Samedi 26 janvier 2019
Talaie El Hourriyet laisse planer le suspense sur la présidentielle
Dans son communiqué rendu public, samedi 26 janvier, le Bureau Politique de Talaie El Hourriyet a remis à plus tard sa décision concernant la présidentielle.
Le Bureau Politique a procédé à l’évaluation de la situation politique, économique et sociale prévalant dans le pays.
1-Analysant la situation politique, le Bureau Politique a pris acte de la convocation du corps électoral pour l’élection du Président de la République, fixée au 18 avril 2019.
Il a tenu à relever que la convocation du corps électoral ne diminue en rien la densité du brouillard qui enveloppe le champ politique national où l’affrontement entre des cercles du pouvoir politique dans la perspective de la prochaine élection présidentielle fait courir au pays des risques de dérapage et l’expose à des menaces à sa stabilité et à sa sécurité nationale.
Pour le Bureau Politique l’élection présidentielle d’avril prochain est capitale pour le devenir de notre pays, confronté à des défis multiples qui ne peuvent être relevés que par un pouvoir légitime, issu d’un scrutin régulier, loyal et transparent , capable de réunir les Algériens autour d’un consensus populaire pour dépasser la crise multidimensionnelle qui affecte gravement notre pays, ouvrir de nouvelles perspectives politiques, économiques et sociales et redonner espoir à notre jeunesse en un avenir prometteur.
Le pouvoir politique en place se trouve, dès lors, devant une lourde responsabilité historique, celle de donner la parole au peuple souverain pour qu’il puisse, enfin, s’exprimer librement, en garantissant la régularité du processus électoral à toutes ses phases.
La gravité de l’impasse politique et de la crise économique et sociale actuelle commande au pouvoir politique en place de se départir de la tentation de vouloir, une fois de plus, détourner la volonté populaire et d’abandonner la prétention obsessionnelle à la pérennité au détriment des intérêts supérieurs de la Nation.
La continuité que prônent certaines forces politiques , synonyme de statu quo et d’immobilisme, au moment où le changement s’impose impérativement pour le sauvetage de notre pays, ne peut qu’approfondir l’impasse politique actuelle, accroître la mainmise des forces extra-constitutionnelles sur la décision nationale, exacerber les luttes intestines au sein du pouvoir politique en place, fragiliser la stabilité du pays, aggraver la situation économique, attiser les conflits sociaux, et affaiblir davantage la position de notre pays dans son environnement géopolitique.
S’agissant de la prochaine échéance électorale, le Bureau Politique a entendu une communication sur les consultations menées par le Président du Parti avec les coordonnateurs des Bureaux territoriaux sur la perspective des élections d’avril prochain. Se référant à la lettre adressée par M. Ali Benflis , Président du Parti, à M. le Ministre de l’Intérieur, des Collectivités Locales et de l’Aménagement du Territoire, pour signifier son intention de constituer un dossier de candidature à l’élection du Président de la République du 18 avril prochain, le Bureau politique a rappelé que la question de l’opportunité d’une participation du Parti Talaie El Hourriyet à l’élection présidentielle du 18 avril 2019 sera tranchée , démocratiquement, par le Comité Central lors d’une prochaine session.
Il a chargé, à cet égard, le Secrétariat National de préparer un document sur la situation politique économique et sociale en rapport avec les enjeux de la prochaine échéance électorale.
Par ailleurs, le Bureau Politique dénonce, de nouveau, les atteintes aux droits et libertés constitutionnelles, notamment le droit de manifester pacifiquement et la liberté d’expression et le harcèlement des donneurs d’alerte, des usagers des réseaux sociaux, des défenseurs des droits de l’homme, et des journalistes, notamment ceux de la presse électronique.
2- Abordant la situation économique, le Bureau Politique a exprimé sa préoccupation pour les résultats médiocres enregistrés pour l’année 2018 en termes de croissance et d’indicateurs économiques et les prévisions alarmantes pour les prochaines années, à commencer par l’année 2019.
Il regrette que 2018 ait été une année blanche en terme de croissance et de réformes économiques et craint que les considérations politiques, ayant prévalu sur la rationalité économique, l’année 2019 ne soit celle de tous les risques de dérapages économiques et de tensions sociales, et ce ne sera certainement pas, la planche à billets, qui tourne à plein régime qui arrêtera la dégradation de l’économie nationale. Il constate que le gouvernement reste impassible aux appels conjugués des experts nationaux et des organismes économiques et financiers régionaux et internationaux qui soulignent l’urgence des réformes à entreprendre pour sortir l’économie nationale de l’extrême dépendance des hydrocarbures.
La déliquescence des institutions de l’état est manifeste dans la sphère économique dans les déclarations contradictoires de responsables dans des secteurs aussi sensibles que les finances publiques ou l’énergie ou encore l’incapacité du gouvernement de faire face à une épidémie de fièvre aphteuse qui risque de décimer une partie du cheptel du pays portant préjudice à un secteur important de l’économie nationale et aux éleveurs et à tous ceux qui vivent de cette ressource.
3- Par ailleurs, le Bureau Politique a constaté la multiplication des mouvements de contestation et de revendication sociale à travers le territoire national, caractéristiques d’un malaise social qui se répand dans le monde du travail et au sein de la société.
Talaie El Hourriyet réaffirme sa solidarité avec tous ceux qui défendent leurs droits légitimes par des moyens pacifiques et sa conviction que le dialogue et la négociation sont les moyens appropriés pour le règlement des conflits sociaux et que le recours à la force est à proscrire.
Le Bureau Politique s’est dit consterné par le bilan établi par les autorités publiques concernant la harga qui atteste une amplification de ce phénomène et illustre l’échec du dispositif répressif mis en place pour juguler l’engagement de citoyens, en majorité des jeunes, dans des aventures périlleuses. Il considère d’une grande gravité et tout à fait inapproprié d’accuser l’opposition et les réseaux sociaux de susciter et d’encourager les jeunes à quitter illégalement le pays au lieu de reconnaître les véritables raisons qui sont à l’origine de ce phénomène et qui engagent la responsabilité des pouvoirs publics, et de promouvoir des politiques qui redonnent espoir à notre jeunesse et prennent, sérieusement, en considération ses aspirations.