16 avril 2024
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Parlement européen vs Sénat algérien

Salah Goudji
A 92 ans, Salah Goudjil est le 2e homme de l’Etat. A peine croyable !

Il aura suffi d’une résolution du Parlement européen, adoptée par une écrasante majorité, pour que du haut des 92 ans de Salah Goudjil, le Sénat algérien monte au créneau pour dénoncer la sempiternelle ingérence dans les affaires internes d’un pays souverain «hautement démocratique», faut-il le rappeler !

Adoptée à une très large majorité (536 voix pour, 4 contre, 18 abstentions), la résolution d’urgence du Parlement européen s’inquiète de la détérioration significative de la liberté de la presse en Algérie et du harcèlement dont sont victimes les journalistes. Les parlementaires européens demandent, en particulier, la libération du journaliste Ihsane El Kadi et la fin de la criminalisation de la liberté d’expression.

L’oligarchie irritée

L’Algérie, quant à elle, use d’un vocabulaire pour le moins agressif : le bureau du Conseil de la nation (Sénat) a exprimé son « rejet » et sa « désapprobation » absolus de la résolution du Parlement européen. La chambre haute du Parlement a dénoncé une résolution « tronquée contenant de terribles erreurs, adossée et enveloppée de principes de droit international, qui en réalité ne sont qu’une couverture » et les « principes moraux ne sont qu’un prétexte ».

Le Conseil de la nation a qualifié cette résolution d’ingérence dans les affaires intérieures d’un État souverain.

Quand aux principes moraux, ne constituent-ils pas l’apanage exclusif de nos valeureux dirigeants ?

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Parlez-moi de principes et de morale quand on pousse les comportements répressifs jusqu’à multiplier les Interdiction de sortie du territoire contre tout citoyen qui ose exprimer sa désapprobation d’une politique répressive qui ne cache plus son nom !

Parlez-moi de morale quand les listes rouges à la Paf s’allongent pour englober jusqu’aux hommes de culture, pour la plupart apolitiques !

Parlez-moi de morale quand on musèle la presse libre qui ne se soumet pas aux désidératas des maîtres du moment !

Parlez-moi de morale quand on s’acharne à isoler toute une région, la Kabylie, du reste du pays !

Parlez-moi de morale quand on refuse toute autorisation de visa et d’accréditation aux journalistes étrangers, ainsi que la liberté d’exercer leur métier.

Parlez-moi de morale quand un peuple, dont la moyenne d’âge n’excède pas 30 ans, est gouverné par des septuagénaires et octogénaires dont les trois ténors cumulent plus de deux siècles d’âge !

Parlez-moi de morale quand on remet sur selle une police politique qui use et abuse de moyens peu amènes pour se ruer et arrêter tout citoyen qui s’écarte peu ou prou d’un agenda de soumission pervers !

Ce n’est pas en remettant sur selle une police politique déchaînée sur tout citoyen qui n’adhère pas à un projet de société contestable que l’on peut espérer construire une Algérie nouvelle que tous les Algériens ont revendiqué à gorge déployée, et dans la bonne humeur, tout au long des manifestations qui avaient ponctué le grandiose mouvement populaire de 2019 (Hirak).

La liste est longue, mais la fuite en avant de nos vieux autocrates n’inspire rien de bon pour le futur ! La comparaison avec ce qui se passe en Palestine qui fait face à la répression israélienne est en soi un aveu du caractère néocolonialiste du pouvoir !

En attendant, Parlement européen ou pas, circulez, il n’y a rien à voir !

Kacem Madani

4 Commentaires

  1. Il ne faut point s’attarder sur la réaction zâama vigoureuse de ce sénile nonagénaire qui continue de croire que le Qatar a joué un rôle prépondérant dans la Révolution algérienne. Si ingérence il y a, c’est l’incrustation de toutes ces vieilles sangsues dans les rouages de l’État dont la seule et unique réalisation, voire mission, consiste à plomber le développement du pays malgré une embellie prolongée des prix des hydrocarbures. Occupés à se remplir les poches et leurs comptes bancaires offshore, ils n’ont point le temps de voir la détresse des jeunes Algériens, encore moins s’en occuper, qui se jettent à la mer dans l’espoir d’un avenir meilleur. Et si jamais une institution quelconque de l’autre côté de la Méditerranée osait les interpeller pour non assistance à peuple en danger, leur seule et éculée réponse est toute prête: agiter avec frénésie l’épouvantail de l’ingérence étrangère. Yaou faqou!

  2. Moi je veut savoir est ce que les couches que portent ce grabataire sont payés par le budget du sénat ?
    Franchement un état voyou, peuplés de grabataires, séniles, mafieux.
    Qui peut dire aujourd’hui que l’ânejiri est une nation ?
    Si ils ouvraient les frontières même les chiens et les chats prendraient le large. Pauvre Algérie, ceux qui sont morts pour ce pays doivent se retourner dans leurs tombes.
    Une seule solution la Kabylie doit se détacher et prendre son indépendance, car définitivement nous ne faisons pas partie de cette mauvaise graine.

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