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dimanche 10 août 2025
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Tunisie : le discours de Kaïs Saïed sur l’attaque contre l’UGTT déclenche une tempête politique

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Les propos du président tunisien Kaïs Saïed, minimisant la tentative d’attaque contre le siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) survenue deux jours plus tôt, ont provoqué un véritable séisme dans le paysage politique et syndical du pays.

Dans une vidéo publiée à l’aube sur la page officielle de la présidence, le chef de l’État a affirmé que « les manifestants n’avaient pas l’intention ni d’agresser ni d’envahir » le siège de la centrale syndicale, tout en soulignant que les forces de l’ordre avaient empêché tout contact physique. Ce ton jugé conciliant a été perçu par de nombreuses voix comme un soutien implicite à l’action de ceux que l’UGTT qualifie clairement « d’agresseurs ». Pourquoi donc cette banalisation de la violence de la part d’un chef d’Etat qui par ailleurs ne supporte aucun débordement.

Une levée de boucliers dans les rangs syndicaux et civils

Les réactions n’ont pas tardé. Pour Hassam El Hami, coordinateur de l’initiative Ettilaf Ssumoud, « celui qui criminalise l’action syndicale et justifie l’attaque contre la maison de Farhat Hached ne peut parler au nom des pionniers du mouvement ouvrier ». Il accuse le pouvoir de vouloir détourner l’attention de son incapacité à répondre aux urgences sociales.

Même constat pour Ramadan Ben Omar, porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, qui dénonce une « tentative de recycler la théorie du complot » en ciblant les leaders syndicaux les plus actifs et en criminalisant les mouvements sociaux, à l’image de la répression des grandes mobilisations de 2008, 2010-2011 ou encore 2021.

Un discours jugé menaçant

L’universitaire Adel Ltifi voit dans les paroles du président « une appropriation politique » de l’incident et une menace directe à l’égard de l’UGTT, notamment lorsque Kaïs Saïed évoque la possibilité de supprimer les prélèvements automatiques des cotisations syndicales et d’ouvrir des dossiers de corruption.

L’analyste et journaliste Nourredine Mbarki, quant à lui, estime que ce discours marque « l’ouverture d’une nouvelle page » dans les relations entre le palais de Carthage et la centrale syndicale, dont l’issue dépendra de la réaction de cette dernière.

L’UGTT dénonce une attaque préméditée

Dans un communiqué publié le 7 août, l’UGTT a qualifié l’incident de « tentative d’agression planifiée » par des individus « étrangers à l’organisation et à l’action syndicale », mobilisés via les réseaux sociaux avec date et lieu précis. Le porte-parole Sami Tahri va plus loin : « Il s’agit d’assaillants proches du président ou de son camp politique ».

Vers un bras de fer prolongé ?

Alors que la crise socio-économique continue de peser lourdement sur les Tunisiens, la confrontation ouverte entre Kaïs Saïed et la plus puissante organisation syndicale du pays pourrait alimenter de nouvelles tensions. Le spectre d’une rupture durable plane, dans un contexte où les négociations sociales sont gelées et où les grèves se multiplient dans les secteurs clés.

Mourad Benyahia

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1 COMMENTAIRE

  1. Ils ont un model de gouvernance type Kalif qui ne passe plus au 21eme siecle, nullepart dans cette emisphere. Certainnement pas a 2 brasses d’Athene et Rome. Tous les petits pays autour de la Mediterannee doivent se reveiller a leur realite’ – surtout ceux de la rive Sud. Si les langues et/ou religions unissaient, les Canadiens et Anglais et meme les Australiens et Irelandais ne seraient diametralement oppose’s aux Americains. Ou plus illustratif, les Europeens le seraient deja. Les Interets et rien que les interets. Les Syndicats n’existeraient pas si la religiosite’ ou patriotisme seuls suffisaient. Cela dit, les Tunisiens eux, au moins, ont l’adresse de disposer d’un vrai Syndicat. En Algerie, meme celui-la a ete’ nationalise’ a l’International, c.a.d. pour proteger les Interets des Multinationales.

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