7 mai 2024
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Tunisie : les opposants traités comme «des criminels» par Kaïs Saied

Kais Saied

Les opposants au président autocrate tunisien Kais Saïed sont traités comme « des criminels », a dénoncé Chaïma Issa, une des chefs de file de l’opposition, après son audition mardi devant un tribunal militaire pour des déclarations dans les médias locaux.

« Nous ne sommes pas des criminels. Nous ne sommes pas des comploteurs. Nous ne sommes pas de traîtres. Nous sommes des politiciens, opposants au coup d’Etat du 25 juillet » 2021, a-t-elle dit.

Depuis février, plus d’une vingtaine d’opposants qualifiés de « terroristes » par M. Saied, sont emprisonnés. Un étau sécuritaire s’est resserré sur les opposants et les espaces d’expression. Comme son voisin l’Algérie dirigée par l’autre apprenti autocrate, la Tunisie s’est vite enfoncée avec l’arrivée du populiste arabiste Kaïs Saied dans une autocratie particulièrement brutale.

Le président Saïed, élu démocratiquement en octobre 2019, s’est arrogé tous les pouvoirs en juillet 2021 et a depuis fait réviser la Constitution privant le Parlement de tout réel rôle.

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Mme Issa, 43 ans, membre du Front de salut national (FSN), avait été emprisonnée en février lors d’arrestations en série ayant touché aussi le co-fondateur du FSN, Jaouhar Ben Mbarek, et le président du mouvement islamo-conservateur Ennahdha, Rached Ghannouchi.

Contrairement à ces deux derniers, toujours incarcérés, l’opposante a été libérée le 13 juillet en même temps que Lazhar Akremi, un ancien ministre, mais elle reste poursuivie en justice.

«Dangereux»

L’avocat Samir Dilou, membre de son comité de défense, a critiqué sa comparution devant une instance militaire, « en vertu du fameux décret 54 qui punit les fausses informations ». « C’est dangereux », a-t-il argué au micro de l’AFPTV.

L’opposante a simplement participé à une émission à la radio et se retrouve « poursuivie devant la justice militaire avec des accusations graves » d’atteinte au président et « d’incitation aux militaires à ne pas obéir aux ordres de leurs supérieurs », a protesté M. Dilou.

Soutenue par quelques partisans auxquels elle a adressé le signe de la victoire, Mme Issa a critiqué le fait d’être « traduite devant le pôle antiterroriste de la justice militaire » et traitée comme « une dangereuse criminelle ».

Depuis février, plus d’une vingtaine d’opposants, d’hommes d’affaires et d’autres personnalités qualifiés de « terroristes » par M. Saied, sont emprisonnés sous l’accusation de « complot contre la sécurité intérieure ».

Le 5 octobre, la police a arrêté l’opposante Abir Moussi, cheffe du Parti destourien libre, un mouvement nostalgique des régimes du héros de l’indépendance Habib Bourguiba et de son successeur Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 lors de la révolution qui a marqué le début du Printemps arabe.

Avec AFP

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