26 avril 2024
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 Tahar Djaout, la passion de l’espace dans « Les chercheurs d’os »

Tahar Djaout

« Lorsque nous étudions les différentes formes de comportement, notamment celle qui découle de l’impératif territorial, nous constatons qu’elles sont motivées par un instinct éclairé. La tendance qui nous pousse à posséder un territoire est innée, tout comme celle qui nous oblige à le défendre.

Mais c’est par l’éducation que nous définissons la position et les limites de notre domaine et, si nous le partageons avec un groupe d’individus, nous apprenons également à établir une différence entre ceux que nous pouvons tolérer et ceux qu’il nous faut expulser » Robert Ardrey, l’impératif territorial, enquête personnelle sur les origines animales de la propriété et des nations, (traduit de l’américain par Marie Alyx Revellat), Paris, Stock, 1967. page.33.

Il est des mois et des saisons que nous n’aimons pas. Tous les ans, en fin de mai, nous lisons quelque part un hommage à Djaout, cet écrivain si jeune et si prometteur fauché à fleur d’âge, avant d’avoir tout dit, avant d’avoir « dit » tout court, avant d’avoir énoncé haut et fort sa présence au monde. C’est-à-dire l’occupation d’une portion d’espace. Être présent dans un lieu quelconque, c’est y être joint par quelque lien charnel, familier, ou autre. En arrêtant brutalement la vie de Djaout par quelque tôlier sous l’ordre d’un illuminé qui voudrait gagner le Paradis promis par un Dieu vengeur, on a soustrait une instance qui lisait en toute liberté, sans contrainte l’espace qu’elle occupait. On a disjoint cette plume intransigeante de son lieu d’énonciation. Le temps n’étant plus aux regrets ni aux larmes. Le chemin est long et les embuches sont multiples. Notre façon de rendre hommage à Djaout est d’interroger son écriture, ses textes sous une perspective sémiotique. Et nous limiterons notre propos à l’espace (qui est en soi un chantier) des insuffisances ou des maladresses peuvent s’y glisser. Nous quémandons indulgence auprès de nos lecteurs tant cette présente étude est tirée de notre thèse de Doctorat qui est toujours en chantier et n’a pas encore eu toutes les approbations de notre directeur de recherche, Denis Bertrand. Le présent texte a fait l’objet de quelques modifications pour des besoins d’édition.

L’espace est une composante essentielle du récit.

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Partant du principe que le discours, quel qu’il soit est non pas un assemblage de signes mais un procès de signifiance qui est pris en charge par une énonciation, la Sémiotique est inventée pour rendre compte des articulations du discours conçu comme un tout de signification. Et nous nous limitons à l’espace, comme grandeur dans notre travail.

L’idée que nous nous faisons de l’espace dans le discours littéraire, est qu’il n’est pas simplement un élément qui fait partie de l’arsenal figuratif que l’énonciateur varie à sa guise pour simuler un isomorphisme avec le monde naturel. La sémiotique nous a habitué à le retrouver au niveau de surface, c’est-à-dire figuratif ; il est ainsi considéré comme simple support de l’action, le lieu de son déroulement. Au niveau profond, il s’efface devant les structures abstraites.

Le concept de Spatialisation concerne l’espace en tant que support et ancrage de l’action, alors que celui de la Proxémique concerne l’usage de l’espace à des fins de signification.

L’espace nous dit Fériel Mezghani-Denizot est dynamique :

« L’espace n’est ni amorphe, ni inerte. C’est un objet de valeur qui participe à l’échange social des valeurs entre des sujets multiples, un lieu de parcours multiples, un objet physique et mental. (…) L’espace est animé de forces, invisibles à l’œil, de « poussées internes ». Il peut être parcouru, animé, tendu par des forces, comme il peut être configuré en ayant des formes maintenues et articulées. L’analyse des actes d’espace nous fait découvrir comment l’espace qui est fait normalement pour obéir aux modes de vie, donne, d’une manière implicite, des prescriptions, des ordres sur la manière d’habiter. » Mezghani-Denizot Fériel, Mondialisation, spatio-temporalité, usages et rituels, [en ligne] disponible sur http://jgalith.univ-lyon2.fr/Actes/les signes du monde : interculturalité et globalisation. (Consulté le 20/04/2022)

Nous partons de la simple définition que nous livre le dictionnaire le Robert (Le Nouveau Petit Robert, dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, Paris, Ed les dictionnaires Le Robert, 2000. Entrée espace)

« Lieu, plus ou moins délimité (où peut se situer quelque chose) »

L’espace qui nous intéresse est celui que saisit l’auteur Djaout à travers ses œuvres, cet élément enveloppant les actants qui évoluent au sein de ses récits. L’espace est plus qu’un élément figuratif nécessaire à toute mise en scène d’une portion de vie que peut saisir un narrateur à partir d’une perspective ou d’une saisie énonciative :

«Or l’espace (social) n’est pas une chose parmi les choses, un produit quelconque parmi les produits ; il enveloppe les choses produites, il comprend leur relation dans leur coexistence et leur simultanéité (…) » (Henri Lefebvre (La production de l’espace, Paris, Ed Anthropos, 2000 (4e Edition), 485 pages).

le topos physique dans les œuvres djaoutiennes, les balades et l’évolution de ces personnages font, sans conteste référence à l’espace maghrébin, exception faite de son roman L’invention du Désert, ou des allusions au désert arabique sont multiples. Et nous savons que

« L’espace maghrébin, par la concentration des éléments divers qui le déterminent- la montagne, la terre, la mer, le désert, les cités et les villages- sous la lumière changeante d’un soleil biface, est le terrain de parcours de longue errance des hommes, le reflet du royaume et la réalité de l’exil ; espace dont chaque élément est à la fois perçu comme un négatif chargé de laideur et d’inhumanité et, à des moments privilégiés de paix, comme un lieu  révélé, un univers positif et accueillant, sans qu’on sache toujours si le révélateur est le simple produit d’une mystérieuse sensibilité humaine ou s’il est le signe de ce vers quoi l’homme aspirerait : espace d’autant plus tourmenté et contradictoire que son apparent caractère immuable nous touche au plus vulnérable de notre contingence temporelle, puisque l’intrusion du temps et de son échéance obligée qu’est la mort le fait vaciller dans notre angoisse nue. » (Madelain Jacques, L‘errance et l’itinéraire, lecture du roman maghrébin de langue française. Paris, Sindbad, 1983. Page 21).

L’espace est décrit ou saisi à partir d’une instance énonçante. Le dehors versus dedans, le lointain vs proche, derrière vs devant…etc. ne peuvent être compris qu’à partir de l’instance qui en fait l’expérience et le procès. Le surgissement de l’espace devant le lecteur lorsqu’il fait l’expérience de lecture, ne peut être possible qu’à travers le personnage (ou le narrateur) qui est l’instance qui nous le saisit :

« (…) l’espace, de même, ne surgit devant nous, comme étendue ou comme jeu de rapports entre les objets qui le constellent, qu’à partir de nous, dans le moment où nous nous saisissons comme présents à nous-mêmes dans notre relation à une extériorité, quelle qu’en soit au juste la nature. » LANDOWSKI, Éric Présences de l’autre, Paris, PUF, Coll. Formes sémiotiques. Page 88

Chez Tahar Djaout, en plus de l’espace saisi in vivo, à même le corps que nous découvrons avec les personnages dans leurs pérégrinations et péripéties, il nous suggère un autre espace, un espace onirique, désiré, un espace vers lequel toute la tension narrative est orienté. Cette tension vers un ailleurs travaille d’ailleurs pas seulement Djaout mais également d’autres auteurs, tel que Boualem Sansal (Harraga, Paris, Gallimard, 2005)

L’espace désiré peut être un espace symbolique tout comme il peut en être physique, donc palpable

Chez Tahar Djaout, nous rencontrons les deux genres. Il y a d’abord celui qui est physique tel que le cimetière qui est aménagé spécialement pour les héros du village ; tous ces jeunes, en occurrence qui sont tombés sur le champ de bataille afin que le pays puisse retrouver sa liberté. Cet espace, même s’il est dédié aux morts est désiré par les vieux :

« Le cimetière aménagé de façon onéreuse pour ces restes de héros était si impressionnant que maints vieillards avaient rêvé avec jubilation d’une mort charitable qui les coucherait à côté de ces squelettes heureux. » Tahar Djaout, les chercheurs d’os, page 13.

Il y a un autre espace, plus symbolique, et difficile d’accès. Celui qui n’accepte que des héros, des jeunes beaux, morts pour la libération du pays. Ce qui fait dire au narrateur quand il décrit son compagnon de route :

« Rabah Ouali est à des kilomètres de la beauté des héros. Son nez ressemble à une patate douce et sa corpulence lui donne des airs d’ours tenu en laisse. Ses chances sont bien minces de fournir un jour la matière à ces chansons féminines qui exaltent la beauté physique et les mérites virils ; elles sont encore minces d’être fauché en plein essor par la mort guerrière qui couche les jeunes gens dans le linceul pailleté de la gloire » Tahar Djaout, les chercheurs d’os page 32.

Rabah Ouali trouve un subterfuge à cette impossibilité d’accès à son espace désiré : la dérision.

« Alors il a pris le parti de blaguer. Pour se venger de l’injustice du destin qui fait les uns beaux et les autres trop communs, les uns héroïques et les autres anonymes. » Page 32.

La ville d’Anezrou est désirée par le narrateur car elle offre des choses qui n’existent pas dans son village.

« j’aurais tant aimé avoir de la famille dans cette ville pour pouvoir y rester quelques jours, manger et boire de ces choses délicieuses qui n’existent pas dans le village ». Page 34.

Le désir de posséder des liens familiaux en ville est motivé par le souci de s’adjoindre à cet espace qui offre des choses délicieuses à boire et à manger. Le désir du narrateur de s’adjoindre à l’espace de la ville va s’amplifier en rencontrant des jeunes garçons de son âge qui mènent une vie différente de la sienne.

« Les garçons que je rencontre n’ont fait qu’accroitre mon amertume : leur visage respire la santé, leurs vêtements sont propres, et ils ont l’air de mener une vie où les poux, la honte, les accrocs la bouse et les tâches terriennes de collectes et de désherbage n’ont aucune place. » (…) Oh pouvoir être comme ces jeunes garçons du « jet d’eau » qui pisse vers le ciel, vivre dans le propre, le tiède et le moelleux (…). J’aurais sacrifié pour cela (…) toutes mes attaches avec le village. » Page 35.

Il est aisé de remarquer que ce qui est désiré dans cet espace n’est pas le contenant lui-même, mais le contenu qui diffère que l’on soit au village ou en ville. En effet, des villageois ont quitté leurs villages pour la ville dans l’espoir d’entrer en possession de biens précieux.

« Les gens ont découvert qu’on peut maintenant devenir riche et considéré, qu’on peut posséder sans bourse déliée des biens inestimables (…). Alors beaucoup de villageois ont déserté leurs maisons, ont vendu leur paire de bœufs et leur maigre troupeau de chèvres ou de moutons pour être moins encombrés. Ils se sont entassés devant les locaux administratifs dans l’attente de la manne (…). page 37.

Un autre espace tant désiré par les hommes est le Paradis. Rabah Ouali en saisit quelques facettes

« – Le paradis, mon fils (dit Rabah Ouali) c’est d’immenses boulevards rutilant de magnificence et de propreté. Les trottoirs en sont jonchés de crêpes gigantesques imbibées de miel d’abeilles. Les pommiers ploient sous la charge ; un seul fruit suffit à remplir tes deux mains. La pastèque éclate sous la poussée du jus et coule en ruisseau sous les pieds. Les perdrix du Paradis ? Une taille d’un dindon terrestre. (…). Mais ce qu’il y a de plus imposant c’est sans doute les deux rivières parallèles, l’une de beurre et l’autre de miel que ne tarissent ni les étés ni la fréquence des puisages. ». Page 44.

Il est clair que ce qui définit cet espace futur du croyant, s’il y accède, est la présence de tout ce qui ne se trouve pas sur terre. Tant de délices, d’opulence et de profusion de nourriture. Il est fait pour les affamés.

« C’est un Paradis sur mesure pour ceux dont les entrailles vides gargouillent sans cesse » Page 44.

Le paradis revient à plusieurs reprises dans le récit. Il travaille en profondeur les villageois et le narrateur. Car ce qui fascine dans cette recherche des os de ces morts tombés pour défendre le sol de la patrie c’est qu’ils vont directement au Paradis :

« Pour ceux-là, la question est tranchée : l’Eden les attend toutes portes ouvertes ». Page 113.

Le narrateur nous explique les égards témoignés à ces morts :

« Puisqu’on leur témoigne tant d’égards, c’est sans doute pour qu’à leur tour, eux qui nous entendent, nous regardent et jugent nos actes, intercèdent pour nous auprès de ceux qui jaugent les âmes Là-bas » Page 113.

La tension qui fait désirer l’espace paradisiaque est qu’il est agréable d’y être.

« Car de l’avis de tous, le Paradis est frais et verdoyant ; il n’indispose ses pensionnaires ni par un excès de froid ni par un excès de chaleur. Quand on s’endort, en été, sous les arbres où le fruit est de toutes les saisons, leurs feuilles se transforment en palmes dansantes pour nous éventer doucement. Que de perspectives alléchantes ! Heureusement que nous ne sommes pas mécréants, que le créateur nous a fait naître dans cette religion bénie par Lui. »

Ce qui rend encore la perspective plus attirante et L’Eden plus probable est le fait d’être né dans un territoire musulman. Selon cette religion, après le Purgatoire tous les musulmans iraient au Paradis.

L’espace désiré par nos deux actants sujets est un espace de possibilités ; un espace qui permet au désir de se réaliser. Le désir le plus visible s’articule autour du repos et la nourriture.

Au sortir d’un épisode de guerre éprouvant, fait de privation et de souffrances, nos deux actants sujets ne pensent qu’à assouvir des désirs les plus élémentaires à savoir le besoin de se nourrir. Si nous sommes d’accord avec la pyramide des besoins de l’homme proposée par Maslow, nous trouvons le besoin de se nourrir à la base de celle-ci.

Ces besoins sont résumés ainsi :

« A sa base : les besoins de maintien de la vie (respiration, alimentation (nous qui soulignons), élimination, maintien de la température, repos et sommeil, activité musculaire et neurologique, contact corporel, vie sexuelle). Ce sont des besoins fondamentaux. [Un manque, une privation aura nécessairement un impact sur les autres besoins, car la construction des étages supérieurs est alors impossible]

– L’étage au-dessus représente les besoins psychologiques : de sécurité (protection physique et psychologique, emploi, stabilité familiale et professionnelle), de propriété (avoir des choses et des lieux à soi) et de maîtrise (pouvoir sur l’extérieur).

  • – Le 3° étage est représenté par les besoins sociaux : d’affectivité (être accepté tel que l’on est, recevoir et donner amour et tendresse, avoir des amis et un réseau de communication satisfaisant), d’estime de la part des autres (être reconnu comme ayant de la valeur) et d’appartenance (on vit en société et notre existence passe par l’acceptation des autres avec leurs différences, ainsi que par l’appartenance à un groupe). .
  • – Le quatrième étage, c’est le besoin d’estime de soi-même : sentiment d’être utile et d’avoir de la valeur, point de départ de l’acceptation de soi et du développement de l’indépendance.
  • – Ce besoin une fois satisfait, on peut alors accéder au sommet de la pyramide, arriver à la réalisation de soi (accroître ses connaissances, développer ses valeurs, « faire du neuf », créer de la beauté, avoir une vie intérieure) »

Le schéma de Maslow nous donne une visualisation claire. L’espace désiré se borne à combler des manques. Les horizons de nos actants s’arrêtent aux besoins corporels : nourriture, repos.

En revanche, quand on se penche à leur quête des os du martyr tombé au champ d’honneur, l’espace désiré change de niveau. Alors qu’il se limitait à la simple satisfaction des besoins du corps, il devient désir de reconnaissance sociale. L’individuel qui se manifeste à travers les désirs du corps s’efface devant le besoin de se positionner dans la collectivité en adhérant en premier lieu aux nouvelles normes [qui consistent à aller chercher « comme tout le monde » les os des martyrs tombés aux champs d’honneur], et en même temps, par ces os, re-trouvés, prouver son appartenance au groupe.

En définitive, ce qui est visé à travers l’action entreprise par l’ensemble des villageois à savoir la recherche des os des jeunes hommes tombés au champ de bataille, n’est qu’une façon de pouvoir jouir du prestige de brandir aux yeux des autres la preuve de son appartenance et son adhésion aux nouvelles valeurs installées dans l’espace du village ; valeurs de guerre en occurrence. Présenter aux yeux des villageois les os d’un défunt martyr est le moyen de prouver son appartenance à cette classe privilégiée qu’on honore et on respecte. C’est établir les liens irréfutables de son adjonction au centre de référence de l’espace du village. Enfin de compte, c’est se présenter comme faisant partie de ceux qui ont le pouvoir [le pouvoir symbolique].

Cette petite étude sur un seul ouvrage de Djaout (Les chercheurs d’os) nous amène à interroger les Valeurs qui circulent ou qui sont en jeu dans ce récit. Ce qui motive tout actant dans un récit est la quête de quelque chose. La sémiotique depuis Greimas a canonisé le schéma de quête comme l’un des principaux schémas :

« (…) la quête est une forme de transfert d’objets de valeur. Il ne s’agit plus du conflit de deux actants pour occuper une même position, ni même pour emporter un objet. Il s’agit de la définition et de l’actualisation des valeurs, qui vont donner tout son sens au parcours du sujet ». Fontanille Jacques et Greimas Algirdas Julien, Sémiotique des passions. Des états de choses aux états d’âme. Paris, Seuil, 1991. Page 47.

Ce schéma est complété par un second, celui de l’épreuve :

« Le schéma de l’épreuve est défini traditionnellement comme la rencontre de deux programmes narratifs (…) concurrents : deux sujets se disputent un même objet. Mais le schéma de l’épreuve, établi empiriquement à partir des travaux de Propp, la modification de l’énoncé de base (…) n’intervient qu’en dernière étape, qui est précédée de deux autres.

 Voici le schéma complet : Confrontation Domination Appropriation /Dépossession. L’appropriation est le programme narratif de conjonction, qui bénéficie au vainqueur, et la dépossession le programme narratif dont pâtit l’autre sujet. Mais le statut des deux autres étapes ne peut être traduit dans les termes mêmes du programme narratif, c’est-à-dire du discours-énoncé stricto sensu (…). Le schéma de l’épreuve ne peut donc être traduit que partiellement en termes de programmes narratifs : seule la dernière phase convient en effet à une telle description.» Fontanille Jacques et Greimas Algirdas Julien, Sémiotique des passions. Des états de choses aux états d’âme. Paris, Seuil, 1991. Page 48. 

Les personnages de Djaout dans Les chercheurs d’os ne sont pas soumis à un quelque manque à combler, mais à rendre présent des valeurs au sein du centre de référence de l’espace social. Ce que Fontanille dit en des mots similaires :

« Cette domination peut d’abord s’exprimer en termes de modalités de la présence : le vainqueur est celui qui a la présence la plus forte ; il prend place au centre du champ de référence ; et le vaincu, celui qui a la présence la plus faible ; il est repoussé à la périphérie, dans une profondeur humiliante, ou hors du champ » FONTANILLE Jacques et GREIMAS Algirdas Julien, Sémiotique des passions. Des états de choses aux états d’âme. Paris, Seuil, 1991. Page 50.

La quête des os des martyrs dans ce roman de Djaout, rend magistralement compte de cette quête de valeurs dominantes désormais.

Interroger les valeurs est un autre propos que nous aborderons dans une autre étude.

Said Oukaci. Doctorant en sémiotique

 

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