marquantes du cinéma national, dont :
– Le réalisateur Mohamed Hazourli, pour l’ensemble de son œuvre,
– Djamel Bacha, primé à de nombreuses reprises,
– Et Ali Namous, acteur principal du film Zighoud Youcef.
Ciné-Rusicada se veut un trait d’union entre générations de cinéastes, un espace de transmission, et un hommage vibrant à la capacité du cinéma à penser, rêver et faire voir autrement. À Skikda, l’image retrouve ses racines dans l’écriture, et le cinéma, sa vocation première : toucher l’âme et raconter notre temps.
Djamal Guettala