22 novembre 2024
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Un maire interpelle Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense

TRIBUNE

Un maire interpelle Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense

Monsieur Gaïd Salah, général de corps d’Armée et chef d’état-major, il m’est passionnant de vous écrire mais surtout je me sens l’obligation de le faire compte tenu du contexte national et la situation dangereuse que traverse notre pays.

Je vous écris en tant que maire, étant plus proche aux problèmes réels que vivent nos citoyens, étant plus exposés, en tant que représentant de l’Etat, aux tristes réalités et du vécu, du marasme social et des contraintes que nos citoyens subissent, et cela à cause des politiques de spoliation, de destruction de l’économie nationale, du sous-développement causé dont l’objectif est toujours de mettre à genou notre chère Algérie; je vous écris, en tant que maire, sans prérogatives face à un système dans lequel nous sommes, vous et moi, des sous-systèmes.

Vous n’êtes pas sans savoir que le régime algérien, depuis 1962 d’ailleurs, est presque une suite logique d’un régime colonial, puisque dans un de vos discours récents, vous avez reconnu que un ex-général des renseignements, un conseiller à la présidence, qui a squatté la présidence depuis quelques années, et un agent des services secrets étrangers se réunissaient pour renverser l’institution militaire et créer un chao dans notre pays : traîtres de la nation qui méritent, certes si leur manoeuvres de traîtres sont confirmées,  tous les châtiments.

Vous étiez dans un sous-système d’un système qui vous a promu et que vous avez défendu, au moins, jusqu’au début de la révolution du 22 Février, et que, heureusement depuis, vous avez pris conscience, graduellement, après chaque vendredi, de considérer l’appel et les revendications du peuple algérien Al Adhim et que vous jurez de défendre et de protéger de tout abus et protéger la révolution pacifique qui a, déjà donné ses fruits, mais pas assez, pour vous dire qu’il vous faut encore, des efforts, de la sagesse, du courage, de la bravoure d’un vrai général major de protéger l’Algérie et d’aller au bout, dans votre mission, pour laquelle vous avez prêté serment.

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Changer radicalement le système et le régime algérien est, certes, la seule revendication du peuple algérien, car c’est un régime qui n’a jamais accepté de voir l’Algérie s’émanciper et jouer un rôle de grande nation dont nous en avons toutes les caractéristiques d’y être, et qui a tout fait pour que notre chère Algérie ne soit pas un vrai Etat de droit puisque, vous aussi, depuis la révolution du 22 Février, au moins dans vos discours, vous défendez la revendication du peuple Algérien et vous en reconnaissez la légitimité : édifier un vrai Etat de droit.

Nous avons tous un sentiment de fierté d’appartenir à ce peuple miracle avec sa révolution pacifique qui a surpris tant de nations, dont des voix, à l’international, s’élèvent pour revendiquer le mérite d’un prix Nobel de paix pour le peuple algérien, un peuple qui tire sa force de sa foi en Dieu, qui tire son courage et son caractère de son histoire millénaire d’un peuple qui n’admet pas la soumission et qui ne réalise que des victoires ; cependant, nous en avons eu tous peur que les choses tournent mal, que la révolution soit déviée vers une violence dont nous en avons eu, heureusement, de par le passé, une grande leçon, mais que malheureusement, le gouvernement de M. Ouyahia et M. Bedoui a beau essayé de comparer l’Algérie à la Syrie, et à la Libye pour nous faire peur  et nous imposer leur hégémonie.

Nous voilà, chaque vendredi une marche, des étapes importantes franchies dans le processus de libération du peuple algérien ; et c’est au moins des mesures de réduction de tension de voir M. Ouyahia, M. Abdelkader Zoukh… etc. qui méprisaient le peuple algérien, d’une façon inhumaine, répugnante et incroyable, comparaître devant des juges qui, dorénavant, eux aussi, se libéreront d’une justice gérée par téléphone. Cependant, la justice que nous voulons est une justice dans un Etat de droit mais pas de transition, de circonstances ou de guerre de clans.

Par ailleurs,  Je salue le professionnalisme des corps de sécurité d’avoir su gérer la situation sans violence, dont nous en avons eu tous peur qu’elle dégénère en une situation dangereuse, catastrophique et irréparable ; reconnaissance, hormis quelques dérapages de la part de la DGSN : bombe lacrymogène, des arrestations arbitraires à bannir d’ailleurs, car la vie d’un Algérien est, dorénavant, sacrée. Et je vous rappelle que votre mission, noble d’ailleurs, est de protéger le peuple algérien et l’Algérie toute entière.

Chaque Algérien ne fait que se féliciter des récents développements de l’institution militaire dont vous êtes en tête, et que le peuple Algérien et l’ANP sont unis pour l’Algérie et son amour ; cependant, notre Armée , nous la voulons encore plus forte, plus puissante, capable de répondre à tous les conflits qui peuvent survenir dans la région, jouer son rôle et avoir un vrai rapport de force avec les grandes nations, car nous en avons toutes les caractéristiques d’y l’être, mais dans un vrai Etat de droit qui est, justement, une condition sine qua non pour tout sorte de développement : Edifier un vrai Etat de droit first.

Dans votre dernier discours, vous appelez à un dialogue sérieux pour trouver la solution à la crise ; oui, effectivement, le dialogue sérieux, honnête, est le seul moyen de parvenir à une sortie de crise ; cependant, vous oubliez que le régime algérien a toujours refusé les initiatives sérieuses, honnêtes, qui viennent des personnalités nationales à l’instar de feu Hocine Ait Ahmed, et leur tort est toujours d’avoir aimé l’Algérie. N’ayez pas peur, ce n’est pas trop tard, il faut, absolument du dialogue sérieux, honnête, mais malheureusement, pas avec les fraudeurs des élections et des listes électorales comme MM Bensalah, Ahmed Ouyahia, Bedoui….etc.

Nous avons une chance à ne pas rater ; vous avez une opportunité à rentrer dans l’histoire si vous allez au bout de vos discours dans lesquels vous assurez et vous jurez de protéger l’Algérie et le peuple Algérien avec ses revendications légitimes. La primauté du politique sur le militaire fait que vous avez un rôle à jouer dans l’accompagnement et la protection du processus qui va nous mener, tous ensemble, vers un Etat de droit et refonder la nation Algérienne.

Pourquoi la nécessité de changer radicalement le régime et le système algériens dont nous en sommes tous des sous-systèmes?

Je vous rappelle, en tant que maire, que sous le règne du régime algérien et cela comme résultante de ses politiques aventurières et désastreuses :

– Je suis contraint de signer la paie des fonctionnaires qui touchent 5600 Da /mois en travaillant des dizaines d’années : un esclavage moderne ;
– Je suis contraint de signer l’indemnité des handicapés, pères de famille, qui est de 4000 DA/mois, dans une Algérie des pétrodollars ;
-Je suis un maire sans prérogatives ;
– Je gère une commune de 18 000 habitants, 18 villages avec les PCD de 30 m DA, quel budget pour quel développement local ?
– Je suis un maire dans ma commune sans avoir accès à des terrains agricoles, pour des projets structurants, car nous en avons toutes les stratégies nécessaires pour développer nos communes et notre pays, mais hélas, des terres abandonnées pendant des années, qui deviennent presque des propriétés privées, des terrains étatiques squattés avec une administration et une justice aveugles._ Je suis contraint d’appliquer des décrets, arrêtés, lois avec autant de centralisation, assez souvent aveugles et méprisantes ;
–  Je suis en train de gérer une commune dont les conséquences du sous-développement, causé par le régime algérien, sont génératrice d’un sous-développement durable systémique et automatique ; 
– Je suis un maire qui ne peut créer des postes d’emplois pour ses citoyens : donnez-moi de vraies prérogatives, je vous en donnerai toutes les solutions possibles;

Tout ça, hélas, au moment où on entend, chaque jour que Dieu fait, parler des dossiers de corruption, des milliers de milliards volés, détournés, dilapidés : un pays riche, un peuple pauvre. Certes, l’espoir nous est permis de voir notre chère Algérie se développer, s’émanciper, c’est notre rêve : une Algérie où chaque Algérienne ou Algérien a ses droits, ses devoirs aussi, où chaque Algérien a son poste d’emploi ou un salaire minimum garanti qui lui garantirait une vie humaine digne.

Le régime et le système algérien ont prouvé leur défaillance depuis 1962, il est impératif de déclencher un changement radical, car la crise politique en Algérie a créé des crises multidimensionnelles : économique, culturelle, social…etc. Le peuple algérien a décidé de prendre son destin en main,  l’histoire est en marche, la révolution pacifique, joyeuse, typiquement Algérienne, est marche, et personne ne peut l’arrêter, comme dit feu Mammeri «personne ne peut arrêter un peuple sur le chemin de son destin ».

N’ayez pas peur, « il n’y a pas de fatalité historique et les issues existent » dit notre père politique, feu Aït Ahmed.

Vous avez eu le souci de tomber dans un vide constitutionnel et vous oubliez le trou noir constitutionnel dans lequel nous avons évolué, vécu pendant des années. Ne perdez pas encore du temps qui, nous est tous cher ; je ne vous en demanderais pas de militariser la vie politique, mais faites en sorte, vous en avez les moyens, de déclencher et accompagner un processus d’un gouvernement de compétences nationales, pas avec MM Bensalah ou Bedoui, des personnalités qui soient loin du régime, des personnalités clean et incorruptibles, qui peuvent gérer une vraie période de transition démocratique, aller dans un processus constituant et rédiger une nouvelle constitution qui va corriger l’histoire de l’Algérie, de nouveaux articles que nous aimerions avoir qui vont garantir une vie humaine et digne pour tous les Algériens, criminaliser la corruption et se lancer dans une nouvelle ère de développement durable, et puis après, viendront les élections légitimes, historiques : Etat de droit, deuxième République.

L’espoir nous est permis, de voir notre chère Algérie au diapason de grandes nations, et le peuple Algérien en est capable de réaliser des miracles et cela dans tous les domaines ; Basta la médiocrité. L’Algérie que nous voulons est un Etat de droit, avec des institutions fortes et souveraines, une armée forte, un service de renseignement plus fort, une économie forte et se libérer des politiques rentières, corruptrices qui ont fragilisé notre chère Algérie. Nous voulons un Etat qui tire sa légitimité du peuple Algérien et pas de l’orient ni de l’occident ; le peuple Algérien est souverain.

Dans la vie, il y a l’histoire et il y a la poubelle de l’histoire ; le peuple Algérien avec sa révolution pacifique est entrée dans l’histoire, reste à vous, vous en avez encore du temps à faire votre choix !

Que demande le peuple ? Un Etat de droit 

Vive l’Algérie, vive le peuple algérien, Gloire à nos martyrs.

Slimane Khermous

Militant politique, maire de Souk El Tenine, Tizi Ouzou

Auteur
Slimane Khermous, militant politique, maire de Souk El Tenin

 




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