25 novembre 2024
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Sonatrach 2030 : encore une décennie de blabla en perspective !

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Sonatrach 2030 : encore une décennie de blabla en perspective !

Il faut préciser d’emblée que l’industrie pétrolière est un monde à part, toujours dominé par les multinationales. Les entreprises parapétrolières dépensent chaque année des milliards de dollars dans la recherche pour développer une expertise qui les impose, pratiquement dans toutes les activités pétrolières internationales.

Son partenariat exige aussi de l’envergure qu’aucune société privée algérienne ne dispose pour le moment en dépit de la bonne volonté des uns et des autres.

Ainsi, le groupe Sonatrach compte, à en croire le vice-président de la planification et économie, investir près de 59 milliards de dollars dans la décennie à venir. L’exploration /production prendra la part du lion avec 48,5 milliards de dollars, le raffinage et la pétrochimie quant à eux prennent 8,6 milliards de dollars et le reste soit moins de 2 milliards de dollars pour le transport par canalisation.

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Si l’on tient compte des besoins en capacité de raffinage et de pétrochimie et l’accroissement effrénée de la consommation internes en produits pétroliers et pétrochimiques ainsi que le déficit en infrastructure de transport par canalisation, les deux derniers montants prévisionnels restent désormais dérisoires.

On comprendra par là que l’option ressources non conventionnelles a tout accaparé pour une capacité additive prévisionnelle, dit-on de 20 milliards de m3de gaz qui pourraient à peine couvrir le déficit de la quantité à réinjecter et celle à consommer en interne.

Mais là, n’est pas la question pour au moins deux raisons. La première est que des chiffres de ce genre ont été maintes fois annoncés d’ailleurs en vain et sans suite.

Sur les 285 milliards de dollars avancés dans le programme Bouteflika pour la période 2010-2014, d’investissement tous secteurs confondus, plus de la moitié ont été réservés aux hydrocarbures sans un résultat probant. Le PDG de Sonatrach Abdelhamid Zerguine parlait en 2012 d’un investissement au rythme de 16 milliards de dollars par an jusqu’en 2017, soit près de 100 milliards de dollars. A peine une année après, la baisse de la production des gisements géants s’est confirmée jusqu’à rendre incapable le mastodonte de tenir ses engagements vis-à-vis de ses fournisseurs.

On a l’impression diront de nombreux analystes que ce secteur fortement capitalistique et « investivore » prend une grosse  part des capitaux sans pour autant entraîner les autres secteurs, objectif pour lequel il a été créé. Il a un poids important dans le produit intérieur brut (PIB) et les recettes extérieures mais très peu d’impact sur le circuit économique global. La deuxième raison est cette main tendue au partenariat nationale qu’on entend comme mot d’ordre depuis 1982.

Début des années 80, Sonatrach avait entre les mains la plus grande base logistique construite à Béni Merad (Blida) qui grâce à ses puissants fours et de sa mécanique de précision aurait pu prendre en charge une intégration considérable dans la rénovation du matériel de transport et celui de forage dont les corps des pompes à boue qui constituent un frein à l’avancement et au rendement des appareils de forage par les attentes qu’elles impliquent dans les chantiers. Ce bijou a été cédé à l’armée pour faire des statues qu’on voit aujourd’hui à Riadh El Feth.

Une rencontre similaire a eu lieu en 1994 et qui a montré que le secteur industriel s’il en existe un dans le sens économique de l’industrie, ne peut qu’encrer ses ventouses dans des créneaux  peu créatifs pour soutirer sa part de la rente. L’expertise pétrolière et parapétrolière ne peut aboutir qu’avec un partenariat avec les entreprises étrangères. Or, la Sonatrach, à raté le coche, avec la dissolution d’Alfor, Algor, Aldia, Alfluid, Aldim Algeo, Alreg, et toute la série qui est longue.

Aujourd’hui, le ministre l’a relevé lui-même, les entreprises privées s’incrustent dans les métiers que le groupe Sonatrach a délesté pour se concentrer sur son métier de base comme les travaux de gardiennage, catering, maintenance et entretien, transport du personnel etc. 

Devrons-nous rétropédaler encore une autre décennie pour nous rendre compte que le problème est ailleurs mais certainement pas dans les 3 P et encore moins dans les investissements risqués ? Faut-il peut-être trouver les pistes dans la formation des ressources humaines pour la faire passer du stade de l’obéissance aveugle à celui de la créativité ?

 

Auteur
Rabah Reghis

 




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