L’Afrique du Sud et l’Algérie ont œuvré de concert pour expulser la délégation israélienne menée par Sharon Bar-Lee des travaux du Sommet de l’Union africaine qui se poursuit ce dimanche 19 février à Addis-Abeba, en Éthiopie.
La directrice adjointe pour l’Afrique au ministère israélien des Affaires étrangères, Sharon Bar-Lee, avait obtenu l’autorisation de participer avec le statut d' »observatrice » au 36e sommet de l’Union africaine. Mais c’était compter sans le lobbying des délégations d’Afrique du sud et de l’Algérie.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères israélien a indiqué qu' »il est regrettable de voir que l’Union africaine a été prise en otage par un petit nombre de pays extrémistes, comme l’Algérie et l’Afrique du Sud, motivés par la haine et contrôlés par l’Iran ». Et poursuit : « Nous appelons les pays africains à se dresser contre ces actions qui nuisent à l’organisation de l’Union africaine elle-même et au continent tout entier. »
L’Algérie qui fait de la défense de la cause palestinienne un principe intangible aura ainsi empêché Israël de mettre un pied dans cette institution africaine et ce malgré la présence de plus d’une quarantaine de pays ayant de bonnes relations avec l’État hebreu. Ce lobbing au sein de l’UA participe aussi de lutte d’influence entre Alger et Rabat. Cette dernière, comme nous le savons, entretient des relations commerciales et militaires avec Tel Aviv.
Libye, Sahel…
Les chefs d’État devraient notamment se prononcer, dans leurs conclusions, sur la situation en Libye. Le président congolais Denis-Sassou Nguesso qui dirige le Comité de haut niveau de l’Union africaine sur ce pays, a présenté son rapport devant ses pairs, en fin de matinée. Selon nos informations, le principe de l’organisation d’une conférence de réconciliation nationale inclusive a été soumis au vote et adopté, ce dimanche matin, selon RFI.
Une décision pourrait aussi être prise concernant la participation de l’Union africaine au financement des opérations de maintien de la paix sur le continent, la lutte contre les violences armées et le terrorisme dans le Sahel étant un des thèmes majeurs du sommet.
Une position de l’Union africaine est également attendue sur le dossier sensible de l’est de la RDC et du différent Kinshasa et Kigali.
Sofiane Ayache/RFI
