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vendredi 16 mai 2025
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Sommet arabe à Bagdad : Tebboune ne fera pas le déplacement !

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Après plusieurs jours de suspense à couper le souffle (sic !), l’Algérie a confirmé sa participation au sommet de la Ligue des États arabes qui se tient à Bagdad ce 17 mai 2025. Mais sans la personne d’Abdelmadjid Tebboune.

Plusieurs dossiers majeurs y seront abordés : la situation à Gaza, les crises régionales persistantes, ainsi que des enjeux économiques et sociaux partagés par les pays arabes. Les problématiques liées à la sécurité alimentaire, énergétique et hydrique figureront également parmi les priorités, notamment dans le cadre du sommet parallèle consacré au développement.

Abdelmadjid Tebboune a toutefois décidé de ne pas répondre personnellement à l’invitation du pays hôte, confiant la direction de la délégation algérienne à son ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf. Ce dernier est arrivé à Bagdad dans la soirée du 15 mai, à la tête d’une délégation réduite.

La décision d’Alger de se limiter à une représentation ministérielle met ainsi fin aux rumeurs d’un possible boycott. Début avril, une campagne relayée sur les réseaux sociaux avait amplifié des messages évoquant une prétendue inquiétude pour la sécurité du chef de l’État en cas de déplacement à Bagdad. Cette agitation numérique, bien que non assumée officiellement, semble avoir été accompagnée – voire préparé – une décision déjà actée : celle d’éviter une présence présidentielle, sans pour autant s’abstenir totalement.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le président Tebboune décline une participation à un sommet arabe. En mars dernier, il s’était déjà abstenu d’assister au sommet extraordinaire du Caire, invoquant des « déséquilibres » dans le processus préparatoire et un manque de coordination autour de la question palestinienne.

La désignation d’Ahmed Attaf permet à Alger de maintenir une présence formelle dans les discussions, tout en exprimant en filigrane sa réserve face à la dynamique interne de la Ligue arabe. Cette stratégie illustre la ligne actuelle de la diplomatie algérienne : une implication prudente mais rarement volontariste.

Mais cette diplomatie d’équilibre, oscillant entre présence institutionnelle et retrait politique, en révèle aussi les limites. Depuis plusieurs années, l’Algérie a perdu de son influence. Elle peine à s’imposer comme une force de proposition dans un contexte régional de plus en plus tendu, où les attentes en matière d’initiatives et de leadership sont fortes. Ce choix en demi-teinte traduit une forme d’évitement politique, là où une position ferme et assumée aurait été attendue.

À force de multiplier les absences aux rendez-vous de haut niveau, Alger donne de plus en plus l’image d’un spectateur passif plutôt que celle d’un acteur moteur de l’action régionale. Cette posture attentiste interroge sur la capacité réelle de sa diplomatie à peser sur le cours des événements et à exercer un leadership crédible, dans un Moyen-Orient fragmenté, confronté à des urgences multiples et à des intérêts souvent contradictoires et divergents. 

Samia Naït Iqbal

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2 Commentaires

  1. On ne pèse rien. C’est fini. Je ne sais même pas ce qu’on fait encore dans la ligue arabe, d’autant que nous ne sommes pas arabes. Teboune n’y va pas parcequ’il sait qu’il a saccagé toutes les relations de l’Algérie avec les autres pays. Son isolement physique aurait été trop flagrant. Probablement qu’aucune rencontre en tête à têtes avec d’autres chefs d’Etat n’était prévu. Jamais l’Algérie n’est tombée si bas. Jamais l’Algérie n’a eu un chef d’Etat et un chef de l’armée aussi médiocres, aussi inaptes à gouverner et à commander.

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