30 avril 2024
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Accueil360°Un journaliste algérien expulsé d’Algérie !

Un journaliste algérien expulsé d’Algérie !

C’est un récit hallucinant qu’a livré Farid Alilat, dimanche, sur sa page Facebook. Ce journaliste à Jeune Afrique, de nationalité algérienne, a été expulsé, samedi 13 avril, du pays à peine arrivé à Alger. Ce journaliste se défend d’être un quelconque activiste. Il fait son métier : journaliste.

Aucun motif ni décison judiciaire n’a été avancé au journaliste refoulé manu militari de l’aéroportd’Alger. Le fait du prince !

Cette expulsion sans doute inédite dans l’histoire s’ajoute aux mesures arbitraires mises en place depuis 4 ans pour endiguer la colère populaire et faire taire la presse.

En plus des interdictions de quitter le pays, les condamnations les plus invraisemblables, nous découvrons maintenant l’expulsion d’Algériens de leur pays ! Triste illustration.

Nous vous livrons donc ce témoignage particulièrement édifiant de Farid Alilat sur les dérives autoritaires qui ont court en Algérie :

« Moi, Farid Alilat, journaliste à Jeune Afrique, et citoyen algérien, j’ai été expulsé samedi 13 avril 2024 de l’aéroport international d’Alger après avoir passé plus de 11 heures dans les locaux de PAF et de la police judiciaire (PJ) de cet aéroport. Vendredi 12 avril, je me présente vers 18h30 au guichet de la PAF. Après une première vérification de mon identité, l’agent de service appelle son supérieur. Celui-ci prend mon passeport et donne des coups de fil.

Au bout de cinq minutes, il me demande de le suivre avec mes bagages vers l’entrée des locaux de la PJ. Là, un autre officier prend les choses en main. Je demande ce qui se passe, on me dit qu’ils vont procéder à des vérifications d’usage. Sur ce, on me dirige vers une salle d’attente où se trouvent déjà des ressortissants chinois et subsahariens.  

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Au bout d’un moment, un officier se présente et me demande d’éteindre mes téléphones avant de me les confisquer. J’attends dans cette salle pendant des heures. Vers 22h, trois policiers se présentent et me demandent de les suivre avec mes bagages. Mes bagages sont passés au scanner et fouillés. Procédure classique. Je demande à l’un des officiers les motifs de tous ces contrôles, il me répond :  » Contrôle de routine. »  

Là, un des officiers me demande de lui remettre mon ordinateur. Retour à la même salle d’attente. Vers 22h30, je suis conduit avec mes bagages vers les locaux de la PJ du même aéroport. On décide de placer mes bagages dans un bureau. Dans un autre bureau, on décide de me faire une audition. Les officiers me demandent de leur remettre ma carte de séjour, mon permis et ma carte de presse qu’ils font scanner.

L’audition commence. On ne me présente aucun document judiciaire pouvant justifier cette audition. Pas plus qu’on m’explique l’objet de mon interpellation. Trois officiers se relaient pour m’interroger sur tout. Ma filiation, mon cursus scolaire, ma situation personnelle. On m’interroge sur mes voyages, sur les personnes que je rencontre quand je viens en Algérie, sur mes écrits, sur la ligne éditoriale de mon journal, sur l’objet de mon voyage, sur le MAK, sur les opposants algériens à l’étranger.

Au bout d’un moment, on me demande d’ouvrir mon téléphone et mon portable pour qu’ils puissent y accéder. Je n’ai rien à cacher. On m’interroge encore sur mes écrits sur Jeune Afrique, sur mes publications sur Facebook et sur Ttwitter, sur mes antécédents judiciaires en Algérie et en France. 

Là encore, je n’ai rien à cacher. Tout ce que je publie est publié avec mon vrai nom. On me demande si j’ai la nationalité française. J’ai dit non. J’ai un seul passeport algérien. Je suis résident en France depuis 2004. On insiste encore sur mes articles. J’explique que je travaille sur l’Algérie pour le compte de Jeune Afrique depuis 2004.

Pendant ces vingt dernières années, j’explique aux policiers, j’ai eu à rencontrer des centaines de personnes de responsables, des cadres civils ou militaires ou encore d’autres interlocuteurs sans être le moindre du monde inquiété par une quelconque autorité policière, judiciaire, sécuritaire ou politique. 

Pendant 20 ans, on ne m’a jamais demandé une quelconque autorisation pour effectuer mon travail. Durant l’année 2023, je me suis rendu trois fois en Algérie dans le cadre de mon travail. Je n’ai jamais fait l’objet de la moindre interpellation de la part d’une quelconque autorité. Mon dernier séjour en Algérie remonte du 15 au 24 décembre 2023. Là encore je suis rentré et sorti du territoire sans le moindre souci. Je ne fais l’objet à cet instant présent d’aucune plainte ou d’aucune poursuite judiciaire. Auquel cas, on me l’aurait signifié. 

Mon audition s’achève vers 4h du matin. On me fait signer le PV d’audience que je relis sommairement. Un officier me dit :  » Vous ne nous faites pas confiance ?! ». Mais si… Je relis quand même. Les policiers sont très courtois. Ils s’excusent même de cette situation. Là encore, personne n’est en mesure de me donner une explication pourquoi je suis retenu dans ces locaux et pourquoi mon téléphone et mon ordinateur font l’objet d’une fouille qui n’a pas été ordonnée par un juge.

Au vu de la loi, seul un juge peut ordonner la saisie d’un ordinateur ou d’un téléphone. Vers 4 h du matin donc, on me dit que la procédure est terminée. Je demande si je peux récupérer mes affaires et mes documents pour partir librement, on me dit : Pas de soucis, mais qu’il faut attendre un peu. Encore une fois, les policiers sont courtois. Je n’ai subi aucun mauvais traitement, aucune pression de leur part, aucune forme d’intimidation. 

Je collabore car je n’ai rien à me reprocher. J’attends dans les locaux de la PJ. Le temps passe. Personne n’est en mesure de m’expliquer l’objet de mon interpellation. Vers 5h du matin, un policier me demande de lui remettre ma carte de séjour.

J’attends toujours. Vers 5h30, je demande à un policier ce qui se passe. Il m’annonce que je vais être refoulé dans l’avion de 7h du matin. Vers 6h30 du matin, deux officiers se présentent. Ils me remettre mes bagages, mes deux téléphones et mon ordinateur et me demandent de les suivre. Mes bagages repassent au scanner. Je demande à l’officier qui me raccompagne que je fais l’objet d’un refoulement. Il me dit : “Non, on vous reconduit dans l’avion.” Je lui dis que c’est une expulsion d’un citoyen algérien et d’un journaliste, il me dit : “Non, qu’il me reconduit juste à l’avion pour repartir.” Je lui demande pourquoi et qu’est-ce qui justifie cette exclusion. Il me dit :  » Ce sont des instructions. »  

Je suis conduit par un policier devant la porte de l’avion de Air France. Mon passeport est confié au commandant de bord. Procédure normale. A mon arrivée à Roissy vers 10h30, deux policiers français m’attendent à la sortie. Ils vérifient mes documents. Tout est en règle. Ils me reconduisent vers la sortie en m’évitant la queue devant les guichets.  

Je suis donc expulsé de mon pays sans aucune justification verbale ou écrite. Je n’ai reçu aucun document écrit d’une quelconque autorité algérienne pour justifier cette décision arbitraire, illégale et anti constitutionnelle comme le stipule l’article 49 de la Constitution. Je comprends parfaitement que mes articles dérangent. Je suis un journaliste libre. Je traite de l’actualité de mon pays en journaliste libre et indépendant. Je comprends tout aussi parfaitement qu’on ne souhaite pas me voir venir en Algérie pour effectuer mon travail de journaliste. Avec cette décision, ce ne sont plus mes articles qui dérangent. Ma présence demain en Algérie même pour des raisons privées et familiales est un risque majeur pour moi et pour mes proches.

Aujourd’hui, on m’a expulsé de mon pays en tant que journaliste et citoyen algérien. Je le répète encore : le seul document de voyage que je possède est un passeport algérien. Je n’ai pas d’autre nationalité.  

Demain, que va-t-il se passer si je décide d’y retourner ? Pendant toutes ces heures que j’ai passées dans les locaux de la PAF et de la PJ, j’ai imaginé le pire. Un mandat de dépôt à la prison d’El Harrach ou un retrait de mon passeport. Je me suis dit : la prison El Harrach ? Je vais retrouver la cellule ou la salle où mon père a été arbitrairement jeté en 1980 quand j’avais 15 ans. Je me suis souvenu aussi de ce que ma mère m’a dit en août 2003 quand je lui ai annoncé que je risquais d’aller en prison pour mes écrits comme directeur de Liberté. Ma mère m’a dit ce jour-là :  » Si tu vas en prison pour tes écrits, je viendrai te voir la tête haute  » Voilà. J’ai été expulsé de mon pays samedi 13 avril 2024. »

21 Commentaires

  1. Le général du lait en poudre,ainsi que le général des pièces détachées de voitures,aidés par le général des films piratés,ont la véritable mainmise sur l’Algérie.
    Le Hirak,n’est que l’entrée,attendez voir le vrai menu.

  2. Vous auriez dû titrer :  »Elhemdoullah ya rebbi , un jarnaniste algérien enfin expulsé d’Aglérie’.Bande d’ingrats !

    Ohqarbi, iher rebbi degwen yewhel !

    Woullah ya Si ! Refdeght yetsrou sersaght yetsrou amek as kedmagh ida3wessou !

    Comment, ya 3adjaba ? on vous retient sipassa, on vous expulse sipassa . Dites-nou Yerham waldinkoum qu’est-ce que vous voulez igzactma!Safi quand on vous retient sipa votre piyé, quand on vous expulse sivotre piyé?

    • Fakou Continue a semer le vent avec ton support aux oppresseurs du peuple. Qu’ a t il fait pour ne pas rentrer chez lui, dans son pays ? On dirait que tout vous appartient a tel point meme ceux qui sortent et rentrent sont sous controle. Le clan d’oujda que tu supportes ne fait que s’enfoncer davantage dans sa haine envers peuple. Mais le monde tourne car la médiocrité et les divisions ne marcheront plus.

  3. Les étudiants en droit ( en arabe,incompris par 99% des algériens),souvent issus,des régions du triangle du bec du canard,deviennent avocats,puis avec quelques appuis mais sans compétence ou expérience,deviennent juges.
    Donc,il n’y a pas de justice mais des lois,tout simplement.
    Donc,les arabisants et arabisés de khenchela,oum elbouaghi
    et de Tebessa,comme leurs congénères ,les bidasses,illettrés
    et ayant grandi et mûri au lait du KGB,font tout pour s’enrichir et prévenir que le reste de la population ( hélas déprimée et frustrée) ne sachent point quel jour l’on est.
    Il aura fallu 132 ans,pour se débarrasser des mangeurs du fromage qui pue.Quant à cette railleca,dont les mères et grand-mères usinaient dans les BACs( bordels ambulants de campagne ) au temps béni des colonies,leur heure viendra.
    Avant les juifs,le vrai danger viendrait des chaouis.

    • BMC = Bordel Militaire de Campagne (campagne militaire). Quid des Juifs dans votre bafouille ? Je vous assure que les Algériens sont de grands amateurs de camembert et autres fromages qui puent, ces derniers requièrent savoir-faire, maturation et affinage, des indices intégraux de civilisation des rives de laquelle nous nous éloignons inexorablement.

  4. et voilà toi qui insultait tes frères kabyles, voilà ce que l’algérie te fait , alors monsieur le kabyle algérien, tirer les conclusions ou ps encore?

  5. Et quand j’ecris que ce bidule n’est pas un pays, mais un camps de gangsters, soit on me censure ou injure.

    @BOUTARTAÏGA: Je pense qu’il faut eviter les generalisations, meme si en effet, Boukharouba s’est bien occupe’ des siens. Cependant, j’ai connu au moins une personne d’Oum al-Bouaghi, avec de l’integrite’. D’ailleurs, les autres chwiyas s’en mefient pour etre reglo avec un Kabyle. Au passage, ils etaient tous boursiers de la jamahiria khortia en plus de leurs cours paye’s au petro-dollar. Je payais pour mes cours en etant Maitre-Assistant et travail pour subvenir a mes besoins. Les dure’es de leurs cycles ont double’ pour retarder le retour avant de finir en finir en desertion, sans pour autant s’inquieter. L’ambassade de la jamahiria etait leur cafe’ maure. Ma carte de dispense du service « national » a moisi dans les tiroirs de leurs bureaux en planche camelote !

    Ce qui va vous etonner est ceci: Je les en remercie !!! J’ai toujours ete’ naif, mais j’apprends vite, beaucoup plus vite que quelconque autre khorti jamahirien. Le plus gentilement du monde, je leur ai appris « Amis N tmurt » et change’ Le « Qbayli » a « Wlid Bled Qbayel ». C’etait au temps ou les « DemoKHRAtes » Kabyles se masturbaient encore les meninges avec les histoires d’autonomie pas d’autonomie… Certains ont evolue’ depuis, d’autre mazal… Il y en a meme qui pensent que je vais payer le moindre sou(en Euros, svp) pour leurs histoires que tout le monde connait par coeur, tout comme leur mission, de diviser le Peuple Kabyle, pour 3 sous. La honte !

  6. Après l’ISTN, voici l’IETN (interdiction d’entrée au territoire national). Décidemment, on n’arrête pas le progrès … made in New Algeria!

  7. Est-ce quelqu’un,avec des connaissances solides et légitimes en matière de nationalité,pourrait nous en dire un peu plus,sur nos droits et devoirs,que nous,citoyens algériens,devrions bénéficier,sans risquer d’être pris de court,ou se retrouver dans une telle situation,similaire,que ledit journaliste de Jeune Afrique.
    Je suis sérieux et serai éternellement reconnaissant.
    Il faut dire que les stupides bidssses ,se croient tout permis,maintenant.

  8. La même chose arriverait à Ali Lmrabet s’il venait à rentrer au Maroc. Les 2 régimes sont les propriétaires élus et de leurs pays respectifs et de leurs peuplades. C’est ce qu’ils appellent l’Union du Maghreb Arabe.

  9. Question a 3 sous: « … le boukhabouba et boutartoura… » – qui gonfflaient la poitrine a chaque fois qu’ils pensaient Kabylie – sont-ils completement desintegre’s ou partielement seulement?

    Quand a cette histoire sud-nord, c’est vraiment de la rigolade, voir ignorance pure et simple. Tous les echanges et reglements se font en Dollars Americains. c.a.d. USD (car le Dollar Canadien aussi est Americain). Pour acquerir des biens(produits), ses (savoirs et savoir-faire) et des services, il faut payer en ces USDs. Pour en disposer, de ces USDs, il vous faut vendre vos biens, c.a.d. savoir, savoir-faires, produits et services, en ces USDs.

    Ainsi par example, la Russie n’ayant plus acces au systeme d’echange, c.a..d. de vente et payment SWIFT, ils ne peuvent recevoir de Dollars… enttendons-nous bien, pas des sacs de billets, mais des Notes, a la place de checques. S’ils livraient des equipements militaires, il leur faudrait bien guarantir le payment d’une certaine maniere !!! Une autre monnaie dans un autre systeme que les Russes accepteraient volontiers… Le BRICS serait donc ce systeme de commerce parallele au SWIFT – par lequel, ce « Sud-Global » reglerait ses echanges(commerce).
    La question a 3 sous est: Quel Savoir, Savoir-Faire, Produits et Services y a-t-il a echanger?
    Walou, sinon du ble’ Russe, du Bison Bresilien et du Petrole et Gaz. Ces produits-la, ils en ont tous… Personne n’a besoin d’en acheter, sauf la chine, peut-etre. Et avec quoi la Chine payerait-elle? Du Dollar necessairement, car TOUT CE QUE LA CHINE PRODUIT EST SOUS LICENSE OCCIDENTALE, essentiellement AMERICAINE.
    Quand vous achetez des basquettes fabrique’es en Chine, vous devez payer une part en Dollars, car la Chine DOIT payer une partie de la recette a une Compagnie Occidentale, a travers le SWIFT.

    Dans le prix de quelconque produit fini, il y a facturer le savoir, le savoir-faire, la matiere-1ere, le labour et le profit puis la logistique. En general le prix d’un produit est de l’orre de 5 fois son prix de revient. Le benefice Chinoix est dans le Labour et le ebenefice realise’ dans la matiere 1ere due a ses achats en grosse quantite’s pour sa capacite’ de masse-production – due a sa population. Il en de meme pour l’Inde… Les Arabes quand a eux, leur acces est dut a leurs reserves en Dollars.

    Bref, ainsi, quand la Chine produit c.a.d. que le Sud Global achete et consomme, c’est les petits du Sud-Global qui delapident leurs matieres premieres, foutent leurs jeunesse au chomage et TUENT LEURS ECONOMIES LOCALES.
    Ce dont excellent, les bouteflikas et Tebounes et tous leurs comperes…

  10. Je ne plaiderai ici aucune cause, mais n’ai-je pas le droit de douter de tout?

    D’abord pourquoi se fait-il accompagner par des flics pour le sortir de la douane à Paris?
    Si j’ai bien compris c’est en tant que journaliste qu’il a été expulsé et non en tant qu’Algérien. Il l’avoue presque. Quand vous vous aller en Algérie vous emmener deux téléphones deux ordinateurs pour rendre visiter votre famille?

    Ce journaliste travaille pour un journal censuré en Algérie, il n’est donc pas accrédité en tant que tel. Que devait faire dans ce cas l’Algérie? De toutes façons il aurait toujours pu enquêter et trouver mille moyens d’envoyer ses articles à Jeune-Afrique.

    De plus on avait pas besoin de lui trouver de grosses puces dans la raie , pour le retenir, mais on l’a laisser rentrer … à Paris. C’est bizarre, non ?

    • Quand vous vous aller en Algérie vous emmener deux téléphones deux ordinateurs pour rendre visiter votre famille?

      OUI MONSIEUR
      DEUX PC PORTABLE et TROIS TELEPHONES OPERATIONNELS

      Si j’ai bien compris c’est en tant que journaliste qu’il a été expulsé et non en tant qu’Algérien. Il l’avoue presque.
      NON EXPULSION PARCEQU IL EST ALGERIEN

      WHAT ELSE ?

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