L’ancien président tunisien Moncef Marzouki, actuellement en exil en France, a été condamné par contumace à vingt-deux ans de réclusion criminelle, vendredi 20 juin 2025. Il lui est reproché, ainsi qu’à son ancien conseiller Imed Daimi et à l’ex-bâtonnier Abderrazak Kilani, d’avoir tenu une conférence de presse à Paris au cours de laquelle ils ont vivement critiqué les institutions tunisiennes et le pouvoir judiciaire.
Cette nouvelle condamnation s’ajoute à deux précédentes : quatre ans de prison en 2021 pour « atteinte à la sûreté de l’État » et huit ans en 2024 pour « tentative de provoquer le désordre ». Elle intervient dans un contexte marqué par la dérive autoritaire du régime de Kaïs Saïed, de plus en plus accusé de criminaliser la contestation politique et de faire taire les voix dissidentes.
Moncef Marzouki, premier président élu démocratiquement après la révolution de 2011, a dénoncé une décision de justice « nulle et non avenue », y voyant une manœuvre visant à museler l’opposition démocratique. Il affirme que la lutte pour les libertés en Tunisie est loin d’être terminée.
Cette condamnation, largement relayée par les médias internationaux, suscite une vive inquiétude parmi les défenseurs des droits humains et les militants démocrates dans le monde arabe. Elle est symptomatique du régime de Kaïs Saïed.
Djamal Guettala