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Tilyuna Su, l’entité irréductible

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Tilyuna Su, l’entité irréductible

Difficile d’être autrement et impossible d’être une autre. La sensibilité dans la matrice des horizons qu’elle explore. Sa conscience est sa confidente, son âme son amie, et sa plume son reflet intègre et évocateur qui fait naître des mots.

La concomitance de ce qui l’inspire et de ce qui l’extériorise trouve sa consistance dans ce qui s’étale devant ses yeux. Si Tilyuna Su met du temps pour porter à la lumière son verbe, c’est qu’elle cherche à trouver l’essence de la singularité qui ferait reculer l’obscurité obstruant son cheminement. Après s’être débarrassée de ce qui pesait sur la conscience en créant des personnages fictifs à travers lesquels elle témoignait ses ressentis, la liberté de la plume sans frein et une vie en liberté pleine de desseins, la voici revenue avec un roman époustouflant Timegraḍ yessawalen qui paraîtra bientôt à Tira Editions.

Exigeante avec toujours cette empreinte féminine dans chacun de ses mots, Souad Chibout, de son vrai nom, est née avec une plume à la main, des projets plein la tête, et une langue maternelle qui lui a ouvert les yeux et frayé la voie en portant haut et fort la voix et les couleurs de sa Kabylie. De belles mélodies, des chansons à textes et des romans au menu avec trois Compact Discs sur le marché et une nouvelle Asikel sur les étals. Et on parle d’une entité irréductible. Honneur à ce village Ait Soula perché au dessus des nuages qui l’a vue naître !

Tilyuna Su sait sourire quand tout va mal face aux pages blanches qui se morfondent dans l’attente de répandre les réflexions des envolées lyriques attendues. Son indépendance vis-à-vis de ce qui l’entoure et sa dépendance vis-à-vis de la couleur de sa plume qui la guide, chaque état d’âme se reconnaît implicitement dans son personnage, certes, quelquefois décevant et quelquefois émouvant.

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De ce qui ronge à ce qui rend la joie, des attentes espérées à leurs concrétisations passées au crible à travers le tamis de la bureaucratie administrative et des politiques pervers aux univers dépourvus d’avers et de revers, de la bonne parole mesurée des sages de la tribu, du « Moi » qui croise parfois la fatalité en pointant du doigt le thème répressif du patriarcat atteint d’une névrose inconsciemment transmissible, de la peur de l’autre quand le lien avec la raison se brise face à celui de la folie, de la question du pardon, de l’amour et de la rédemption quand elles sont portées tel un étendard…

Tout cela ouvre des réflexions sur la subtilité de la vie et sur la mort qui récompense par la mélancolie. Son récit est dense, il vacille entre l’obscur et le lumineux, entre celui qui se cherche et s’inquiète, entre celui qui ignore pourquoi il vit et comment il vit, et sur celui qui vit sans s’interroger du poids du comment et du pourquoi.

Auteur
Mohand-Lyazid Chibout (Iris)

 




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