21 novembre 2024
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Touaregs et armée malienne : l’escalade

L’armée malienne compte s’installer dans la base la Munisma située dans la ville de Ber (cercle de Toumbouctou)

La région de l’Azawad (nord du Mali) est sans doute à la veille d’une nouvelle confrontation armée entre les mouvements touaregs et les forces armées maliennes appuyées par les mercenaires de Wagner.

L’ex-rébellion touareg quitte la capitale du Mali. Attaye Ag Mohamed, chef de la délégation de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) à Bamako, indique être le dernier à avoir quitté la capitale ce 10 août sur instruction de l’organisation. « Notre direction estime que nous ne sommes plus en sécurité dans la capitale et que les raisons de notre présence au nom de la CMA sont entièrement compromises« , dit Attaye Ag Mohamed.

Les militaires au pouvoir à Bamako ont rompu, jeudi 10 août, tous les accords conclus avec les mouvements de l’Azawad. Selon des sources touaregues, les forces armées maliennes, accompagnées de mercenaires du groupe Wagner ont attaqué la ville de Ber, située au sud du territoire de l’Azawad.

La CMA, alliance de groupes indépendantistes et autonomistes à dominante touareg entrés en rébellion contre l’État malien dans le nord en 2012, est l’une des parties à l’accord de paix d’Alger signé en 2015 avec le gouvernement malien.

La Coordination des mouvements de l’Azawad reproche aux autorités de transition d’avoir fait approuver en juin une nouvelle Constitution compromettant l’accord d’Alger, selon Attaye Ag Mohamed, chef de la délégation de l’ex-rébellion.

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La CMA contrôle de vastes étendues dans l’Azawad. Elle accuse les autorités de transition de chercher à y prendre le contrôle des bases que la mission de l’ONU (Minusma) s’apprête à quitter. Une telle mainmise irait à l’encontre des termes du cessez-le-feu conclu en 2014, a-t-il dit.

« Aucune initiative de dialogue »

Sur le terrain, notamment dans la région de Tombouctou, la CMA s’inquiète de la possibilité de voir les Famas et les éléments de Wagner s’implanter dans les bases laissées par la Minusma. À la demande de la junte, la force de paix onusienne doit quitter le Mali d’ici à la fin d’année.

« Pour l’instant, il n’y a aucune initiative de dialogue sur comment il faut gérer de façon consensuelle les futurs ex-emprises de la Minusma au Mali. Aujourd’hui, la Minusma, particulièrement, et les Nations unies de manière globale, sont interpellés afin de faire ne sorte sur le retrait ne fasse pas partie du problème, mais de la solution », ajoute-t-il.

Les djihadistes en embuscade

Alors même que la situation politico-militaire se corse, les djihadistes du Jnim et d’Al Qaida se renforcent et mènent des attaques au Mali et au Burkina Faso. Ces deux pays sont dirigés depuis respectivement 2021 et 2022 par des officiers qui ont pris le pouvoir à l’issue de coups d’Etat. Déjà en butte à de sérieux problèmes sécuritaires, ils se sont déclarés disposés à soutenir les putschistes de Niamey.

Synthèse Sofiane Ayache

 

2 Commentaires

  1. Pour que tout le monde s’en sort par le haut, il ne reste qu’une seule issue : rétablir un tant soit peu le peuple touareg dans ses droits et le responsabiliser, du moins l’associer activement en tant qu’entité politique à la gestion et la sécurisation de son territoire.
    La politique du choix du moindre mal – djihadistes barbares ou pouvoirs centraux négateurs – imposée aux touaregs depuis le début du 20e siècle est injuste et est aujourd’hui heureusement intenable. Le pays qui en prendra acte le premier serait peut-être celui qui gagnera le plus.

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