Le Produit Intérieur brut (PIB) en volume progresse de 1,6% par rapport à la même période de l’année 2021, selon le dernier rapport (01) de l’Office national des statistiques (ONS). Mais tous les indicateurs ne sont pas au vert.
Malheureusement, la croissance économique est caractérisée par une baisse de la valeur ajoutée réelle du secteur des hydrocarbures (-2,3%), tandis que le Produit Intérieur Brut hors hydrocarbures enregistre une croissance de 2,9% au premier trimestre 2022.
La première conséquence de taille est que toutes les prévisions des organisations internationales comme la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque mondiale (BM), le Fonds monétaire international (FMI) qui se basaient sur les chiffres fournis par la Sonatrach et sa tutelle, optimistes pour tirer la croissance globale vers le haut, tombent à l’eau.
La BAD par exemple tablait sur une croissance en 2022 de 3,7% et 2,6% en 2023 « en raison, précise cette banque d’une production limitée.» (02) Le FMI a révisé, le 28 avril 2022, les projections de la croissance pour 2022 en hausse autour de 2,4% au lieu de 1,9% estimé précédemment. (03) La BM est allée aussi dans le même sens, chiffres fortement tablés sur la base de la situation géopolitique liée à la guerre en Ukraine qui devaient tirer les prix vers le haut.
Toutes ses instances y compris le programme du gouvernement Aïmen Benabderrahmane ont compté sur les hydrocarbures pour faire avancer les réformes projetées comme ces organisations mondiales qui ont fondé leurs prévisions sur un environnement très favorable pour que Sonatrach réalise une bonne performance :
- La hausse des quotas OPEP
- Une très forte demande en pétrole et gaz
- La hausse rare des prix du gaz
Pourquoi Sonatrach n’a pas atteint les objectifs projetés ?
- Il est fort probable que le manque flagrant des investissements dans l’Exploration Production que la loi 19-13 devrait drainer, y est pour quelque chose. Il n’y a pas eu d’augmentation de réserves mais de nombreuses multinationales comme TotalEnergies, Oxy, Eni, etc. ont bénéficié des avenants pour profiter de la fiscalité de la nouvelle loi dans des gisements existants et sans risque.
- Sa force de vente, la seule dans les pays de l’OPEP+ qui n’a pas réussi à profiter de cette hausse des prix du gaz puisque l’essentiel de ses approvisionnements en gaz sont restés en Europe dans un cadre purement contractuel bien avant l’entame du processus des révisions des prix en cours.
- Cette récession a touché l’activité raffinage avec -14,8% et surtout la liquéfaction qui chute de 13,8%
- Il faut signaler qu’à deux fois consécutives l’OPEP dans ses rapport de juillet et aout a relevé que la production pétrolière de Sonatrach n’a pas atteint son quota en citant ses propres sources ce qui est un fait en inédit (04)
Rabah Reghis
Renvois
(01)https://www.ons.dz/IMG/pdf/CNT_1T_2022.pdf
(04) https://momr.opec.org/pdf-download/ Celui du mois aout aussi