Dans le ventre chaleureux et intemporel de la Vieille Charité, les notes du jazz ont tissé, début juillet, un voile mystérieux, une Sous le souffle du jazz, la Vieille Charité se métamorphose
atmosphère suspendue où le temps semblait se dissoudre. Ce lieu chargé d’histoires anciennes, ses pierres baignées de mémoire et d’ombres, s’est fait écrin pour une soirée où la musique a murmuré ses secrets, entre silence et éclats, rigueur et liberté.

À 20h00, le Salma Quartet est venu déployer ses ailes, comme une promesse légère portée par le souffle chaud du be-bop. Salma Blanchard, au piano, sculpte les notes avec la délicatesse d’une conteuse, tandis que Matthieu Fabre au saxophone ténor, France Duclairoir à la contrebasse et Antoine-Aurèle Cohen-Perrot à la batterie dessinent des paysages sonores où l’improvisation se fait dialogue. Une quête, aussi, portée par un cri d’émancipation : More women on stage, une injonction douce et nécessaire, une invitation à réinventer le jazz dans un souffle neuf.

Puis, à 21h00, la voix de Youn Sun Nah a glissé comme un secret confié à la nuit. Voyageuse des sons et des silences, elle a fait résonner Elles !, son douzième album, cri doux et lumineux lancé en hommage aux grandes voix féminines — d’Édith Piaf à Björk, de Nina Simone à Grace Jones.

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Le 2 juillet, la Vieille Charité a jazzy au son de ce trio, avec un répertoire inédit alternant compositions originales de Youn Sun Nah et reprises de grands standards.
À ses côtés, Eric Legnini et Tony Paeleman, magiciens discrets du clavier, ont tissé une trame musicale sensible et puissante, entre textures subtiles et envolées lumineuses. L’ensemble vibrait comme un murmure retenu, une émotion pure que les murs anciens semblaient écouter.

Cette deuxième soirée du festival Marseille Jazz des Cinq Continents, déjà annoncée complète, a captivé un public conquis, ébloui par tant de finesse et d’intériorité. Le Matin d’Algérie était là, témoin de cette communion rare entre l’art et l’instant.

La Vieille Charité, ce soir-là, n’était plus seulement un monument : elle respirait, elle résonnait, elle rêvait — en jazz.

Djamal Guettala

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