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Torrent d’indignation des relais du pouvoir contre le Parlement européen

La résolution du parlement européen a sorti du bois tous les soutiens du pouvoir.

Le pouvoir a actionné tous ses relais médiatiques et politiques pour apporter la contradiction au Parlement européen qui a émis une résolution condamnant la violation de la liberté de la pressevet exige la libération du journaliste El Kadi Ihsane.

Les relais du pouvoir se lâchent avec véhémence. C’est à qui va crier son indignation plus fort que l’autre. Comme exceptionnellement, l’agence officielle est missionnée pour sonner la charge contre le parlement européen et sa résolution. « Le parlement européen ajoute une couche sombre à sa crédibilité », s’emporte l’APS.

« Le Parlement européen qui a voté ce jeudi, une résolution ajoute une couche sombre à sa crédibilité déjà bien entachée par les scandales de corruption qui ont touché plusieurs de ses députés. »

L’agence de presse  officielle considère que la résolution qui demande aux autorités algériennes de libérer Ihsane El Kadi, « est un ramassis de contre-vérités et de faux jugements qui dénotent clairement une volonté obstinée, de nuire à l’image de l’Algérie. »

« L’affaire El Kadi Ihsane n’est pas liée à la liberté de la presse, il s’agit d’un délit de droit commun », clame, sûre de son fait, l’APS pour laquelle le Parlement européen est inféodé au Maroc.

Libertés en Algérie : le désaveu du Parlement européen

L’APS s’en prend aux « Macronistes »

« Cette institution européenne, déchue de son piédestal par les affaires de corruption, prouve encore une fois, qu’elle n’a pas encore réussi à se défaire de l’emprise des faux menteurs et des corrupteurs qui dictent leurs ordres à des élus européens adeptes de villégiatures aux frais de leurs mentors », dira encore l’APS qui rappelle que « le 3 mai, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait déclaré : « Dire que l’Algérie n’est pas un pays de libertés, qu’il s’agit de la presse ou d’autres domaines, n’est autre que des allégations », assurant que les informations faisant état de journalistes algériens en prison pour leurs opinions étaient « de fausses informations ». Mustapha Bendjama et El Kadi Ihsane s’en souviendront. Comme au demeurant les journalistes en liberté surveillée actuellement.

« Le journaliste actuellement en prison, a été condamné par la justice pour avoir reçu des financements de parties étrangères, un acte qu’aucun pays n’acceptera. Mais lorsque l’intention est de nuire à quelqu’un, aucune réponse n’est audible et c’est ce qui semble se dépeindre sur le parlement européen », explique encore l’agence officielle pour qui cette résolution est inspirée par les élus du parti d’Emmanuel Macron. Rien que ça ! Revoilà l’incendie avec Paris reparti de plus belle.

« Cette résolution qui émane apparemment des parlementaires du parti du président français Emmanuel Macron, pose encore plus de questions sur cette démarche et sur les relations que souhaite construire cette tendance politique avec l’Algérie.

Parlement européen vs Sénat algérien

En apparence ce parti veut renforcer ses relations avec Alger mais d’un autre côté, il multiplie les coups bas à la construction d’une relation basée sur la confiance. On ne construit pas une relation avec un double langage. Dans cette résolution de la honte, le parlement européen va encore plus loin en demandant aux autorités algériennes de revoir « le Code pénal », écrit sentencieuse l’agence officielle.

Cette tentative d’atteinte, grave, à la souveraineté de l’Etat est une preuve encore du sans-gêne de ce parlement qui feigne d’oublier l’intransigeance d’Alger pour ce genre de questions.

Seule l’Algérie sait ce qu’il convient pour la gestion de ses affaires internes et seules ses institutions libres savent convenir de quels textes doivent être édictés pour les gérer.

Cette résolution du Parlement européen contre l’Algérie ne rassure pas sur l’état de cette institution qui au lieu de chercher à satisfaire les obsessions de nuisance de ses protégés et qui peine à se débarrasser des retombées du scandale « Marocgate », devrait s’inquiéter d’abord des souffrances des peuples opprimés et martyrisés. Si ce parlement souhaite vraiment gagner en estime, il devrait être aussi intransigeant pour protéger les peuples sahraoui et palestinien qui souffrent d’injustice et de manque de considération.

Mais malheureusement, ces peuples n’ont pas les moyens de se payer des réseaux au sein du Parlement européen. » L’APS met dans le même sac le Maroc, le Parlement européen et Emmanuel Macron.

Cette charge est sans conteste venue de la présidence de la république. Car l’APS n’agit que sur ordre officiel. Elle risque de compromettre la visite de Tebboune en France début juin prochain.

Les deux chambres du parlement ont, à leur tour, sonné la charge en usant de la même rhétorique lunaire, verbeuse et pleine de dénégations.

Idem pour les associations dites de la société civile et le Haut conseil de la jeunesse, les  deux instances directement liées à la présidence de la République. Tout le ban et l’arrière ban du pouvoir est convoqué pour exprimer son indignation. L’ère du parti unique est là. Nous voilà dans les années 1970 !

« Les acteurs de la société civile dénoncent l’immixtion flagrante du Parlement européen dans les affaires intérieures de l’Algérie et qualifient ses rapports hostiles de violation manifeste de la souveraineté algérienne, de la volonté populaire et des règles régissant les relations internationales.

Ce parlement a pris l’habitude de s’immiscer dans nos affaires intérieures et de tout faire pour plonger notre pays dans le chaos et l’insécurité et faire tomber les institutions nationales », lit-ont dans le communiqué signé par ces « acteurs de la société civile.

Même le Parlement des pays arabes s’est mis de la partie !

« Les informations reprises dans la résolution du parlement européen, (PE)  sont infondées et il s’agit de simples mensonges et d’informations non-confirmées ne disposant d’aucune preuve ou vérités objective » rapporte le communiqué du  Parlement des pays arabes dans un communiqué diffusé ce vendredi sur son site internet, assurant  que « la démarche du PE constitue un dépassement des principes des Nations unies concernant la non-ingérence des affaires internes des pays souverains », souligne le communiqué.

Samia Naït Iqbal

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