Il y a des perles de musique dont le succès est limité à une région. Et il faut avoir vécu dans cette région pour les découvrir. Pourtant, le groupe Taÿfa, dont le leader Farid Aït Siameur est natif de Béjaia, n’a rien à envier, en termes de talent, aux légendes de la musique kabyle moderne comme Idir, Ferhat Imazighen Imula, Ali Ideflawen, etc., ou bretonne, comme Alain Stivell, Dan Ar Braz ou encore Gilles Servat.
J’ai découvert Taÿfa tout à fait par hasard dans un fest-noz, dans les années 1990, en Bretagne. Le groupe venait de sortir son premier album intitulé Taÿfa, tout simplement. Un pur joyau en rupture de stock depuis des années mais qui fait partie de ma petite collection d’albums.
Il est fort dommage que la célébrité de ce groupe qui avait fait le bonheur des Bretons pendant de longues années soit limitée à la Bretagne, et quelque peu à l’Hexagone. Il était temps de rendre hommage aux membres de ce groupe et les sortir de l’oubli dans lequel le vent du temps les a cantonnés. À signaler que YouTube n’offre qu’une série limitée de titres. On ne trouve sur cette plateforme aucune chanson de leur premier album, le plus abouti de leurs trois CD. Un véritable joyau qui gagnerait à être réédité, aussi bien en Algérie qu’en France ! Nous avons néanmoins réussi à dénicher le titre Kahina sur Dailymotion.
Biographie
Taÿfa (« sales mômes » en amazigh) est un groupe créé en 1992 par le chanteur algérien d’ascendance kabyle Farid Aït-Siameur et qui fusionne la musique moderne avec les musiques traditionnelles bretonnes et orientales (berbère, chaâbi, arabo-andalouse).
Farid Aït-Siameur est né à Béjaïa en Kabylie. Il étudie le chant andalou au conservatoire d’Alger puis se lance dans une carrière artistique. Après des débuts enrayés par la censure en Algérie, il choisit de déménager en France et s’installe dans le Finistère en 1982.
Lorsque Farid Aït Siameur, débarque en pays Bigouden, les résonances des bombardes et des binious lui sont étrangement familières.
Taÿfa chante indifféremment en kabyle, français ou breton, avec un répertoire engagé écrit par Farid Aït Siameur sur des musiques rythmées et enjouées signées de tous les membres.
Leur premier album éponyme sort en 1994, avec une tournée, en première partie d’un concert du chanteur Khaled à Nantes. Ils trouvent un public dans l’Hexagone avec l’album Awal (« le mot » ou « parole » en berbère) sorti en 1998, dont les paroles sont consacrées à l’Algérie. Aux sons celto-berbères, le groupe insuffle une touche rock et reggae à l’ensemble. Ils tournent ensuite en France (Café de la Danse à Paris…) et en Europe ainsi que dans le cadre de la tournée « Vive la World », avec Rachid Taha et l’Orchestre National de Barbès, trois dates américaines à New York, Los Angeles et Washington. Le talabarder (sonneur de bombarde) David Pasquet fait partie du projet et par la suite le guitariste breton Patrice Marzin et le bassiste d’ascendance martiniquaise Hilaire Rama.
Pour le plaisir, nous vous proposons Ay afrux, un titre de leur 2ème album, Awal, ainsi que Kahina, tiré de leur première production.
Kacem Madani
Super. Thanks for sharing Kacem! Etrange resemblance des musiques Celte et Amazigh surtout les melodies.J’enetend des sonorite kabylo-celtic Love it!
Es ce un hazard que les deux musique se combine bien? Qui a influencer l’autre Peut etre que les musicologues vont eclairer ca. En tout les cas j’aime beacoups.