Le mauvais œil, plus communément appelé « Thitt» en Kabylie, est évoqué à chaque manifestation d’une influence néfaste ou d’une malchance récurrente comme une lassitude ou encore un état de dégoût inhabituel.
Il est évident qu’on met tout cela sur le compte d’une jalousie haineuse ou d’une forte et envieuse admiration.
Nombreux sont sceptiques quant à sa réalité, mais personne en Kabylie comme dans le circumméditerranéen n’est insensible à cette croyance puisque mêmes les plus sceptiques ont souvent des doutes. Ce qui coule de sources aux yeux de certains va toujours être invraisemblable pour d’autres.
Chez nous, on observe tout ce monde, qu’on qualifie souvent de superstitieux, porter la main de Fatma ou encore, plus discrètement encore, du sel ; tous sont considérés comme un formidable rempart contre le mal et de ce fait empêchent ce mauvais œil de les atteindre. Ce sont d’ailleurs ces objets que l’on offre aux nouveaux nés.
Il n’est pas rare d’entendre les anciens marmonner une formule qui signifie juste qu’ils ne
veulent aucun mal
Personne ne sait comment est née cette croyance, mais nous savons désormais qu’elle fait partie de nos traditions immatérielles et de nos rituels païens.
Yazid Sadat