Nous publions la lettre de Toufik Fortas, écrite pendant sa grève de la faim précédant son procès, qui a lieu le 1er mars 2023 et où il a été condamné à 05 ans de prison ferme.
« Que la justice soit rendue à la science !
Je n’ai jamais adhéré au sein du MAK, je l’ai d’ailleurs même pas intégré comme militant.
Néanmoins, j’ai fréquenté des agitateurs de ce mouvement juste dans l’intérêt de réaliser une étude académique dans le cadre sociologique sur l’évolution de cette idéologie indépendantiste particulièrement en Kabylie.
J’ai finalisé cette recherche malgré les circonstances les plus hasardeuses que j’ai rencontrées durant tout ce temps du travail.
Au final, j’ai persuadé que le malheur est à venir, car suite à une photo que j’ai prise au moment où j’étudiais ce mouvement MAK la justice a lancé contre moi un mandat d’arrêt sans une moindre convocation reçue auparavant.
Actuellement, je souffre l’injustice sous ce pénible mandat de dépôt dans une prison tout le temps humide et glaciale et le pire elle nous sépare de nos familles d’une distance qui dépasse les 700 km.
D’une part, on a trop hâte qu’on se présente devant le juge pour en finir avec ce cauchemar.
Mais d’une autre part, on craint qu’on nous juge arbitrairement tel est le sort de certains de mes amis Kabyles, suite à une photo sont condamnés à 3 ans de prison ferme avec un arsenal de lois qui les considère comme terroristes.
En somme, je vous lance mes mots d’ici, si vous jugez utile de condamner une étude académique comme pratique terroriste, de bonne grâce, veuillez mettre fin à la sociologie et à la recherche scientifique pour ne pas induire la jeunesse vers le précipice.
Je poursuivrai ma grève de faim jusqu’à ce que la justice me soit rendue ou mon corps sera libéré de cette pénible âme qui m’envahisse »
De la prison d’Oran
Toufik Fortas