28 mars 2024
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Un an et 3 mois après son départ, sa tante prend la parole

Pensée à Farah-Louisa Chergui (épouse Berchiche)

Un an et 3 mois après son départ, sa tante prend la parole

Je veux tout d’abord rendre hommage à tous les praticiens de cette noble profession qu’est la médecine à travers le monde et particulièrement à mes compatriotes algériens, sous le serment d’Hippocrate et amoureux de leur métier. Je bannis de ma liste les usurpateurs de fonction que je dénomme monstres déguisés de blanc.

Bon monde pour ne pas dire tout le monde connaît ma jeune nièce Farah-Louisa Chergui (épouse Berchiche), dénommée l’altruiste, a qui les usurpateurs de fonction ont pris la vie ainsi que celle de son petit ange, Aylan-Abdallah. Laissant ainsi son papa et sa maman meurtris à jamais!

De quoi et pourquoi ma nièce et son petit ange seraient passés de vie à trépas, personne ne saura ou ne voudra nous le dire. Tous se muent dans leur silence et à leur façon. Une liste de diagnostics: nous entendons arrêt cardiaque, crise d’asthme, etc. Nous regardons les photos des cadavres avec des amis médecins algériens et étrangers et avons leurs avis et notre avis.

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Il a été prétendu que ma nièce était malade, avait des crises d’asthme, son cœur battait la chamade, et… Ma question demeurera certes toujours posée mais je la pose encore: que faisait sa gynécologue pendant 9 mois? Pourquoi n’a-t-elle pas dirigé ma nièce vers un service de cardiologie et n’avoir pas confié cet accouchement d’une «cardiaque» plutôt à des humains de cette noble profession? Pourquoi et pourquoi?

Ma jeune nièce a fait confiance à sa gynécologue qui lui a conseillé la clinique du Parc à Bouzareah. Alors qu’elle avait été appelée depuis 5 heures du matin par le mari de ma défunte nièce, celle-ci n’est arrivée qu’à 10 heures 29 minutes sur les lieux pour constater la mort et l’annoncer à la famille. Ce qui est pour moi honteux, inacceptable et que j’appelle non-assistance à personne en danger.

Une «sage-femme» dans les couloirs criait de manière plus que banale: «elle est morte, elle est morte et alors cela arrive» au lieu de répondre aux questions de la famille, au lieu de trouver des mots réconfortants dans cette atroce et douloureuse circonstance. Elle méritait une tout autre appellation que «sage» femme. Un autre homme, infirmier, médecin criait en algérien: moi, j’ai des enfants! Pourquoi a-t-il prononcé cette phrase? Que sait-il? Que cache-t-il?

Même si l’erreur médicale et la faute médicale sont des notions très proches, celles-ci ne changent cependant rien pour les victimes. Elles sont toutes deux caractérisées par le fait qu’elles soient commises par des praticiens. Ceux-ci agissent normalement en l’état des connaissances actuelles de la médecine et particulièrement en fonction du dossier médical du patient.

L’impunité règne cependant et les humains continuent à mourir sans que personne n’en soit dérangé ou importuné. L’abattoir continu son travail et la chair humaine est ensevelie sous terre.

Pourquoi que ledit médecin qui ne respecte pas ses obligations, commet une faute médicale qui cause de grands dommages? Pourquoi n’est-il pas poursuivi? Tant de questions qui demeurent sans réponse!

La médecine actuellement en Algérie est malade et a besoin d’être soignée. Les deux hôpitaux à Alger que j’ai pu visiter cet été pour rendre visite à ma défunte mère étaient dans un état scandaleux. Un manque d’hygiène, des odeurs nauséabondes que je n’y aurais pas soigné un rat. Les usurpateurs de fonction avides d’argent, profitent de cette situation et poussent les patients vers les cliniques privées.

Est-ce que l’indemnité qui a été versée à son époux et calculée sur la base des années de travail, comme cela a été le cas pour ma nièce, peut atténuer la douleur de cette perte, Ce dommage direct qui pour nous sa famille et pire qu’Hiroshima? Je trouve qu’il est odieux d’estimer ce profond et éternel chagrin.

Le chagrin, les souffrances psychiques entraînant celles physiques et les douleurs que nous éprouvons, tous découlent de la faute à l’origine du décès de notre enfant, de notre petit-enfant ainsi que de l’impunité. Sa maman ainsi que son papa sont meurtris à jamais!

La vie n’a pas de prix mais elle commence à avoir de la valeur lorsque les débats des investissements battent leur plein. Comment trouver une valeur raisonnable pour ces calculs?

Malgré la douleur lancinante, poignante qui nous accompagneront tout au long de cette vie, si cela en est encore une, le profond chagrin dans lequel nous demeurons plongé, je serai plutôt d’avis que toute sorte d’indemnité, après jugement correct et adéquat, soit plutôt investie dans la construction, la maintenance, la formation pour éviter que les carences des établissements de santé puissent provoquer d’autres morts.

La vie humaine n’a pas de prix et ne peut s’échanger contre une somme d’argent!

 

Auteur
Leila Bahri

 




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