Dimanche 9 septembre 2018
Sonatrach va investir 59 milliards de dollars à moyen terme en Algérie
Le Groupe Sonatrach vise la réalisation d’investissements en Algérie pour plus de 59 milliards de dollars à moyen terme, et ce, dans le cadre de sa stratégie 2030 (SH 2030), a indiqué dimanche à Alger un haut responsable du groupe.
Intervenant lors d’une conférence portant sur « Le plan à moyen terme de Sonatrach », organisée dans le cadre des Journées d’information de Sonatrach sur « les opportunités d’investissements pour les entreprises algériennes », le vice-président Stratégie, Planification et économie auprès de ce groupe public des hydrocarbures, Farid Ghezali, a précisé qu’à moyen terme, le groupe prévoit de réaliser des investissements en Algérie pour plus de 59 milliards de dollars dont 45,8 milliards de dollars dans l’exploration et production, 8,6 milliards de dollars dans le raffinage et pétrochimie et 2,3 milliards de dollars dans le transport par canalisation.
Selon lui, il s’agit ainsi d’un objectif « ambitieux » d’autant que « tous les ingrédients sont réunis pour la bonne marche du plan d’investissement du groupe ».
Il a, à ce titre, énuméré plusieurs facteurs devant permettre à Sonatrach de réaliser des investissements d’envergure à l’échelle locale, tels la demande croissante en produits pétroliers et le développement du gaz naturel non conventionnel en mettant l’accent sur l’énorme potentiel que recèle l’Algérie en gaz de schiste.
Evoquant le volet portant sur la production d’équipements et engineering, il a tenu à mettre en exergue le soutien gouvernemental dans le contexte de la politique d’intégration, en signalant que le partenariat est privilégié pour ceux qui veulent investir dans ce domaine.
En conséquence, a-t-il poursuivi, toutes ces données devraient permettre à Sonatrach de réaliser son plan d’investissement tracé pour le moyen terme.
Outre la réalisation des investissements, M. Ghezali est également revenu sur d’autres grands objectifs stratégiques de Sonatrach à l’horizon 2030. Il a ainsi signalé l’ambition du groupe de doubler son volume annuel des découvertes dans le domaine de l’exploration.
Il est alors prévu d’augmenter l’exploration frontière, refondre le processus d’exploration du groupe et passer les découvertes de Sonatrach de 50 à 100 millions de tonnes équivalents pétrole (TEP) par an, comme il est également prévu de doubler la productivité du groupe en matière de forages.
A ce titre, il a précisé que l’objectif est de passer à six puits/an en développement et à quatre puits/an en exploration. Par ailleurs, il a fait part de la création d’une Direction centrale Engineering project management au sein de Sonatrach pour contrôler les coûts et le planning des grands projets du groupe.
Concernant les objectifs de Sonatrach en terme de ressources nouvelles, M. Ghezali a avancé que le groupe vise à atteindre, à l’horizon 2030, un volume de 20 milliards m3/an de ressources non conventionnelles et de 70 milliards m3/an en 2040.
S’agissant des ressources solaires, la compagnie nationale des hydrocarbures vise à produire 1.300 mégawatts d’électricité à partir de l’énergie solaire, et ce, à l’effet de couvrir 80% de ses besoins sur site.
Abordant le volet commercialisation, le même responsable a fait savoir que Sonatrach, dans le cadre de sa nouvelle stratégie, visait à vendre 50% de gaz sur de nouveaux marchés.
Faisant le point sur le domaine de la pétrochimie, il a souligné que l’objectif de Sonatrach, à moyen terme, était de mettre sur pied une industrie pétrochimique, et ce, en focalisant l’effort sur les projets les plus créateurs de valeur ajoutée tel le vapocracker d’éthylène/GPL, et en exécutant le reste du portefeuille de projets tels la Chaîne méthanol et le Complexe éthyléne.
Dans le domaine du raffinage, le groupe s’est fixé l’objectif de réussir les projets des raffineries de Hassi Messaoud et de Skikda.
Pour M. Ghezali, la SH2030 devrait ainsi faire de Sonatrach une « référence mondiale » parmi les compagnies pétrolières, de rejoindre le Top 5 des compagnies pétrolières et d’atteindre un taux d’intégration nationale de 55%.
Pour sa part, le conseiller du P-dg de Sonatrach, Hammoudi Bouhaddouda, a relevé que l’objectif de taux d’intégration de 55% en 2030, avec un investissement cumulé estimé à 171 milliards de dollars équivalents, « permettrait une économie de devises de 14 milliards de dollars ».
Selon lui, le développement de l’investissement est la condition primordiale pour atteindre cet objectif, sachant que Sonatrach aidera la création de sociétés notamment d’engineering, de sidérurgie, de fabrication de tubes, d’équipements chaudronnés et de sous-traitance industrielle.
Dans son intervention, M. Bouhaddouda a mis l’accent sur l’impératif d’accorder une importance particulière à la formation notamment dans la tuyauterie, la soudure, l’électricité et l’instrumentation pour lesquels il est souvent fait recours à un personnel expatrié.