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mardi 23 septembre 2025
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Travailler dans la discrétion et le silence : quand le « syndrome Nadir Larbaoui » plane sur Sifi Ghrieb

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« Si parfois vous ne nous voyez pas, sachez que nous travaillons en silence ». Cette petite phrase, lâchée lundi dernier à Jijel par le Premier ministre Sifi Ghrieb lors de l’inauguration d’une usine de trituration des céréales oléagineuses, n’a rien d’une simple boutade.

Elle sonne comme une déclaration de méthode : assumer la discrétion et l’invisibilité publique tout en revendiquant une action soutenue derrière les portes closes du gouvernement.

Un avertissement implicite

Cette mise au point rappelle cependant un précédent récent. L’ombre du « syndrome Nadir Larbaoui » plane sur le Palais du gouvernement. Ancien diplomate propulsé à la primature, Larbaoui avait, durant son mandat, cultivé une discrétion extrême, se confinant dans son bureau de la rue Saadane. N. Larbaoui avait fini par incarner, aux yeux de l’opinion et du président Tebboune, l’image d’un Premier ministre transparent au point d’en devenir insignifiant. Son absence remarquée, notamment lors de la tragédie de Oued El Harrach, a nourri le récit d’un responsable incapable d’incarner l’action gouvernementale, précipitant sa disgrâce.

Discrétion assumée, effacement redouté

La sortie de Sifi Ghrieb peut donc être lue comme une défense préventive : ne pas se laisser enfermer dans la même perception d’inaction, à l’heure où la présidence concentre le pouvoir et surveille étroitement l’exécutif. Le président Abdelmadjid Tebboune, réputé pour son interventionnisme et son goût immodéré pour la décision directe, laisse peu d’espace à l’initiative de ses chefs de gouvernement. Dans un tel contexte, la visibilité du Premier ministre devient un enjeu politique autant qu’un exercice de communication.

Un pari risqué

Reste que la discrétion revendiquée par Sifi Ghrieb comporte un risque. Dans un pays où l’opinion réclame des signes concrets de gouvernance et de transparence, l’absence prolongée du chef de l’exécutif sur la scène publique peut être perçue comme un déficit de leadership. Entre l’exigence d’efficacité à huis clos et la nécessité d’incarner l’action de l’État, l’équilibre est précaire. Le Premier ministre semble en être conscient ; il lui reste à prouver que le silence n’est pas synonyme d’effacement.

Samia Naït Iqbal

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