Pour de nombreuses familles algériennes, la rentrée scolaire 2023 s’annonce des plus onéreuse, à cause de l’inflation, de la dépréciation de la valeur du dinar. Et, surtout de la hausse exorbitante des prix des fournitures scolaires.
Cahiers, stylos, règles et tout le nécessaire pour les élèves ont connu une augmentation de près de 100%, par rapport à l’année passée, selon l’association de protection et d’orientation du consommateur et de l’environnement (APOCE) dont les déclarations ont été largement reprises par la presse algérienne.
Que faire ? Des initiatives sont prises par diverses institutions afin d’atténuer un tant soit peu cette charge supplémentaire qui vient peser sur le budget des parents déjà fragilisé par la fluctuation des dépenses de consommation courante.
L’exemple nous vient de Tizi-Ouzou où plusieurs Assemblées populaires communales (APC) de la wilaya se proposent de distribuer gratuitement des trousseaux scolaires pour tous les élèves du cycle primaire de leur circonscription.
Parmi ces collectivités locales, on peut retrouver celles de Makouda, Larbaa Nath Irathen, Ouacifs, Ath Douala et Irdjen. Toutes ont annoncé via leur réseau social Facebook leur décision de procéder à la distribution gratuite des fournitures scolaires à tous les élèves du primaire.
« Vu la cherté des affaires scolaires, vu la crise qui a touché tous les foyers, l’Assemblée populaire communale d’Irdjen a débloqué une somme d’argent pour soulager un peu la lourdeur du fardeau qui attend nos familles: une opération pour l’achat de 1360 cartables et affaires scolaires pour nos écoliers est en cours. Nous lançons un appel aux parents pour ne pas acheter les affaires scolaires ; leurs enfants auront leurs cartables dès le premier jour de la rentrée (…) La distribution se fera au niveau de chaque école primaire, le premier jour de la rentrée scolaire », lit-on dans le communiqué de cette commune.
Une opération similaire a été lancée par l’APC d’At-Dwala qui affirme avoir « fait l’acquisition de 2050 trousseaux scolaires au profit des élèves du primaire. Ces trousseaux seront répartis par école et distribués aux élèves ces jours-ci », apprend-on aussi. Ces initiatives pourraient créer un effet de simulation et se généraliser à l’ensemble des communes de la wilaya.
Par ailleurs, 58 marchés de proximité dédiés exclusivement à la vente des fournitures scolaires ont été ouverts à travers toutes les wilayas, à l’initiative du ministère du Commerce. Dénommés marchés de la Rahma, ces espaces ont débuté jeudi 1er septembre et se dureront jusqu’à la fin du même mois.
Selon les indications fournies par le ministère du commerce, les opérateurs autorisés à activer dans ces marchés de proximité sont en majorité des importateurs à qui les pouvoirs publics ont permis de ramener des articles scolaires de Chine pour répondre aux besoins d’un marché de quelque 11 millions d’élèves. Un marché que la production nationale ne couvre qu’à hauteur de 30 %., selon le président de l’ANCA.
Mais il y a inévitable pratique spéculative de certains marchands. Une éventualité que craint Mustapha Zebdi, président de l’APOCE qui souhaite que les parents d’élèves qui viendront faire le gros de leurs achats dans ces marchés ne soient pas déçus en retrouvant les mêmes tarifs que ceux pratiqués ailleurs.
Plutôt optimiste, le président de l’Association des commerçants algériens, Hadj Tahar Boulanouar, estime que les prix qui seront pratiqués sur ces marchés seront raisonnables du fait de l’abondance de l’offre. Seul bémol, selon lui, le prix des cahiers qui ont connu des pics exorbitants. L’envolée du coût du papier sur le marché international est l’une des raisons qui expliquent la hausse significative des prix des cahiers dont la valeur est passée du simple au double. Exemple : les cahiers de 48 pages sont proposés à 200 DA; ceux de 96 pages à 300 DA tandis que ceux de 200 pages ont atteint 400 DA. Des prix qui laissent pantois les parents d’élèves.
S. N. I.